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30 juillet 2021 5 30 /07 /juillet /2021 16:12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Nous nous retrouvons après une plus longue absence qu’à l’accoutumée mais comme je vous l’ai déjà signalé, il en sera désormais ainsi. Aujourd’hui, et probablement un peu grâce à la suggestion de Didier qui se reconnaîtra, je reviens vers vous avec un article relatif à la 6.5mm PRC (encore une 0,264 ") qui est considérée pour l’instant comme étant la meilleure cartouche à longue portée tant par les tireurs TLD que par les chasseurs.

 

Bonne lecture et bonnes vacances à tous.

 

 

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

 

 

 

 

 

Comme nous l’avons vu lors de précédents articles, les 6.5 existent depuis la fin du 19 e siècle. La Suède avec son 6,5x55, mais aussi la Norvège, l'Italie, le Japon et l'Autriche, entre autres, ont armé leurs soldats avec ce calibre pendant des décennies, et pendant une brève période avant la seconde guerre mondiale, de nombreux tireurs ont apprécié l'efficacité de ce calibre. Après la guerre, les magnums sont devenus à la mode et, avec l'omniprésent .30-06, ont capté toute l'attention des chasseurs et des tireurs. Puis, sont enfin apparues les cartouches .308, .30-06, 7 mm Remington Magnum et .300 Winchester Magnum.

 

Rapidement le tir sportif a pris de l’essor, les gens se sont intéressés aux matches de précision et ces tireurs qui avaient pour la plupart déjà abandonné les calibres .30 sont passés aux calibres beaucoup plus aérodynamiques tels que les 6 mm et 6,5 mm avec des cartouches conçues pour faire une seule chose : perforer des groupes serrés dans du papier à des distances extrêmes. La précision obtenue lors des compétitions n’a pas échappé à la sagacité des chasseurs car une balle de 6,5 mm avec les bonnes propriétés pourrait s'avérer tout aussi léthale qu'une balle plus lourde de calibre .30 et surtout, tirer plus à plat. Les balles plus petites et plus légères signifiaient également un recul réduit, ce qui se traduisait souvent par de meilleures performances de tir. Les fabricants d'armes à feu et de munitions en ont également pris bonne note.

 

Poussés par le culte du tir à toujours plus longue distance, les tireurs ont découvert qu'il existait d'autres calibres que celui du .30 et en quelques années à peine, les suédois 6,5x55 mm, .260 Remington et .264 Winchester Magnum devaient faire face à de nouveaux concurrents avec l’apparition du 6.5-284 Norma, le 6.5 Creedmoor, le 26 Nosler et 6.5-300 Weatherby. Mais l'idée d’un nouveau concept de très fine précision est réellement née en 2012, lorsque les nouvelles règles de la discipline de tir PRS (Precision Rifle Series) ont été publiées et selon lesquelles la vitesse initiale ne devait pas dépasser 975 m/s. Compte tenu de cette limitation, les objectifs étaient également de créer une cartouche puissante et efficace (y compris pour la chasse à longue distance) ainsi qu’avec la nécessité de l'insérer dans des actions (boîtiers de réception) sous une course de verrou SA (Short Action). À ce stade, la cartouche 6,5 mm Creedmoor avait déjà vraiment commencé à décoller dans la communauté des tireurs. Cependant, malgré tous les points forts du 6.5 Creedmoor, il manquait encore ce « petit quelque chose » qui marquerait davantage la différence dans quelques domaines particulièrement importants pour les tireurs PRS.

 

En effet, pendant les compétitions PRS, les tireurs doivent engager rapidement des cibles dans divers scénarios à une variété de distances jusqu'à plus de 1 000 mètres. La compétition est chronométrée, donc les coups sûrs du premier tour sont déterminants, mais il y a plus de performances à réaliser dans ces compétitions que de réaliser de petits groupes de tirs serrés. La capacité de faire des tirs de suivi rapides et de corriger rapidement les échecs est également extrêmement importante.

Or, les tireurs ne peuvent pas utiliser de balles supérieures au 0,308″ ou encore avec une vitesse supérieure à 3 200 pieds par seconde. Pour ces raisons, le tir à plat, le calibre moyen, la vitesse élevée (jusqu'à un certain point) et les cartouches à faible recul avec une longue durée de vie du canon ont un avantage indiscutable dans ces compétitions.

 

La cartouche 6.5 PRC (Precision Rifle Cartridge) a été développée en 2013 par George Gardner, fondateur et propriétaire de GA Precision et finalement, en collaboration avec Hornady. Il voulait une nouvelle cartouche spécialement conçue pour les tireurs de compétition et les chasseurs à longue distance. En fait, il essayait surtout de fabriquer une cartouche idéale pour les tireurs de compétition « Precision Rifle Series » (PRS).

Dans un premier temps, Gardner avait opté pour la Remington Short Action Ultra Mag, ce qui a conduit à la création du 6.5 SAUM/4S. Mais ce n'était pas exactement ce qu'il recherchait et finalement, la 6.5 PRC d’Hornady finira quant à elle par arriver en 2018 pour ne pas nécessairement reprendre sa place, mais bien pour devenir définitivement le choix le plus populaire. En effet, la RPC fonctionne avec une plus grande variété de poudres et une plus large gamme de carabines et est un peu plus polyvalente que la 6.5 SAUM.

 

Le 6.5 PRC est basé quant à lui, sur l'étui du .300 Ruger Compact Magnum à col et formé pour des balles de 6,5 mm. Cela a donné au 6,5 PRC une augmentation d'environ 28 % de la capacité de poudre par rapport au 6,5 Creedmoor. Cela s’est immédiatement traduit par des vitesses plus rapides de près de 300 pieds par seconde pour des poids égaux de balles. Par conséquent, Hornady a pu se concentrer sur la refonte de la RPC 6.5 en utilisant son étui Ruger Magnum comme le voulait Gardner. Hornady a présenté la nouvelle cartouche améliorée au SHOT Show de 2018 et a reçu une approbation officielle du Sporting Arms and Ammunition Institute (SAAMI) la même année et ce, lors de sa réunion de juin 2018.

 

Tout au début, la 6,5 PRC de Hornady n'avait pas vraiment sa place dans un fusil de production. Les tireurs qui voulaient passer à ce nouveau calibre devaient s'adresser aux fabricants d'armes personnalisées. Maintenant, plusieurs fabricants d'armes tels que Ruger et Christensen Arms ont des modèles chambrés en 6,5 RPC, et d'autres se joignent au défilé chaque jour. Dès lors, la cartouche a presque immédiatement explosé en popularité et Hornady s’est efforcée à rendre sa 6.5 PRC disponible dans tout le commerce américain où d’ailleurs elle se trouve désormais facilement, ce qui n’est pas encore forcément le cas en Europe, mais d'autres fabricants comme Starline et Peterson fabriquent et vendent également de la 6.5mm PRC.

 

 

 

La cartouche

 

 

 

Conçue spécifiquement pour les balles de 140-150 gr et optimisée pour s'adapter aux plates-formes de fusil à action courte à chargement par le haut (la majorité des fusils de chasse), la 6.5 PRC reproduit en mieux les performances de la 6.5 × 284 tout en brûlant moins de poudre. Les concurrents les plus proches du 6.5 PRC sont le 6.5-284 Norma et le 6.5 Remington Magnum.

Construite et « designée » pour la série « Precision Rifle », la 6.5 PRC est basée sur la .300 Ruger Compact Magnum relativement inconnue et coudée pour contenir des balles de 6,5 mm. Elle offre une augmentation de la vitesse de 250 ips par rapport à la 6,5 Creedmoor, poussant les balles ELD-X à 143 grains à un peu plus de 2 950 ips. Alors que le concept initial du Creedmoor était de fonctionner correctement dans un chargeur AR-15, le 6.5 PRC est conçue pour les fusils à verrou à action courte. Le boîtier mesure 2,030", avec une longueur totale de 2,955" et utilise le même diamètre de tête de boîtier de 0,532" que les boîtiers magnum H&H et de leurs dérivés. A titre d’exemple, le 6,5 PRC partage le même diamètre de tête de boîtier que le .375 H&H Magnum, à 0,532".

Hornady s'est fixée comme contenance limite maximale de 60 grains de poudre pour garantir que la cartouche offre une durée de vie décente au canon. Les canons d’un 6.5 PRC sont spécifiés pour avoir un taux de rayures de 1:8", offrant ainsi une stabilisation optimale pour les balles plus longues comme la Hornady ELD Match à 147 grains.

Attention, avec une longueur maximale de SAAMI COAL de 2,955 ‘’, le 6.5 PRC ne s'adaptera donc pas à une action courte « standard ». Hornady a travaillé avec quelques fabricants pour que les fusils soient chambrés en 6,5 RPC et ce, avec les offres initiales de ses munitions d'usine 147 ELD-M et 143 ELD-X. La plupart des chargeurs pour cette cartouche mesurent environ 2,950 "- 3,00" de long. De nombreux fabricants de fusils y apportent des modifications subtiles pour passer d’un magasin « standard » de 2,850" à une boîte plus longue pour savoir accueillir la 6,5mm PRC d’origine.

Actuellement, les fabricants de fusils chambrant le 6,5 mm PRC sont : Christensen Arms, Fierce Firearms, GA Precision, Gunwerks, Hill Country Rifles, Horizon Firearms, McRee Precision, Montana Rifles, PROOF Research, Savage Arms, Sauer, Stuteville Precision, Seekins Precision et Trident Armory .

Hornady propose toujours ses deux charges une ELD Match à 147 grains et une balle de chasse ELD-X à 143 grains. Et tirées à partir d'un canon de 24 pouces, les deux charges fournissent respectivement des MV de 2 910 ips et 2 960 ips.

 

La cartouche et ses caractéristiques intrinsèques

 

 

Tout comme la 6.5 Creedmoor, la 6.5 PRC d’Hornady se présente comme une balle de précision à longue portée qui se montre aussi performante en tir de compétition qu’à la chasse. Sa capacité à pousser des balles au BC incroyablement élevé à 3000 ips dans un boîtier compact tout en offrant des niveaux de recul tolérables est plus qu’attrayante et si on y ajoute le faible coût de ces munitions, cela en fait vraiment un super choix. La boîte de 147gr ELD Match et la 143gr ELD-X Precision Hunter sont toutes deux inférieures à quarante euros la boîte. En revanche, la majorité des munitions chargées commercialement en 6,5 × 284 s'approchent des soixante euros par boîte !

Comme nous l’avons vu précédemment, le grand frère du très réussi 6.5 Creedmoor est basé sur le boîtier .300 Ruger Compact Magnum (RCM). Le boîtier a un angle d'épaule de 30 degrés et doté d’une balle de match Hornady ELD de 147 grains avec un diamètre de .264 "/ 6,5 mm et qui vole à environ 887 m / s.

La cartouche mesure 75,18 mm de long et est comparable aux calibres existants tels que les .260 Remington, .264 Winchester Magnum, 6.5-284 Norma ou 6.5 SAUM (Short Action Ultra Magnum). Elle s'adapte aux carabines à actions courtes / moyennes et est conçue pour des canons avec des taux de rayures de 1-7 "ou 1-8". La durée de vie du canon pour la préservation d’une précision de match absolue est d’environ 2.200 coups. Ceci est comparable à d'autres cartouches à haute vitesse telles que la Norma 6.5-284, par exemple.

 

Ses dimensions (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

Ses caractéristiques résumées :

 

La tête du boîtier est dimensionnée à 0,532 pouce, tout comme le corps du boîtier juste en avant de la tête du boîtier. Le boîtier a une légère conicité jusqu'à ce qu'il atteigne l'épaule à 30 degrés. Hornady a déterminé la longueur de l’étui en commençant par une balle de 140 grains et en l'installant à une profondeur qui maintenait la surface d'appui de la balle au-dessus de la jonction cou/épaule, avec une longueur totale ne dépassant pas 2,96 pouces. La distance entre la base de la cartouche et l'épaule a été repoussée pour le 6.5 PRC. Ceci est invariablement lié à la nécessité de maintenir un bon positionnement des balles longues et à hauts BC dans un chargeur à action courte. De plus, l'angle de l'épaulement est suffisamment raide pour fournir un alignement carré et concentrique sans introduire de problèmes d'alimentation importants.

 

Usage :  Chasse et tir de précision

Chasse : pour le gibier moyen à gros (23-136 kg)

Calibre : 6.5 RPC

La pression moyenne maximale SAAMI est de 65 000 psi

Poids de la balle : 143 grains ou 9,3 g.

Densité sectionnelle / SD : 0,293

Coefficient balistique / BC (G1) : 0,625

Coefficient balistique / BC (G7) : 0,315

Vitesse en sortie de bouche : 902 m/s

Énergie d'impact en sortie de bouche : 3772 Joules

A 300 m – Vitesse : 755 m/s

A 300 m - Énergie d'impact : 2644 Joules

 

Voici la cartouche vue en coupe

 

 

 

 

Ici, la douille et son culot

 

 

 

 

Comparaison de ses dimensions avec les calibres concurrents

 

De G à D: une 7mm Rem-Mag, 30-06, 300 Win-Mag, 338 Win-Mag, une 6.5 PRC

 

Comparatif de la taille des douilles par calibre

 

 

 

Taille comparative avec ses concurrentes directes

 

 

 

Comparaison avec une Creedmoor et une .308 Win.

Ici, de G à D : une 6,5mm PRC, une 6,5mm Creedmoor et une .308 Winchester

 

En un coup d'œil, vous pouvez voir la capacité de boîtier supplémentaire du design PRC. Le boîtier court et large de la 6.5 PRC a plus de capacité que la 6.5mm Creedmoor, et la vitesse initiale résultante du 6.5 PRC s’améliore de 200 à 250 fps par rapport à la Creedmoor. Ceci est vrai dans les charges d'usine, mais encore plus dans les munitions chargées à la main. Une colonne de poudre courte et trapue et un épaulement à 30 degrés permettent également des performances plus cohérentes et une trajectoire plus plate que celles proposées par la 6.5 Creedmoor.

 

Ici, une boîte de Hornady 147 gr ELD MATCH

 

 

 

Ici, une boîte de 6.5 PRC 143gr Precision Hunter ELD-X

 

 

 

Ici, une boîte de Winchester Match 65 PRC en 140 gr Sierra MatchKing HPBT

 

 

 

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

Browning-X-Bolt-Pro-6.5-PRC

 

 

Introduite il y a quelques années à peine, la cartouche de fusil de précision 6,5 PRC est la cartouche la plus tendance dans le domaine de la chasse 6,5 mm, du moins aux U.S.A. En effet, en termes d'ingénierie, c'est sans doute la meilleure cartouche de chasse de 6,5 mm jamais conçue. Elle arbore un boîtier assez court et gros qui offre une pléthore de caractéristiques de précision. Alors qu’elle avait été plutôt développée à l’attention des tireurs de précision de compétition, elle a depuis fait son chemin entre les mains des chasseurs. Au début, les gens étaient sceptiques quant à ce qu’une autre cartouche de 6,5 mm pouvait encore apporter, mais finalement, la 6,5 PRC s'avère être maintenant l'une des meilleures du secteur… à tout le moins pour le Long Range Hunting (LRH). A titre de comparaison, sa balistique reflète celle de la .264 Win. Mag. et elle est plus lente que les cartouches de 6,5 mm telles que la 6,5-300 Weatherby et la .26 Nosler.

Une autre caractéristique à noter est que la 6.5 PRC atteint des niveaux de vélocité admirables sans pousser les limites si loin que la précision, la durée de vie du canon et la nature tolérante de la balle n’en souffrent pas. Alors même si le 6.5 Creedmoor est le 6.5 le plus « convivial » pour l’usure des canons, malheureusement, il ne peut pas blesser de manière fiable les gros animaux bien au-delà de 300 à 350 mètres.

On notera à toutes fins utiles que le 6.5 PRC est un magnum court et qu’il est donc situé dans une classe différente de celle du 6,5x55 ou du 6,5 Creedmoor, mais il a de bien meilleures performances que tous les autres magnums du calibre .264. Il a le recul le plus bas de la classe magnum, le moins d'usure canon (même s'il est plus élevé que le 6.5 Suédois ou le Creed), mais frappe assez fort pour faire tomber des cerfs à 750 mètres… ce qui va beaucoup plus loin que la distance de tir du chasseur moyen !

En fait, le 6.5 mm PRC pallie aux déficits de puissance et de poids des balles du Creedmoor et atténue les plus gros défauts des magnums (recul, usure du canon).

On notera que Barnes Bullets vient d'introduire des munitions 6.5 PRC chargées en usine, ajoutant une dimension indispensable à cette cartouche. En effet, dans la gamme, il manquait une balle robuste, chargée en usine et pénétrant en profondeur, conçue pour le gibier lourd. Les munitions d'usine de Hornady, quant à elles, sont chargées de la balle profilée ELD-X à 143 grains et qui est superbe pour le gibier de la taille d'un cerf et qui reste exceptionnelle à longue portée néanmoins, l'absence de balles à expansion contrôlée dans les munitions d'usine ne poseront aucun problème aux re-chargeurs manuels. Espérons que Hornady introduira bientôt une charge d'usine avec une version lourde de sa balle GMX. Jusque-là, les munitions 6.5 PRC de Hornady sont plutôt réservées au gibier de la taille d'un cerf.

Pour être plus complet, on signalera parmi d’autres, les excellentes Barnes 127 grains LRX et Swift 130 grains Scirocco II qui sont deux balles de chasse de poids moyen qui offrent généralement une précision et des performances terminales exceptionnelles. Avec un chargement manuel minutieux, les deux peuvent être poussées à 3 200 ips dans la 6,5 RPC, et les deux offrent des BC suffisamment élevés pour être très utiles sur le gros gibier à des distances que la plupart d'entre-nous n'ont pas à tirer.

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

 

En termes simples, la 6.5 PRC offre actuellement les meilleures performances globales de toutes les cartouches commerciales de la classe .264. En tous les cas et sur le papier, elle semble tout avoir pour elle: optimisée pour les balles à BC élevé, trajectoire plate, recul tolérable et munitions abordables.

Les munitions de l'usine Hornady donneront une trajectoire qui imite presque le .300 Winchester Magnum avec des balles de 180 grains, au moins jusqu' à 400 ou 500 mètres. Cependant, le recul ressenti du 6.5 PRC est bien inférieur à celui du .300 Win Mag.

À 1 000 yards, les formidables projectiles de 140 g de 6,5 mm écrêtent toujours à 1643 ips, avec une chute de 258 pouces. À titre de comparaison, la charge ELD-X de 200 gr de Hornady à partir d’un canon 300 Win Mag de 24 pouces sort à 2850 ips, et à 1000 yards, elle est encore à1456 ips avec une chute de 299,7 pouces.

Avec un « zérotage » à 100 yards, la chute à 1 000 yards ne sera que d'environ 24,5 MOA. Et, les balles arriveront à l’impact en moins de 1,40 seconde et encore avec une vitesse de plus de 1 600 fps. Sachez par ailleurs que la 6.5 mm PRC reste supersonique au-delà de 1 300 mètres !

En comparaison, à 1 000 yards, la Hornady 6.5 PRC se déplace 5% plus vite qu'une .300 Win. Mag. Mais, la statistique la plus étonnante est que la 6.5 PRC le fait avec seulement environ 68% de recul de la .300 Win.

En outre, la 6.5 PRC est à environ 250 pieds par seconde plus rapide que la 6.5 Creedmoor. Avec les coefficients balistiques élevés des balles de chasse modernes, cela augmente considérablement l'énergie en aval. Prenons un exemple parlant :

Prenez des charges 6.5 Creedmoor et 6.5 PRC Match de Hornady, garnies de balles identiques (Extra Low Drag Match), avec des BC identiques (.697 G1). La PRC pousse sa balle d'un canon de 24 pouces à 2 910 ips par rapport aux 2 695 ips de la Creedmoor. C'est une différence de 215 fps, à 1 000 mètres, cela signifie environ 50 pouces de chute en moins et repousse le moment auquel la balle devient subsonique d'environ 250 mètres !  Et les chasseurs en profiteront aussi car certes, si la vitesse est le principal facteur de l'expansion et de la pénétration constantes des balles de chasse modernes, le principal avantage de la 6.5 PRC par rapport au 6.5 Creedmoor est qu'elle a aussi plus d'énergie.

 

Autre exemple de drop comparatif entre une 6.5 PRC et une 6.5 Creedmoor pour une 135 gr.

 

Nous constatons au vu de ce graph que jusqu'à 230 yards, les drops restent pratiquement identiques. Ce qui est normal, vu cette faible distance, mais dès les 300 yds, ces balles vont commencer à suivre une trajectoire différente et singulièrement, la 6.5 Creedmoor va chuter bien plus vite dès les 500 Yards.

 

 

Quels sont différences déterminantes entre le 6.5 PRC et le 6.5 Creedmoor ?

 

- La PRC a plus de capacité de poudre et génère plus de vélocité ;

- En général, cela améliore les performances balistiques par rapport à la Creedmoor ;

- De plus, pour son énergie développée, cela la rend également privilégiée par les chasseurs ;

- La Creedmoor génère moins de recul, ce qui le rend plus apte à placer plusieurs coups en succession courte et bien qu'elle ne se déplace pas aussi vite que la RPC, la cartouche reste une valeur sûre à la chasse.

 

Mais sachez que si vous achetez des munitions d'usine ou que vous achetez des composants de rechargement pour charger des munitions à la main, du 6.5 Creedmoor sera moins cher et plus facilement disponible que du 6.5 PRC.

En termes de rechargement du Creedmoor et du PRC, les deux nécessitent évidemment des amorces et peuvent également utiliser les mêmes projectiles de 6,5. Mais en termes de composants uniques entre les deux cartouches - laiton et poudre - le laiton Creedmoor est beaucoup plus facile à trouver, et il en va de même pour la plus grande variété de poudres qui fonctionnent bien dans le Creedmoor, par rapport à la RPC.

In fine, on peut dire que la 6.5 PRC donne au tireur un peu plus de portée et une trajectoire plus plate tout en offrant un peu plus de sécurité de par son énergie conservée lorsqu'elle est utilisée sur du gros gibier. Mais la 6.5 Creedmoor tient toujours la distance et de manière moins punitive au recul. Vraiment, comme pour toutes les armes à feu, le point décisif ne se résume pas tant à la cartouche qu'au tireur. Ce n'est pas parce qu'une cartouche offre des vitesses plus élevées, conserve plus d'énergie en bas de gamme et est « balistiquement supérieure » à une autre que la cartouche la plus performante est « meilleure » pour ce dont vous avez besoin dans vos activités. Et finalement, le choix se fera toujours en fonction de vos désirs et reposera sur vos besoins et desiderata personnels.

 

 

Sa balistique en quelques chiffres :

 

 

 

Avec la cartouche 6.5 PRC (Precision Rifle Cartridge), Hornady a répondu aux demandes des utilisateurs de la nouvelle famille de fusils Precision Rifle Series et plus précisément pour fournir aux passionnés de TLD une cartouche avec laquelle ils pourraient obtenir la plus grande précision possible à très grandes distances, à 1000 m et même jusqu'à 1.300 mètres, si possible.

Grâce à une augmentation d'environ 14,4 g/eau de la capacité de la douille par rapport à celle de la Creedmoor - Hornady en moyenne de 53,3 g/eau, la PRC devait évidemment gagner en vitesse. La nouvelle 6.5 mm PRC est basée sur la cartouche .300 RCM (Ruger Company Magnum). Cela signifie que son boîtier a un volume de chambre qui permet de contenir 28% de poudre en plus de la 6,5 Creedmoor.

A titre de comparaison avec un poids de balle moyen et à une portée d'environ 900 m, la vitesse de la balle de la cartouche 6.5 mm PRC est d'environ 5% supérieure à celle de la cartouche .300 Winchester Magnum. Mais ce qui est particulièrement frappant, c’est que son recul est nettement inférieur à celui de la cartouche .300 Winchester Magnum. Selon le constructeur, le nouveau 6.5 PRC devrait être environ 65 à 80 m/s plus rapide que le populaire 6.5 Creedmoor.

La cartouche la plus à même de performer en TLD est la 147 grains (9,5 g) ELD Match qui sort de la bouche du canon à une vitesse initiale de 887 m/s qui combine le point d'impact avec le point de visée à une distance de 182 m et qui occasionne une diminution de trajectoire de 97,7 cm par rapport à la ligne de visée à une distance de 457 m. Le temps de vol à une distance de 914 m (1000 yards) est inférieur à 1,4 s à une vitesse de 490 m/s au point d'impact. La balle manufacturée passe seulement à une vitesse subsonique après 1190 m. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est spécialement dédiée au TLD. Au su de tout cela, on ne peut que constater qu’effectivement, Hornady a voulu surpasser la 6.5 Creedmoor en termes d'aptitude à très longue portée. En plus, celle-ci est non seulement un peu moins chère en termes de prix par balle, mais elle génère également moins de recul. Tous ces éléments réunis font que de toutes les cartouches à longue portée actuelles jusqu'à 1 500 mètres, la 6,5 PRC offre probablement le meilleur équilibre !

Quant aux re-chargeurs manuels, ils obtiendront d'excellents résultats avec des propulseurs à combustion lente comme le H1000, le Reloder 26 et l'IMR 7828. Avec la grande variété de composants de 6,5 mm, il est facile de trouver un chargement manuel 6,5 PRC qui sera de très haut niveau.

 

Comparatif de ses performances balistiques par rapport à ses concurrentes

 

 

 

Ici, les paramètres d’une 147 grains ELD Match de 0 à 1.000 yards

 

 

 

Quelques résultats réalisés au stand

 

Voici un groupe de 7 tirs de Berger EDL 156gr centré en 1.19 pouce à 100 yards

 

 

 

 

Voici un beau groupe de 7 tirs de 147 grains ELD Match centré en 1 pouce à 100 yards

 

 

 

 

Ici, un exemple de 2 coups tirés à 300 yds

 

 

 

 

 

 

Conclusion générale

 

 

Selon certains, cette nouvelle cartouche pourrait être la meilleure cartouche de chasse de 6,5 mm de tous les temps ! Difficile à dire au vu des développements technologiques dans le domaine de la balistique ces 15 dernières années néanmoins, ma prédiction est que tant que les munitions resteront facilement disponibles, effectivement, la 6.5 PRC devrait continuer de plaire aux chasseurs et aux tireurs sur cible pendant encore de longues années parce que dans l'ensemble, elle est d’une très bonne conception et qu’elle offre un équilibre respectable entre vitesse, énergie et de recul bien gérable. En cela, c'est plus qu’une cartouche WSM réduite à 6,5mm. Ceci dit, le 6.5mm PRC s'oriente plus vers les tireurs et les chasseurs à longue portée qui veulent des performances « premium » mais qui ne « brûlent » pas des quantités énormes de munitions.

 

La disponibilité actuelle offre d'excellentes options de munitions manufacturées la rend très attrayante pour ceux qui ne rechargent pas et la carabine au calibre 6.5 PRC est l'une des meilleures options pour ceux qui exigent des performances sans le recul supplémentaire d'un plus gros calibre sans pour autant devoir commander une carabine sur mesure chez leur armurier. Le calibre 6.5 PRC répond donc aux besoins de nombreux utilisateurs potentiels. En outre, vu sa flexibilité, il pourra également s’adapter aux balles plus légères dans les compétitions mid-range pour ceux qui veulent une meilleure balistique ou encore pour satisfaire les chasseurs à longue distance avec des balles plus grosses pour le gibier de la taille d'un cerf.

 

Cela dit, ne vous attendez pas à ce qu'un fusil chambré en 6,5mm RPC puisse vous servir pendant des décennies sans changer quelques nouveaux canons en cours de route. Néanmoins, et si toutefois vous ne tirez seulement que quelques dizaines de cartouches par an pour rester compétent dans vos tirs à longue distance,  alors, ce calibre ne « brûlera » pas des canons au même rythme que les autres 6,5 magnums.

 

 

 

 

Voici une série de liens et de vidéos relatifs au sujet développé dans cet article

 

6.5 PRC Ruger American in Go Wild Camo

 

 

 

 

 

https://www.thefirearmblog.com/blog/2017/10/23/new-caliber-6-5-prc-precision-rifle-cartridge-by-hornady/

https://www.hornady.com/ammunition/rifle/6.5-prc-147-gr-eld-match#!/

https://press.hornady.com/assets/site/hornady/files/load-data/6.5-prc-v2.pdf

https://www.extreme-precision.com/t77781-browning-6-5-prc

https://www.frankonia.fr/p/hornady/6-5-creedmoor-eld-match-9-5g-147grs/2004741

https://www.thetruthaboutguns.com/hornady-rolls-out-a-new-caliber-introducing-the-6-5-prc/

http://bulletin.accurateshooter.com/2017/10/new-hornady-6-5-prc-precision-rifle-cartridge/

https://search.zonealarm.com/?q=6.5%20prc%20reloading%20data#1

https://www.rifleshootermag.com/editorial/6.5-prc-load-data/361500

https://ballistix.ca/calculator

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=msi921Gr27s

https://www.youtube.com/watch?v=KkCuUbU94XQ

https://www.youtube.com/watch?v=G_ofCqkMVdQ

https://www.youtube.com/watch?v=q8RU1MIYh3Q

https://www.youtube.com/watch?v=xV8dNubOWlA

https://www.youtube.com/watch?v=naOQcW4rdRY

https://www.youtube.com/watch?v=DFrnhu_DV9M

https://www.youtube.com/watch?v=BEMWz0Y8Piw

 

 

 

 

Pour accéder à davantage d’articles, consultez ma table des matières

en cliquant ici

 

 

 

 

 

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 09:47

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Comme je l’ai déjà signalé lors du précédent article, je vous retrouve après une plus longue absence qu’à l’accoutumée parce que mes publications ne se feront plus que bimestriellement voire même, au fil du temps et des opportunités qui se présenteront à moi. Pour être avertis des publications futures, je vous invite donc à être attentifs à la réception de ma newsletter et pour ceux qui n’y sont pas encore inscrits, je ne peux que leur conseiller de le faire. Cette fois,  je reviens vers vous avec un article relatif à la .22 Nosler. C’est une cartouche à percussion centrale de calibre .22 (calibre .224) conçue par la firme Nosler. Elle est moderne, véloce et n’occasionne qu’un très léger recul ce qui en fait certainement un excellent choix pour pratiquer la chasse ou le tir sur cible à longue distance (TLD). 

 

Bonne lecture

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

 

 

 

 

 

Il y a une bonne dizaine d'années d'ici, un « wildcatter » clairvoyant et entreprenant de l'Illinois répondant au nom de Roy Winnett a créé une cartouche qu'il avait appelée la .22 PDK (Prairie Dog Killer). La .22 PDK était basée sur une douille de 6.8 SPC, avec une capacité d'environ 36 grains. Mais ce qui était tout à fait innovant alors que finalement, cette cartouche n'offrait pas un avantage très substantiel par rapport à la .22-250 Rem, c’est que celle-ci pouvait être également tirée à partir d’une plateforme de type AR-15.

 

Pour rappel, le fusil AR-15 n'était pas le résultat d’un nouveau fusil en soi ou encore faisant suite à la création d’un tout nouveau calibre puisqu’il a été conçu autour d’une cartouche au calibre .223 Remington OTAN / 5.56. À la fin des années 1950, ArmaLite avait proposé l'AR afin de répondre à un besoin strictement militaire avec une arme tirant du calibre .223. Il y avait donc peu ou pas de préoccupation quant à la façon dont les cartouches fonctionneraient vraiment dans ce fusil en dehors de son utilité au combat. Personne n'aurait d’ailleurs pu prévoir le boom actuel de l'utilisation civile de cette plate-forme. Toujours est-il que l'AR-15 (sous ses différentes formes) est désormais devenu le fusil à percussion centrale le plus populaire aux États-Unis.

 

Cela dit, il existait aussi déjà d'excellentes cartouches d'usine développées spécifiquement pour une utilisation dans un semi automatique ou de type « AR » au-delà de la norme .223 / 5,56. Celles-ci incluaient les 6,5 mm Grendel, les 6,8 Rem SPC, ou encore les .300 BLK pour ne citer que quelques exemples. Certaines d'entre-elles sont d’ailleurs plus populaires et utiles que d'autres, mais elles ne venaient que s’ajouter aux autres pour cette catégorie de fusils.

 

Malheureusement et jusque là, aucune cartouche manufacturée en calibre .22 n'offrait une réelle amélioration des performances par rapport à la très fameuse .223 / 5.56. Et d'autre part, les passionnés d'AR-15 désiraient ardemment que leur gamme de cartouches soit aussi étendue que celle des carabines à verrou, y compris dans le calibre 22. Et alors qu’à l’époque, les chasseurs, les tireurs récréatifs et les tireurs de compétition étaient à la recherche d'un peu plus de performance, force était de constater qu’ils restaient sur leur faim et qu’ils devaient dès lors passer à une « Wildcat » bien travaillée, mais forcément moins accessible au plus grand nombre. D’autre part, l'intérêt croissant pour le tir à longue distance (TLD) entraînait une demande encore plus forte pour une cartouche plus rapide, « plus plate » et au recul très léger.

 

Apparemment, quelqu'un de chez Nosler en avait pris bonne note puisque son entreprise a vite repris le concept avec ce type de calibre pour le rendre encore plus pratique (nous verrons pourquoi plus loin dans l’article). En d'autres termes, le décor était planté pour une nouvelle cartouche de calibre .22 conçue pour être utilisée dans une plate-forme AR-15. En effet, depuis l'introduction de sa première cartouche en 2014, Nosler restait un peu sur sa faim après son fameux .26 Nosler, ce nouveau venu qui avait néanmoins placé la barre haute dans la gamme de ce type de munition, mais qui ne demandait qu’à s’étendre afin d’occuper d’autres segments de marché.

 

Lors de la conceptualisation de la cartouche sur la base d’un boîtier de 6,8 SPC étranglé, les ingénieurs ont dû prendre en compte les dimensions et les pressions de fonctionnement du puits du magasin AR-15 existant. Les dimensions du puits du chargeur dictent la longueur totale maximale et le diamètre optimal de la cartouche pour une alimentation fiable. Ils ont également dû prendre en compte les pressions que ce design pouvait supporter en toute sécurité. La pression moyenne maximale SAAMI (Sporting Arms and Ammunition Manufacturers) pour la .223 Rem. est de 55 000 psi, et cela est également devenu la norme pour la .22 Nosler.

 

Finalement, c’est en janvier 2017 que Nosler a présenté sa nouvelle cartouche lors du salon SHOT SHOW et qu’elle a fait un gros buzz lors de l'événement… les tireurs en ont été les tout premiers surpris ! La .22 Nosler a donc rejoint la famille des cartouches .26 Nosler (2014), .28 Nosler (2015), .30 Nosler (2016) et les cartouches .33 Nosler (2016) récemment introduites. Parmi ses nouveaux homonymes, le calibre .22 est sans doute le plus innovant puisqu’il amène la plate-forme AR-15 à un niveau supérieur de performance avec des cartouches à percussion centrale conçue dans un but précis: être la cartouche de calibre .22 la plus rapide et pouvant être facilement chambrée dans un fusil de type AR-15 standard ! Son objectif était de fournir aux tireurs une amélioration pratique des performances par rapport à la très populaire .223 Rem.

 

 

L'un des premiers fusils de production offert en .22 Nosler est le Colt Competition CRP 18-N

 

 

 

 

 

Ici, un fusil à verrou à action courte conçu pour tirer spécifiquement la .22 Nosler

 

Le modèle M48 Liberty de Nosler avec un canon de 24 pouces et un taux de rayure de 1: 8.

 

Nosler commercialisera plusieurs fusils dans le calibre .22 Nosler avec notamment, le Varmageddon AR (par Noveske), le M48 Liberty, l’Heritage et le Custom. Les autres fabricants de fusils ont également sorti les: Colt Competition / Bold Ideas, Midway / Bear Creek Arsenal, AXTS / Radian, War Sport, Barrett, NorthTec Defense, Noveske, etc.

 

 

La cartouche

 

 

 

 

Les cartouches spéciales pour l'AR-15 ne sont pas nouvelles. Pendant des décennies, les tireurs et les ingénieurs ont continuellement expérimenté différentes conceptions et permutations de cartouches dans le but d'améliorer d'une manière ou d'une autre les performances de l'AR-15. Comme nous venons de le voir, c’est en janvier 2017 que la firme Nosler a présenté sa .22 Nosler en arguant que celle-ci offrait 25% de capacité en plus et que dès lors, elle était près de 300 ips plus rapide qu'une .223 Remington / 5,56 OTAN.  

La mission dévolue à la .22 Nosler consistait donc bel et bien à pousser un projectile de calibre .22 à vitesse maximale et ce,  à partir d'un AR-15 qui ne nécessitait que des modifications minimales puisque sa conversion vers ce calibre pouvait désormais être effectuée avec un simple échange de canon.  C’est ce que je voulais dire en parlant de son côté « pratique » auparavant puisque les concepteurs de cette nouvelle Nosler voulaient que leur nouvelle cartouche soit accompagnée d’un changement très facile de calibre ou du moins, facilement réalisable à partir de n'importe quel fusil AR-15 standard.

En effet, plutôt que de nécessiter une conversion personnalisée coûteuse nécessitant des pièces et des pièces difficiles à trouver, le calibre .22 Nosler a été conçu en pensant au tireur de tous les jours en lui proposant soit un nouveau fusil dédié à ce nouveau calibre, soit un fusil existant converti audit calibre. La conversion la plus simple consiste donc simplement à installer un nouveau canon chambré en .22 Nosler. Et la cartouche utilise des chargeurs de 6,8 SPC qui sont facilement disponibles dans le commerce. C'est le seul autre changement nécessaire. En la concevant de cette manière, les ingénieurs ont créé une cartouche non seulement parfaitement adaptée au fusil AR-15 mais également au marché.

La .22 Nosler combine les meilleures caractéristiques des .223 et .22-250. Elle a la même longueur totale (2,260 pouces) que la .223 Rem, mais avec un corps plus « gros » de 0,420 pouce. Le diamètre et la conicité du boîtier de cette cartouche ressemblent à ceux du 6,8 mm Remington SPC. En effet, il est similaire à un boîtier de 6,8 mm Rem SPC qui a été allongé, rabattu, et dont l'angle d'épaule a été changé à 30 degrés, puis réduit au calibre .22.  Par conséquent, cette .22 Nosler n’est donc pas à proprement parler, une toute nouvelle cartouche. En fait, on pourrait presque dire que c'est une Winchester 30-30 qui a été raccourcie et réduite au calibre 22.

Tout comme la .223 Rem, elle est chargée à une pression moyenne maximale (MAP) dictée par la SAAMI de 55 000 psi, mais elle a une capacité de poudre de 18% supérieure à celle de la .223 Rem. Le boîtier de .223 contient 30,7 grains d'eau au sommet du cou, tandis que la.22 Nosler en contient 36,8. Cela représente une augmentation de capacité de 19,87% de poudre du moins, avec des balles à pointe balistique de 55 grains conformes aux spécifications de longueur globale des cartouches SAAMI.

Selon la base des données des charges publiées par Nosler sur sa balle de 55 grains, cela se traduit par une augmentation de la vitesse initiale d'environ 200 à 300 fps. Alors, peut-être que la .22 Nosler n'est pas une .22-250 Rem, mais c'est quand même nettement mieux qu'une .223 Rem. Cela dit, étant donné que les vitesses initiales sont plus rapides, et comme c’est souvent le cas, cela a un impact direct sur l’usure du canon et se traduit par conséquent par une durée de vie plus courte que celui d’un .223 Rem. Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est qu’avec juste un échange de canon et de chargeur, vous obtenez une arme avec laquelle vous pouvez désormais pousser un projectile de .22 Nosler 55 grains à partir d'un vrai AR-15 avec un gain de 20% de plus d'énergie initiale par rapport à un .223 Remington !

On notera que les offres initiales en cartouches .22 Nosler étaient une Varmint à pointe balistique de 55 grains pour les chasseurs et une cartouche de compétition personnalisée à 77 grains pour les tireurs de compétition et à longue portée. Fondamentalement, la charge de 77 grains conserve la même énergie à 500 yards qu'une .223 Rem. 77 grains. Cette augmentation des performances intéressera les chasseurs et les tireurs de compétition.

 

Ses caractéristiques intrinsèques

 

 

 

 

Spécifications techniques:

• Calibre:  .22

• Balle:  55 gr. Balistique Tip Varmint (testé), 62 gr. Varmageddon, 77 gr et autres

• Coefficient balistique:  .267 pour la 55 gr. et, .340 pour la 77 gr.

• Vitesse initiale ( fps annoncée avec canon de 18 pouces):  3350 fps pour la 55 gr. et, 2950 fps en 77 gr.

• Énergie (annoncée pi-lb):  1370 pour la 55 gr., et 1488 pour la 77 grains.

 

 

Ses dimensions (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

 

 

Ses caractéristiques résumées :

 

 

 

La douille et son culot

 

 

 

 

A gauche, une.223 Remington et la. 22 Nosler à droite.

 

 

 

 

Comparaison des dimensions d’une .22 Nosler à gauche et d’une .223Rem. à droite

 

 

 

La .22 Nosler est une cartouche de belle apparence, un peu plus grosse que la traditionnelle .223 Rem, mais de longueur similaire. Elle utilise une amorce SR « Small Rifle ». L'épaulement est légèrement en retrait par rapport à celui de la cartouche de 5.56 pour éviter, par mesure de sécurité, de savoir loger accidentellement une cartouche de 5.56 dans un fusil dédié au calibre .22 Nosler.

 

Comparaison de deux .22 Nosler avec deux .223 Rem.

 

 

De gauche à droite, la .22 Nosler Trophy Grade Varmint 55grs Ballistic Tip puis, une Match Grade 77grain BTHP Hornady, une .223Rem Match BTHP 75grs et une 223 RemV-MAX 53grs Hornady Superformance.

 

 

Comparaison des dimensions d’une .22 Nosler avec une .223Rem. et une .224 Valkyrie

 

 

 

 

Ici, une boîte de .22 Nosler 55 gr Hornady V-Max

 

 

 

Ici, une boîte de Varmageddon .22 Nosler à pointe creuse 62gr

 

 

Ici, une boîte de .22 Nosler Ballistic Tip Varmint 55 gr

 

 

 

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

 

Alors que Nosler a attiré beaucoup l'attention dans le monde de la chasse avec l'introduction de plusieurs cartouches de fusil telles que les .26, .28, .30 et .33 Nosler qui étaient « parentées » au vieux .404 Jeffrey et qui sont toutes des cartouches très grandes, très puissantes et conçues pour être utilisées dans des fusils à verrou pour la chasse au gros gibier ou pour le tir à des distances extrêmes, la .22 Nosler est principalement dédiée aux prédateurs et aux varmints, mais il ne fait aucun doute que cette cartouche peut également être utilisée pour les cerfs (si toutefois cela est autorisé dans votre pays !) et les porcs sauvages. Il n'en reste pas moins vrai qu’elle devient éthiquement très délicate pour la chasse au gros gibier. En effet, une mise à mort propre est de la responsabilité morale et éthique de chaque chasseur et pour atteindre ces objectifs, cela nécessite d’avoir une arme et des munitions précises, fiables et de puissance adaptée au gibier visé.

Pour les tireurs de varmint, cette cartouche transportera plus d'énergie avec moins de chute de balle à longue portée. Par ailleurs, un aspect souvent négligé de la balistique terminale est la vitesse d'impact nécessaire pour optimiser l'expansion des balles. Avec sa vitesse plus élevée, la nouvelle balle de .22 Nosler offrira une bonne expansion de la balle à de plus grandes distances.

Quant au fusil de type AR-15, il est bien adapté à la chasse aux prédateurs et spécifiquement pour les coyotes aux USA mais, lorsqu'il est utilisé avec les canons courts communs (18 pouces), sa précision retombe quelque peu.

Enfin, pour ceux qui s’intéressent à son rechargement, les données et paramètres peuvent être trouvés sur le site Web de Nosler.

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

 

 

Comme nous l’avons vu en début d’article, la cartouche .22 Nosler n’est que le résultat d’un « nouveau design » car celle-ci n'est pas basée sur une cartouche parente comme le sont la plupart des cartouches spécialisées existantes. Toutefois, elle offre la plupart des avantages balistiques de la 22-250, mais dans une configuration compatible avec la plate-forme du fusil AR-15. Par ailleurs, elle ajoute environ 23% de capacité par rapport à la .223 Remington. Cela signifie que la .22 Nosler est essentiellement à « mi-chemin» entre la .223 Remington et la 22-250.  La .22 Nosler étant plus proche de la vitesse de la 22-250 par rapport à la .223 Remington et d’ailleurs, à environ 600-800 yards, la. 22 Nosler présente une amélioration considérable par rapport à la.223 Remington.  Ceci apparaît clairement (voir graphique, ci-dessous) lorsque l’on examine les drops respectifs de ces trois cartouches, il est clair que la .22 Nosler et la 22-250 montrent de bien meilleures performances que la .223 Rem et ce, tout au long de leur trajectoire et jusqu’à 1.000 yards !

Graphique tiré de : 22 Nosler Overview: Cartridge, Ballistics, AR-15 Conversion

 

Sur ces drops comparatifs, nous pouvons remarquer l’égalité des trois cartouches jusqu’à environ 300 yards puis, de la .22 Nosler avec la 22-250 jusqu’à 500 yards alors que la .223 Rem va chuter plus drastiquement dès les 400 yards. On relèvera la légère supériorité de la 22-250 dès les 550 yards.

La .22 Nosler offre une augmentation substantielle de la puissance par rapport à la .223 Remington. Elle a environ 20% de capacité en plus, et à tout poids de balle donné, elle verra sa vitesse augmenter de 300 à 350 pieds par seconde par rapport à l’autre. Pour mettre cela en perspective, c'est la différence que l’on retrouve entre une .308 Winchester et une .300 Winchester Magnum. Je pense que l’on peut dire qu’à l'heure actuelle, il s'agit de la cartouche 22 à percussion centrale manufacturée la plus puissante disponible pour une plate-forme AR-15.  Nota bene : Lire «le plus puissant» comme étant «le plus rapide» - la vitesse et l'énergie sont interdépendantes.

Cela dit, la .22 Nosler offre clairement certaines des meilleures balistiques que vous puissiez obtenir d'un AR-15 et bien qu'elle ne frappe pas aussi fort, elle tire plus plat et gère le vent presque aussi bien que la cartouche de 6.5 Grendel, par exemple.

 

 

Ici, un tableau balistique comparatif de la .22 Nosler avec une .223 Rem.

Tableau comparatif des vitesses, énergies et drops respectifs.

 

 

Comparaison de sa balistique avec celle de la .223 Rem en quelques chiffres :

En fluo, son énergie de 30% supérieure à la .223 Rem.

 

 

Jetons maintenant un petit coup d’œil sur ses performances balistiques de la 55 gains :

Source : shooterscalculator

 

 

Ici, le drop de la .22 Nosler en comparaison avec ses concurrentes

 

Nous constatons au vu de ce graph que jusqu'à 400 yards, les drops restent pratiquement identiques. Mais dès les 500 yards, ces balles vont commencer à suivre une trajectoire différente et c’est singulièrement, la 204 V-Max 40grains qui va établir sa supériorité jusqu’au bout de la trajectoire. Par contre, les Nosler 55 et 40 grains vont chuter pratiquement de la même manière  avec un légère supériorité pour la 40 grains BT benchmark et ce, jusqu’à 900Yards. Nota bene : bien évidemment, ces balles ne sont pas tout à fait comparables puisque leur poids est différent.

 

 

Résultats au stand

 

 

 

 

Dans un fusil Nosler, et avec une Ballistic Tip Varmint à 55 grains doté d’une vitesse initiale annoncée de 3350 fps à la sortie d'un canon de 18 pouces, on arrive à produire des groupes de trois coups à 100 mètres d'une moyenne de 0,51 pouce. Les groupes faits avec le même fusil et des Custom Competition 77 grains (avec une vitesse initiale annoncée de 2950 fps) mesurent en moyenne 0,68 pouce. Il s'agit ici d'une cartouche pour tir sur cible à longue portée avec une balle lourde à coefficient balistique élevé (0,340).  On constate donc qu’il s'agit clairement de deux charges précises, et on ajoutera que leur faible recul en fait également un excellent choix pour la  compétition. Bien entendu, et comme toujours avec l’utilisation de cartouches extrêmement rapides telles que celle-ci, la dispersion des impacts de balles sera corrélée avec le réchauffement du canon. En ce qui concerne la durée de vie du canon, Nosler estime qu’on devrait pouvoir tirer environ 2.000 cartouches en compétition et jusqu'à 4.000 cartouches, si celles-ci sont utilisées dans un fusil de chasse. Selon cette source, c'est un peu mieux que la .22-250 Rem.

Alors, pourriez-vous tirer de la .22 Nosler dans des compétitions de tir à très longues distances ? Et bien, non, car ce n'est pas une cartouche « à 1000 yards » et d’ailleurs, Nosler ne le prétend pas non plus car elle est complètement surclassée par toutes les cartouches déjà en compétition à cette distance. Par contre, pour du TLD à « l’Européenne », elle fera merveille. Mais attention, dans toute compétition à des distances inférieures à 300 mètres, la vitesse de la. 22 Nosler à elle seule ne constitue pas non plus vraiment un avantage significatif. Ce sera à vous de voir sur le terrain et avec les moyens dont vous disposez. En réalité, là où elle va vraiment faire la différence, c’est dans des distances de tirs qui vont de 300 à 600 mètres, et donc là où la trajectoire plus plate de la .22 Nosler commencera vraiment et comparativement à porter ses fruits face à ses concurrentes.

 

Voici un groupe de 3 tirs centrés avec des Nosler 55 gr à 100 yards

 

 

 

 

Ici des tirs réalisés avec des Custom Competition 77 grains 

 

Stupéfiant groupe de cinq coups réunis presqu’en un seul trou !

 

 

A titre de comparaison des performances, on notera qu’à 400 mètres, la .22 Nosler tire plus de 12 pouces plus plat que la .223 Rem. et se retrouve à égalité avec la 6.5 Creedmoor en termes de trajectoire sur cette distance. À 600 mètres, la .22 Nosler tire 42 pouces plus plat que la .223 Rem et n'est qu'à 10 pouces derrière la 6.5 Creedmoor. Tirée à partir d'un canon de 24 pouces, la .22 Nosler est capable de presque égaler les performances de la .22-250 Rem. Mais, attention, ce ne sera évidemment jamais l’équivalent parfait d’une .22-250 Rem.

 

 

 

 

 

Conclusion générale

 

 

 

 

 

La .22 Nosler est, comme le dit Nosler elle-même, le «plus petit membre de la famille des cartouches Nosler». Avec la sortie de cette cartouche, on peut dire que la firme a atteint son objectif. Le but de Nosler était de tirer le meilleur parti d'un calibre .22 dans l'AR-15.  Mission accomplie puisque c’est bien le cas et que  la cartouche est balistiquement supérieure à la .223 Rem ainsi d’ailleurs qu’au 5,56x45 mm OTAN dans toutes la gamme des trajectoires, de déviation au vent, et d’énergie sur la cible.

 

La .22 Nosler a été conçue pour offrir une augmentation substantielle des performances externes et de la  balistique terminale par rapport à la .223 Rem. Nosler revendique d’ailleurs une augmentation de la vitesse et de l'énergie à 500 mètres de respectivement 14% et 30%. Une augmentation des performances de cette ampleur ne peut être obtenue qu’en augmentant la capacité de la douille, ou en augmentant la pression de fonctionnement et comme nous l’avons vu, Nosler a choisi la première solution.

 

La chasse et la compétition seront ses utilisations les plus évidentes. Elle devrait intéresser les « Varminters » à longue portée, ainsi que ceux qui utilisent déjà un AR en .223 Rem. Il en sera de même pour les tireurs de compétition. Hélas, même si on pourrait se dire que la .22 Nosler pourrait trouver sa place dans un fusil à verrou de classe High Power Match, ses performances ne s'améliorent malheureusement pas suffisamment par rapport aux cartouches de 6,5 mm avec leurs balles au BC rapides et plus lourdes que la 0,224 pouce déjà utilisées avec succès dans les fusils de classe Match. Néanmoins, gageons que les .22 Nosler apparaîtront bientôt en masse sur les lignes de tir dans un avenir pas trop lointain.

 

 

 

 

Voici une série de liens et de vidéos relatifs au sujet développé dans cet article

 

 

 

 

https://load-data.nosler.com/load-data/22-nosler/

https://www.nosler.com/22-nosler

http://bulletin.accurateshooter.com/2018/06/22-nosler-high-performance-22-caliber-cartridge/

https://www.midsouthshooterssupply.com/dept/ammunition/rifle/22-nosler

https://ultimatereloader.com/2017/11/15/reloading-the-22-nosler-an-overview/

 

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=9O3nssByt70

https://www.youtube.com/watch?v=DQ6qIXo9V4A

https://www.youtube.com/watch?v=UfS83cuNyQI

https://www.youtube.com/watch?v=HnoHZDxRZ2s

https://www.youtube.com/watch?v=Uew__uJX_40

https://www.youtube.com/watch?v=1Z_9Jljt0Vk

https://www.youtube.com/watch?v=-FB4pXZVv8U

https://www.youtube.com/watch?v=qlV-HbELPQM

 

https://www.youtube.com/watch?v=pmOBE7Ex5-Y

 

 

 

 

Pour lire davantage d’articles, consultez ma table des matières

En cliquant ici

 

 

 

 

 

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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 18:34

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Je vous retrouve après une plus longue absence qu’à l’accoutumée, mais il en sera désormais de même pour les articles à venir. En effet, mes activités et mes autres aspirations ne me permettant plus d’être aussi constant dans mes publications comme cela est le cas depuis dix longues années ininterrompues, je ne vous retrouverai donc plus systématiquement chaque mois et me dirigerai plutôt vers des publications bimestrielles voire même, au gré de mes possibilités ou encore au fil des opportunités qui se présenteront à moi. Je vous remercie d’ores et déjà pour votre compréhension et pour votre fidélité. Aujourd’hui, je reviens vers vous avec article relatif à la .224 Valkyrie (calibre .224). C’est est une excellente cartouche à longue portée et au léger recul tant pour les tireurs TLD que pour les chasseurs.

 

Bonne lecture

 

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

 

 

 

C’est bien connu, année après année, les fabricants de munitions tentent constamment de sortir des nouvelles cartouches avec l’objectif qu’elles soient les plus révolutionnaires et les plus performantes du marché. Quid novi ? Et bien, une des petites dernières qui est sortie est la .224 Valkyrie. L'histoire de cette .224 est enracinée dans le tir de compétition TLD. En effet, alors qu’avant sa sortie, les cartouches comme la .308 Winchester, la 6.5 Creedmoor ou encore d’autres issues des « Wildcat cartridges » dominaient la compétition à longue distance, et bien que ces cartouches étaient fort utiles, il y avait néanmoins une demande croissante pour obtenir une cartouche pouvant être tirée à partir d’une petite plate-forme de type AR-15, légère, à faible recul, et qui pouvait encore rester précise et efficace à 1000 mètres, voire plus.

 

Pour répondre à ce besoin, Federal Ammunition, l'une des sociétés de munitions des plus prospères au monde, a mené des recherches à partir de sa cartouche 6.5 SPC pour se diriger vers un tout nouveau design en amincissant le cou pour qu'il contienne une balle plus petite. Cependant, dès le début, ils ont entrepris la construction d’une cartouche capable également d'utiliser des balles plus longues, plus lourdes et plus aérodynamiques.

 

L'idée originale était de se rapprocher des vitesses de la .22-250 avec une cartouche qui fonctionne dans un « AR » léger ou dans un fusil de sport moderne (MSR) en utilisant des balles de chasse et qu’elle pousse également des balles plus lourdes (80 à 90 grains) à 2700 ou 2800 fps à destination des tireurs de précision et de compétition.

 

La .224 Valkyrie utilise le même diamètre de balle que la 5,56 × 45 mm OTAN avec un boîtier plus grand et rétréci à du 6,8 SPC, permettant d’y loger des balles plus lourdes et qui partent à une vitesse initiale plus élevée. Et tandis que les cartouches à action longue nécessitent généralement une plateforme de type AR-10, avec un verrou de 6,8 SPC et un canon de .224, la .224 Valkyrie quant à elle, est compatible avec l'AR-15 qui est plus compacte.

 

 

 

 

Finalement, c’est en 2018 que les ingénieurs balisticiens de chez Federal ont sorti leur nouvelle cartouche officiellement dénommée la .224 Valkyrie et que celle-ci a été présentée en janvier 2018, lors du SHOT Show à Las Vegas. La .224 Valkyrie a connu un succès immédiat et depuis lors, elle n'a fait que gagner en popularité dans le monde entier. Beaucoup de tireurs TLD commencent d’ailleurs à la préférer à la 6.5 Creedmorr.

 

Ceci dit, comme nous l'avons noté en début d’article, certaines cartouches encore utilisées aujourd'hui ont parfois plus d'un siècle d'histoire derrière elles. Mais la .224 Valkyrie qui est sortie en 2017-2018 en a très peu. Pour cette raison, et singulièrement en Europe, les amateurs de tir sur cible et/ou certains chasseurs hésitent encore à l’adopter. Au lieu de cela, ils attendent plutôt de voir si elle va vraiment gagner en popularité car si ça ne devait pas être le cas, ils craignent de se retrouver coincés avec un fusil pour lequel les munitions resteraient rares et chères. Mais il semble qu'avec une telle précision et sa puissance sur de longues distances, elle est quand même normalement appelée à se vulgariser davantage. Bien évidemment, la pandémie due au Sars-CoV-2 et les fermetures à répétition de nos stands qui en découlent ne devraient pas contribuer à son développement à très court terme !

 

Enfin, pour la petite histoire, les Valkyries étaient des jeunes filles de la mythologie nordique qui servaient le dieu Odin qui régnait sur le royaume d'Asgard. Odin envoya des Valkyries sur les champs de bataille pour choisir la moitié des tués qui étaient dignes d'aller dans la vie après la mort dans un magnifique palais à Asgard appelé Valhalla (« salle des tués »). Les morts de Valhalla étaient considérés comme des héros et faisaient l’objet de somptueuses fêtes par les Valkyries. « Valkyrie » signifie donc : « sélectionneuses des tués », nous pouvons donc supposer que la connotation à peine voilée du terme employé est que la cartouche .224 Valkyrie était vouée à aller sur un  champ de bataille, et de… « choisir les morts » avec sa précision et puissance à longue portée ?! Pour terminer l’anecdote, on signalera quand même que l’armée américaine s’y est fortement intéressée.

 

 

 

 

La cartouche

 

 

 

Depuis octobre 2017, c’est l’enthousiasme général autour de ce nouveau calibre fourni par Federal et dont la balle de 90 grains reste supersonique à plus de 1300 m !  Il occasionne moins de recul que le 6,5 Creedmoor, lequel porte c’est vrai, de plus grosses balles (130-140 grains) avec la même trajectoire et la même tenue au vent, mais avec des munitions bien moins chères, et le tout sur les bases mécaniques d’un AR-15.

L'idée d'un .224 rapide (.223 ou 5,56 mm) n'est pas nouvelle, elle existe depuis des décennies et la Valkyrie se situe d’ailleurs entre la .223, la .22-250 très rapide, et la .22 Nosler, qui sont deux versions différentes du même concept. Lors de sa mise sur le marché, la cartouche .224 Valkyrie était connue sous un autre nom :  la 30 Remington / 6.8 SPC. Cela signifie qu'il s'agit d'un 6.8 SPC qui a été légèrement réduit et qui contient une balle de calibre .22. La .224 Valkyrie a exactement le même diamètre que les .223 / 5,56.  

Cela a donc conduit à une balle très similaire à la .223 Remington, mais avec un boîtier plus court, légèrement plus large et une balle plus longue et surtout avec une vitesse beaucoup plus grande et un coefficient balistique plus élevé. En fait, il s'agit du boîtier parent de la .30 Remington / 6.8 SPC réduit à un calibre .224 et d’ailleurs, les magasins du 6.8 SPC existants fonctionnent avec la Valkyrie dans un AR-15.

Idéalement couplée avec un canon de 21 pouces au pas de rayures de 1:7 pouces, la .224 Valkyrie utilise la même quantité de propulseur que la 6,5 SPC mais l'utilise pour lancer une balle plus légère. Le résultat est une ogive au vol long et rapide qui peut, avec une précision relative et une énergie soutenue, frapper une cible à 1000 mètres ou plus. La balle possède un coefficient balistique (BC) élevé et alors qu’elle a été conçue pour offrir une précision à longue portée, avec une gamme de cartouches de qualité match avec des jaquettes plus épaisses, des amorces sensibles et/ou des balles Sierra, elle est vraiment une option très attrayante pour la pratique du TLD.

Les munitions d'usine .224 Valkyrie de Federal sont chargées avec la Sierra MatchKing 90 grains dont le BC en G1 est de .563, ce qui est légèrement supérieur à celui de la balle ELD Match 6,5 mm 130 grains d'Hornady qui est utilisée dans le 6.5 Creedmoor. La nouvelle balle ELD Match à 88 grains d'Hornady a un BC de 0,545 et est chargée dans les munitions .224 Valkyrie de la société.

Federal proposait à l’origine quatre chargements : la .224 Valkyrie 90 grains, Gold Medal Sierra MatchKing, 60 grains, Nosler Ballistic Tip Varmint, 90 grains, Fusion MSR et la American Eagle TMJ75 grains.

Elles sont plus chères que les autres cartouches .224, mais de nos jours, les performances de ces munitions sont encore à peu près inégalées.

 

 

La cartouche et ses caractéristiques intrinsèques

 

 

 

Le boîtier de la .224 Valkyrie est basé sur le 6,8 SPC Remington, réduit au calibre .22. Le diamètre du corps de la .224 Valkyrie est le même que celui du 6,8 SPC, donc des chargeurs 6,8 SPC sont nécessaires pour la Valkyrie. L'épaule de la Valkyrie est quelque peu repoussée pour donner aux balles beaucoup « d'espace ogive » pour savoir recevoir de longs projectiles. L'une des vertus de la Valkyrie est que la longueur totale maximale de la cartouche (COL) est de 2,26 pouces afin qu'elle puisse rentrer dans un chargeur « AR ».

SAAMI l'a répertorié avec une pression moyenne maximale (MAP) de 55.000 psi sur sa fiche technique, et après tests, pour les vitesses initiales suivantes :

•          60 gr à 3300 ips

•          75 gr à 3000 images par seconde

•          90 gr à 2700 ips

 

 

Ses dimensions (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

 

 

Dimensions de la .224 Valkyrie :

•          Diamètre de la balle: .2245 pouces

•          Diamètre de la jante: 0,422 pouces

•          Longueur du boîtier: 1,6 pouces

•          Longueur totale: 2,26 pouces

•          Taille de balle: de 60 à 90 grains

 

Spécifications de la cartouche .224 Valkyrie :

•          Cartouche parent : 6,8 SPC

•          Capacité en eau : 31,2 grains remplis à la bouche de la douille

•          Amorce : small rifle

•          Limite de pression : 55,000 PSI

•          Taux de rayures : 1: 7

 

 

Ses caractéristiques résumées :

 

 

 

Ici, la douille et son culot

 

 

Comparaison de ses dimensions avec les calibres concurrents

De G à D, une.223 Remington, la. 22 Nosler et la .224 Valkyrie

 

 

Ici, une boîte de Federal Premium Gold Medal 90 gr Sierra MatchKing HP

 

 

 

 

Ici, une boîte de Hornady Noire 75gr BTHP

 

 

 

Ici, une boîte Hornady ELD Match 88 gr avec une pointe en polymère

 

 

 

 

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

 

 

De nombreux chasseurs européens ne savent probablement pas grand-chose de la .224 Valkyrie et ceci est parfaitement compréhensible puisque finalement, elle n’est apparue qu’en 2018 aux USA et ce, environ un an après que Nosler n’ait sorti sa .22 Nosler. Cette dernière fera probablement l’objet d’un article du blog à paraître dans les mois qui viennent.

Le calibre .224 Valkyrie est conçu pour le tir à longue distance tout comme pour la chasse à longue distance. En effet, qu'il s'agisse de cibles en acier, en papier, ou encore pour la chasse au varmint ou encore pour un plus gros gibier de taille petite à moyenne, il est polyvalent. Il a été développé pour imiter la balistique à longue portée du très populaire 6.5 Creedmoor, mais dans un boîtier plus petit, avec la réduction correspondante du recul et des coûts de mise en œuvre inférieurs. Il s'intégrera confortablement dans les fusils AR-15, bien que la firme Federal souligne qu'il est également extrêmement efficace dans les carabines à action courte.

 

En plus de fabriquer des munitions adaptées au tir à longue distance, Federal a également choisi de fabriquer une gamme de munitions pour cette cartouche adaptée à la chasse au gros gibier et qui fonctionne toujours bien dans un fusil de sport moderne. Mais la plupart sont des carabines à verrou destinées à la chasse au varmint utilisant des balles de 55 grains ou des balles plus petites alors que peu utilisent des projectiles plus lourds (60 à 90 grains) comme la .224 Valkyrie.

Certaines charges offrent également une amélioration modeste des performances par rapport au .223 Remington pour la chasse aux prédateurs et au varmint.

Bien que l'utilisation d'une cartouche de calibre .22 pour chasser le gibier de la taille d'un cerf (en particulier avec des balles plus légères) soit encore un sujet quelque peu controversé, la charge de 90 grains est l'une des meilleures options sur le marché. La charge de 90 grains est acceptable pour les cerfs au-delà de 225 mètres. Cela étant dit, il n’est certainement pas recommandé de tirer un gros gibier à 500 mètres avec cette cartouche ! Néanmoins, et bien que le tir habile et expérimenté soit toujours requis, les chasseurs pourront avoir plus confiance en leurs tirs et viser un gibier qui se trouve plus éloigné d’eux.

En fait, des munitions plus grosses se déplaçant à des vitesses plus rapides vont inévitablement fournir plus d'énergie à l'impact. Ceci est crucial pour les chasseurs, mais aussi pour les agents des forces de l'ordre et les militaires qui comptent tous sur leurs munitions pour frapper rapidement et fort. La balistique terminale est donc un facteur important pour les chasseurs qui cherchent à neutraliser leurs proies en un seul coup de feu.

Cette cartouche devrait permettre des neutralisations rapides et éthiques du gibier dans la " normale " des distances de chasse (moins de 300 mètres). Au-delà, elle y sera certes encore ultra précise, mais avec un impact déjà « limite »  au plan de l’éthique: 841 Joules à 500 m et de 500 à 1000 m !

Mais ce qui est aussi différent en comparaison avec d’autres cartouches, c’est le niveau des fournitures car les sociétés de fabrication de munitions fournissent une gamme assez étendue pour la .224 Valkyrie. Alors que Federal a bien entendu lancé sa propre cartouche, Hornady, quant à elle, fabrique également une charge ELDM de 88 grains, et d'autres firmes s'alignent également. Les fabricants de carabines ont fait de même et notamment plusieurs fabricants d'AR tels que : Diamondback, Mossberg, CMMG, Radical Firearms, Stag Arms et Savage Arms (entre autres) produisent tous actuellement des fusils chambrés dans le calibre .224 Valkyrie. De plus, si vous possédez déjà un AR-15, vous pouvez simplement demander à votre armurier de le modifier au lieu d'acheter une toute nouvelle carabine, ce qui non seulement vous permettrait d'économiser de l'argent, mais vous permettrait aussi d'utiliser la plupart de votre équipement actuel.

Comme la .223 Remington, la .224 Valkyrie est également une très bonne cartouche varmint. Pour cette raison, Hornady propose la .224 Valkyrie dans le cadre de sa gamme de munitions Varmint Express. Chargée d'une balle V-Max de 60 grains à 3300 pieds par seconde, il s'agit d'une charge de chasse de varmint très précise et extrêmement plate à toutes les distances pratiques. Attention, ces balles à grande vitesse et à expansion rapide ne conviennent pas à la chasse au gros gibier, mais elles sont absolument dévastatrices pour les varmints et les prédateurs.

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

 

 

La principale source de la renommée de la .224 Valkyrie est qu'elle reste supersonique (plus rapide que la vitesse du son) bien plus longtemps que toutes les autres cartouches à action courte. En fait, elle surpasse même plusieurs cartouches à action longue. Pour rappel, une balle qui se déplace plus vite va évidemment toucher sa cible beaucoup plus rapidement. Et donc, étant donné que la balle se déplace si rapidement dans les airs, il y a beaucoup moins de temps pendant lequel elle pourrait être affectée par des éléments extérieurs tels que des vents de travers et la gravité en général, et donc au final, elle sera plus précise.

Plus important encore, la cartouche a été spécialement conçue autour d'une balle Sierra MatchKing (SMK) 90 grains avec un BC élevé et à 2700 ips, ce qui était une performance absolument inouïe pour une cartouche de fusil de calibre .22 qui s'adapte à une plate-forme AR-15 … surtout à cette l'époque !

Comparées à d'autres cartouches couramment utilisées dans les fusils de style AR-15, ces longues et super-aérodynamiques Sierra MatchKing conservent exceptionnellement bien l'énergie, sont très résistantes à la dérive au vent et ont une trajectoire très plate à longue portée. En effet, Federal annonce que cette charge est supersonique au-delà de 1300 mètres et vante sa cartouche comme étant une excellente option pour engager des cibles à plus de 1000 mètres !

À 1000 mètres avec un zérotage fait à 100 mètres, la MatchKing 90 grains sortant de bouche à 2700 fps chutera de 392 pouces, déviera de 93 pouces dans un vent de travers de 10 mph, et vous permettra d’espérer réaliser des groupes de 10 pouces ! Mais attention, si vous voulez vraiment tirer avec votre .224 Valkyrie à 1200 mètres, vous devrez nécessairement opter pour un canon long (24 pouces, par exemple). Pour couronner le tout, la cartouche permet tout cela tout en ne générant que très peu de recul.

 

 

Sa balistique en quelques chiffres :

 

 

 

 

L'intérêt pour le tir de précision à longue portée a connu une croissance considérable au cours des dernières années. Dans le même temps, la popularité des fusils de style AR-15 a considérablement augmenté auprès des  tireurs sur cible ainsi d’ailleurs que chez les chasseurs à longue portée. Sans surprise, les grands fabricants de munitions et de fusils ont développé un certain nombre de nouveaux produits afin de satisfaire ce nouveau segment de marché souhaitant des capacités de précision à longue portée dans une plate-forme AR-15.

La douille de la .224 Valkyrie offre beaucoup de capacité et couplée à une arme dotée d’un pas de rayure du ultra-rapide de 1:7 pouces, elle permet effectivement de pousser de longues balles, plutôt lourdes à des vitesses qui restent supersoniques à 1300 mètres, voie même au-delà.

Bien entendu, vos performances dépendront fortement du produit spécifique tiré ainsi que du fusil que vous utiliserez. Cependant, lorsque vous regardez les statistiques balistiques de la .224 Valkyrie, vous constatez immédiatement que c'est une sacrée cartouche, rapide et énergique. Elle offre une trajectoire plate avec la plupart des munitions manufacturées et des fusils standards d’usine vendus partout dans le commerce. Ceci dit, si vous êtes un as du rechargement, vous pourrez encore augmenter sa précision.

Mais comme déjà dit, c'est la vitesse à longue distance pour laquelle elle maintient des vitesses supérieures à 1500 ips, qui distingue cette cartouche de la plupart de ses concurrentes. Cette vitesse qui se traduit par des trajectoires plus droites et plus d'énergie d'impact est due en grande partie à l'excellent coefficient balistique de la balle.

 

Jetons un petit coup d’œil sur ses performances balistiques :

 

 

 

 

Source : shooterscalculator

 

Ici, le drop comparatif de la .224 Valkyrie avec des cartouches concurrentes

 

Nous constatons au vu de ce graph que jusqu'à 125 yards, les drops de la 6.5 Grendel 123 gr SST, 5.56 NATO 56 gr GMX Superformance, la .224 Valkyrie 90 gr Fed Fusion SP et .300 Blakout 135 gr FTX restent pratiquement identiques. Ce qui est normal, vu cette faible distance, mais dès les 150 yd, ces balles vont commencer à suivre une trajectoire différente et singulièrement, la .300 Blackout qui va chuter drastiquement dès les 250 Yards. Par la suite, les trois autres auront un drop pratiquement similaire avec une quasi égalité entre la .224 Valkyrie et la 6.5 Grendel. Evidemment, ces balles ne sont pas tout à fait comparables puisque leur poids est différent.

 

 

Résultats au stand

 

 

 

 

La .224 Valkyrie affiche une vitesse supersonique encore au-delà de 1300 mètres ainsi qu'un recul d'environ 50% inférieur à celui d’un .308 Win. Offrant plusieurs charges à des fins multiples, Federal et Hornady ont toutes deux pris la relève avec la performance de leurs balles. La .224 Valkyrie est ainsi capable de produire une précision sous le MOA quand elle tirée dans un bon fusil comme par exemple, le CMMG Mk4 DTR2 (cliquer le lien pour voir la vidéo) et avec un canon de 24 pouces.

A titre d’exemple aux USA, la cartouche est devenue un choix très intéressant pour pratiquer le tir de compétition PRS (Precision Rifle Series). En effet, pendant les compétitions PRS, les tireurs doivent rapidement engager des cibles dans une gamme de distances et au-delà de 1000 mètres. La compétition est chronométrée, mais la performance ne se limite pas qu’à performer en tirant simplement de petits groupes de coups bien placés. La capacité de faire des tirs de suivi rapides et de corriger rapidement les ratés est également extrêmement importante, en particulier dans des conditions venteuses. Les tireurs ne peuvent pas non plus utiliser des balles plus grandes que des 0,308 ″ ou encore avec une vitesse supérieure à 3 200 pieds par seconde. Pour ces raisons, les cartouches à haute vitesse (jusqu'à un certain point), le tir plat, l'alésage moyen et les cartouches à recul doux avec une longue durée de vie du canon ont un gros avantage dans ces compétitions.

Cela dit, les cartouches comme le 6 mm Creedmoor, le Lapua 6x47 mm, le 6XC, le 6.5 Creedmoor et le 6.5 × 47 Lapua présentent tous des avantages substantiels par rapport à la 224 Valkyrie en termes de trajectoire et de résistance à la dérive du vent. Et il faut bien le dire, les munitions de .223 Remington, bien qu'extrêmement populaires, n'ont tout simplement jamais atteint ces distances avec grande précision et constance.

Bref, vous l’aurez compris, si vous tirez régulièrement à des distances d'environ 1000 mètres ou si vous prévoyez de le faire à l'avenir, considérez qu’un AR-15 au calibre .224 sera un excellent investissement pour obtenir une plus grande précision par rapport au calibre .223 et une plate-forme plus légère par rapport aux cartouches à action longue. En plus, je me dois de mentionner le fait qu’un .224 Valkyrie a également tendance à coûter moins cher que les cartouches comparables à action longue.

En revanche, si vous ne tirez jamais à plus de quelques centaines de mètres comme c’est le plus souvent le cas dans nos stands européens, vous pourriez probablement ne rien gagner (ou presque) à passer à la .224 Valkyrie et il serait alors peut-être préférable d’attendre un peu que les prix baissent tant pour les fusils que pour les munitions.

 

Voici un groupe de 5 tirs centré en un demi pouce avec une Nosler 70 gr à 100 yards

 

 

Quatre coups autour d’un seul trou de l’équivalence d’une brûlure de cigarette!

 

 

 

 

 

 

Conclusion générale

 

 

 

 

 

 

Federal a conçu la .224 Valkyrie pour qu’elle soit une cartouche au vol rapide et qui maintient sa vitesse et une trajectoire bien droite jusqu’à une distance de 1000 mètres. Bien que de nombreux tireurs ne tentent même jamais de tirer à cette distance, d'autres trouveront cette distance non seulement agréable, mais aussi très efficace d’utiliser ce type d’arme.

 

La .224 Valkyrie est une cartouche très bien conçue mais qui n’offre finalement que des avantages marginaux par rapport aux cartouches similaires comme la .223 Remington et la .22 Nosler. Car bien qu'elle offre des avantages indéniables dans certains domaines (comme le tir à très longue distance), les petits avantages qu'elle comporte par rapport à des calibres plus établis comme le .223 Remington ne sont probablement pas assez importants pour justifier ce changement pour la plupart des tireurs TLD ou des chasseurs. L'une des plus grandes forces de la .224 Valkyrie est sa capacité à utiliser efficacement des balles de 90 grains tout en fonctionnant de manière fiable dans une plate-forme AR.

 

Cela dit, si vous aimez la .308 Winchester et que pour une raison quelconque, vous n'avez pas sauté dans le train en marche du 6,5 alors, vous adorerez la .224 Valkyrie, ne serait-ce que parce que ses trajectoires sont similaires et que vous n'aurez pas à passer un temps fou à calculer vos paramètres de dérive au vent et qu’in fine, elle vous coûtera moins cher.

 

De même, quiconque ayant acheté un 6,5 mm Creedmoor au cours de ces cinq dernières années est un client privilégié pour passer à la .224 Valkyrie. Non, le calibre .224 Valkyrie n'est pas aussi bon que le 6,5 mm Creedmoor en termes de balistique externe, mais si vous voulez tirer à peu près aux mêmes distances à un coût nettement inférieur et avec moins de recul alors, vous adorerez probablement le .224 Valkyrie.

 

Grâce à son adoption dans les fusils de sport modernes (fusils de type « AR »), vous pouvez également le tirer à des allures rapides et si vous êtes comme moi, cela signifiera plus de plaisir au stand et de meilleures chances de succès dans une compétition.

 

Maintenant, si vous aimez le tir à longue distance et que vous souhaitez également utiliser cette cartouche pour pratiquer un peu de chasse sur le côté, alors la .224 Valkyrie aura tout de suite beaucoup plus de sens. D’autre part, si vous êtes le genre de personne qui souhaite tirer avec toutes les performances possibles et exploiter tout le champ d’utilisation d'un calibre donné, alors procurez-vous un .224 Valkyrie. C'est une petite cartouche fantastique et je suis sûr qu'elle vous ravira.

 

 

 

 

Voici une série de liens et de vidéos relatifs au sujet développé dans cet article

 

 

 

 

 

 

http://bulletin.accurateshooter.com/2017/12/valkyrie-video-fest-new-224-valkyrie-unveiled/

https://www.federalpremium.com/224-valkyrie.html

https://www.thefirearmblog.com/blog/2017/10/06/ar-15s-creedmoor-224-valkyrie-vs-22-nosler-6-5-grendel-modern-intermediate-calibers-025/

https://www.tacretailer.com/gear/224-valkyrie-new-cartridge-long-run

https://sierrabullets.files.wordpress.com/2018/03/224-valkyrie1.pdf

https://www.americanfirearms.org/best-224-valkyrie-rifles/

http://bulletin.accurateshooter.com/2020/04/load-data-for-224-valkyrie-optimizing-the-cartridge/

https://www.hornady.com/ammunition/rifle/224-valkyrie-88-gr-eld-match#!/

https://www.ronspomeroutdoors.com/blog/ride-federal-224-valkyrie

https://www.bisonops.com/2018/04/13/224-valkyrie-ballistics/

 

 

 

 

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3 décembre 2020 4 03 /12 /décembre /2020 18:11

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

L’article précédent était consacré au calibre 6,5 Grendel (calibre .264), et alors que certains d’entre vous m’ont écrit pour me remercier pour cette parution, d’autres m’ont également demandé s’il était possible de sortir un complément relatif à la comparaison de cette 6,5 avec d’autres cartouches concurrentes telles que la .308 Winchester, et/ou avec la .223 Remington, ou encore avec la 6.5 Creedmoor. Bel exercice, s’il en est ! J’ai néanmoins tenté de relever ce défi et voici le résultat via ce petit article.

J’attire votre attention sur le fait qu’il n’y aura pas de publication en janvier 2021 et vous souhaite, d’ores et déjà, de très bonnes fêtes de fin d’année malgré la morosité ambiante et l’année catastrophique que nous venons de vivre. Puisse l’année nouvelle nous permettre de revivre quasi normalement et de permettre également la réouverture de nos stands pour que nous puissions enfin reprendre nos entraînements !

 

 

 

 

 

Bonne lecture et mes meilleurs vœux à tous.

 

 

 

Nous avions vu qu’Alexander avait choisi le boîtier du 6 mm PPC comme modèle pour la conception de sa cartouche, mais rétréci afin d’accueillir des balles standards de 0,264 pouce de diamètre. Il avait été bien inspiré puisqu’il s'est finalement avéré être bien adapté à ses besoins. En effet, la plupart des dimensions du boîtier 6,5 mm Grendel restent similaires à celles du boîtier parent 6 mm PPC et la forme de base de la PPC a été conservée. La longueur totale de la cartouche est de 2,255 pouces et le diamètre de la balle est toujours de 0,264 pouce (6,5 mm). Selon son cahier des charges, la nouvelle cartouche devait fonctionner en toute sécurité avec un faible recul avec une action de type AR15 et être alimentée via un magasin destiné habituellement aux petites cartouches tout en faisant en sorte que la balle offre de la haute précision et spécifiquement avec des armes de type AR. Un autre impératif était qu’elle devait surpasser les performances de la cartouche native de 5,56 mm OTAN / .223 Remington.

Contraints par la dimension des chargeurs, les concepteurs de la Grendel ont décidé d'utiliser un boîtier plus court et de plus grand diamètre pour un obtenir un volume de poudre plus élevé tout en laissant de la place pour des balles longues, profilées et donc, à coefficient balistique élevé (BC). Selon le matériau de leur étui et de la balle, les cartouches 6.5 Grendel pèsent de 14,7 à 17,8 grammes (227 à 275 gr) devant nécessairement rester légères pour être utilisées au combat. Alexander avait suggéré une solution standard sous la forme de la Lapua HPBT Scenar 123 grains. Ce n’était pas un choix opéré au hasard puisque tirée avec un canon de 20 pouces, la balle poussait à 2600 fps avec un BC de .527, en conséquence de quoi, il n’était pas nécessaire de démarrer très vite pour être efficace au final. En effet et au surplus, avec une Scenar, une arme équipée d’une canon de 20 pouces génère suffisamment de vitesse pour rester supersonique à 1 200 mètres !

Notons également le diamètre du col de l’étui de la Grendel est le même que celui des .220 PPC russes en 7,62 × 39 mm et 6,5 mm. Ce diamètre est plus grand que celui de la 5,56 × 45 mm OTAN, ce qui nécessite l'utilisation d'une action AR-15 non standard. L'augmentation du diamètre du boîtier entraîne de facto une petite réduction de la capacité des magasins de taille standard M16 / AR-15. Un chargeur Grendel avec les mêmes dimensions qu'un chargeur STANAG de 30 coups contiendra 26 cartouches de munitions Grendel de 6,5 mm. Ses partisans affirment que finalement, la Grendel est une sorte de «  terrain d'entente » entre la 5,56 × 45 mm OTAN de et la 7,62 × 51 mm OTAN puisqu’elle conserve une plus grande énergie terminale à des distances plus étendues que l'une ou l'autre de ces cartouches en raison de son coefficient balistique plus élevé.

Une analyse rapide montre que le calibre 6.5 Grendel est effectivement un candidat légitime pour remplacer toute la famille de fusils M4 / M16A2, y compris les fusils SDM-R et SAM-R, la famille de fusils de tireurs d'élites désignés pour une escouade améliorée, et ceux de tireur d'élite désignés par le tireur d'élite M110.

On notera que, libéré des contraintes imposées avec cette plate-forme, une conception de cartouche de 6,5 mm plus polyvalente et efficace restait pourtant possible. Malheureusement, cette nouvelle cartouche n’était pas prévue à l’origine pour les fusils de match des tireurs sur cibles mais plutôt pour des armes militaires à plate-forme AR15, ce qui était forcément d'une utilité limitée pour les chasseurs et les tireurs de précision. C'est pourquoi une autre approche a été adoptée par A-Square et Remington qui a abouti sur le  6,5 mm-08 A-Square et  qui a été commercialisé sous le nom de .260 Remington. Puisque dès le départ, cette cartouche a été conçue en gardant à l'esprit qu’elle devrait être chambrée dans des fusils civils à action courte normale (longueur .308).

Néanmoins, pour la chasse, la 6.5 mm Grendel peut s’adresser à des animaux de la taille d'un cerf et ce, jusqu'à des distances de tir d’environ 300-400 mètres et donc, au-delà de la portée effective de toute munition de chasse en .223 Remington. Mais l'efficacité à la chasse a été rapidement éclipsée par la précision surprenante de la Grendel sur cible. En effet, d'excellents groupes peuvent être réalisés sous le MOA (à 100 mètres) et cela n’a évidemment pas échappé aux tireurs de précision de l’époque.

 

Comparaison des dimensions de la Grendel avec ses calibres concurrents

 

 

 

 

 

Ici, la Grendel et deux de ses calibres concurrents directs

 

 

 

 

 

Comparaison de la 6.5 Grendel avec la .308 Winchester

 

Comme le .30-06, le .308 Winchester et le 7.62x51mm NATO ont tiré une balle de .308 pouces.  Le 7,62x51 mm et le .308 Winchester ont tous deux atteint cette performance avec un étui beaucoup plus court (51 mm contre 63 mm) en raison des progrès de la technologie des poudres intervenus après le développement du .30-06. Bien que le .30-06 reste très populaire parmi les chasseurs de gros gibier, le .308 Winchester a également gagné en popularité au cours des décennies suivantes et est maintenant l'une des cartouches de fusil à percussion centrale des plus populaires et les plus couramment utilisées au monde.

 

La 6.5 Grendel à gauche et la .308 Winchester à droite

 

 

 

Alors que la plupart des chasseurs connaissent le .308 Winchester en tant que cartouche de chasse et de tir sportif, la 6.5 Grendel n'est pas aussi connue ni aussi largement utilisée en tir de précision. Cependant, alors que la plate-forme AR continue de gagner en popularité parmi les tireurs sportifs, les choses sont en train de changer, car de plus en plus de tireurs recherchent de bonnes cartouches à utiliser dans un fusil de sport moderne et ceci, notamment pour pratiquer le Mid-Range ou encore le TLD.

Pour ce qui concerne les chasseurs US, ils ont plusieurs choix à leur disposition pour les cartouches AR et parmi celles qui fonctionneront dans un AR-15, la 6.5 Grendel est sans doute l'une des plus utilisées. De même que la .308 Winchester est de loin la cartouche la plus populaire utilisée dans la plus grande plate-forme AR-10. Les deux cartouches ont de solides performances, mais chacune a également des forces et des faiblesses bien distinctes.

La 6.5 mm Grendel a trois grands avantages par rapport à la .308 : un poids plus léger, un recul plus faible et des munitions moins chères.

  • Un poids plus léger, ce qui signifie moins de fatigue au moment de tirer ;
  • Un recul plus faible, ce qui signifie plus d'attention au placement des coups ;
  •  Des munitions moins chères, ce qui signifie plus de pratique et un meilleur placement des coups.

Pour ce qui concerne le recul, le recul libre généré par une Grendel lançant une balle de 123 grains à 2350 fps à partir d'un fusil de sept livres n'est que de sept livres et demi. Comparez cela aux 17 pieds-livres produits par une .308 Winchester crachant une balle de 150 grains à 2800 fps et vous commencerez à réaliser le merveilleux avantage de la Grendel pour les tireurs qui ne peuvent pas tolérer un recul important.

Dans le même temps, même s'il utilise des balles plus légères, le calibre 6.5 Grendel a également un léger avantage sur le .308 en termes de densité de section de balle.

Voici la comparaison des drops tirée de Gundata.org pour une 123gr Hornady AMAX/SST et une 168gr Sierra Match King (SMK)

 

 

Le drop supérieur est celui de la .308 et celui du bas, la 6.5 Grendel

 

La différence n’est pas énorme.  La Grendel tombe d’environ 10 pouces de plus à 800 mètres. La .308 dérive d’environ 2 pouces de plus dans un vent de travers de 10 mph. À 800 mètres, la vitesse est identique, même si la balle de la .308 démarre 100 ips plus rapidement. C'est parce que la balle de 6.5 Grendel est plus aérodynamique. Donc, sauf si le tir à très longue distance est votre objectif, il n'y aura pas beaucoup de différence entre les deux cartouches, sauf en recul. En effet, la 308 a le double du recul de la 6,5 Grendel !

La densité sectionnelle (SD) est une mesure du rapport du diamètre d'un projectile à sa masse. Toutes choses égales par ailleurs, un projectile plus lourd d'un calibre donné sera plus long et aura donc une densité de section plus élevée et pénétrera par conséquent plus profondément que les projectiles de masse et de densité de section plus faibles. A titre d'exemple, les balles de .264 " en 123 grains et des 129 grains ont respectivement des densités de section de .268 et .281. Ceci se compare favorablement aux balles de .308 en 150 grains, 165 grains et 180 grains qui ont respectivement des densités de section de .226, .248 et .271. Mais, le .308 Winchester utilise des balles de plus grand diamètre. Par conséquent, il a environ 36% de plus de surface frontale qu’avec une 6,5 Grendel (0,0745 contre 0,0547 pouces carrés). La 6.5 Grendel est aussi plus aérodynamique et voyage donc beaucoup plus vite que la .308 à 1000 mètres et ce, bien que son projectile démarre beaucoup plus lentement qu'une balle de .308 en sortie de bouche.

Pour ce qui concerne la chasse par exemple, une balle plus grosse fera un plus grand trou, causera plus de dommages aux tissus et entraînera plus de pertes de sang au gibier. Le .308 Winchester peut utiliser des balles beaucoup plus lourdes, ce qui l’aide à transporter plus d'énergie en aval. Combinés au plus grand diamètre et à la surface frontale des balles utilisées par la cartouche, les chasseurs ont un tout petit peu plus de marge d'erreur dans le placement du tir par rapport à une 6.5 Grendel, mais frappent plus fort. Ces caractéristiques sont bien évidemment utiles lors de la chasse au gros gibier.

Mais ne vous y trompez pas, la 6.5 Grendel reste une bonne cartouche de chasse avec des performances terminales exceptionnelles sur de nombreuses espèces de gros gibier. C'est juste que la .308 Winchester est meilleure dans ce rôle. Les deux cartouches font absolument le travail si vous faites votre part de travail également, et il n'y a pas de différence gigantesque entre elles au niveau balistique, du moins, à une distance égale ou inférieure à 300 mètres. En fin de compte, la 6.5 Grendel est plus que suffisamment puissante pour chasser les « varmints » ainsi que le gibier de taille moyenne comme le cerf, à courte et à moyenne distance.

En conclusion, on retiendra que la .308 Winchester tire des balles de plus gros diamètre et plus lourdes à une vitesse plus rapide que la 6.5 Grendel. Pour cette raison, la .308 Win. a une trajectoire plus plate et une énergie cinétique nettement plus conservée que la 6.5 Grendel dans tous les champs de chasse classiques à distance moyenne. Cependant, la 6.5 mm Grendel occasionne beaucoup moins de recul. Les chasseurs « très actifs » apprécient davantage le poids plus léger d’une 6.5 Grendel, en particulier lorsque les chasses ne permettraient qu'un poids limité pour les déplacements tels que ceux liés à la chasse en montagne. C'est aussi un plus de transporter des fusils qui pèsent moins et des munitions si vous êtes sur une longue chasse. Pour l’emport, la munition 6.5 Grendel pèse moins lourd et nécessite aussi moins d'espace que les munitions de .308 Winchester, ce qui est également un avantage déterminant sur le terrain. Mais lors de la comparaison de ces deux cartouches, il est important de se rappeler que la 6.5 Grendel a été conçue pour offrir de meilleures performances sur un AR-15 en .223 Remington, ni plus ni moins.

 

 

Comparaison de la 6.5 Grendel avec la .223 Remington

 

Réalisant que beaucoup de gens aimaient l'AR-15, mais que la cartouche .223 Remington n'était pas le meilleur choix pour chasser le gros gibier, les concepteurs se sont mis à développer un certain nombre de cartouches de plus gros calibre qui étaient plus puissantes que la .223 Remington, mais qui fonctionneraient toujours bien dans les fusils AR-15 tant appréciés des américains. Raison pour laquelle, la 6.5 Grendel est devenue une alternative légitime à la 5.56mm. En effet, parfois mal orthographiée, la 6.5 Grendal ou la 6.5 Grendel est nettement plus puissante que la .223 Remington ainsi que la cartouche 5,56 mm OTAN puisqu’à 600 mètres, la 6.5 Grendel transporte encore plus du double de la puissance d’une .223 Rem. Il ne faut pas oublier non plus qu’à l’origine, la Grendel a été conçue pour tenir un nouveau rôle sur les champs de bataille pour les soldats qui sont désignés comme étant « tireur d'élite ». Et oui,, la Grendel est également plus précise que la .223 Remington lorsqu'elle est tirée sur des cibles situées à 500 mètres et au-delà !

 

A gauche, la .223 Rem, et la 6.5 Grendel à droite

 

 

 

 

Comparaisons des caractéristiques :

 

6.5 Grendel

Marque: Hornady V-MAX

•          Taille de la balle: 2,26 pouces

•          Diamètre de la balle: 0,264 pouces

•          Longueur du boîtier: 1,52 pouces

•          Poids de la balle: 95 gr

•          Énergie (par 200 mètres): 1612 pi-lb

•          Vitesse (par 200 mètres): 2764 fps

•          Énergie en sortie de la bouche: 2297 pi-lb

•          Vitesse initiale: 3300 fps

 

.223 Remington

Marque: Sierra MatchKing

•          Taille de la balle: 2,26 pouces

•          Diamètre de la balle: 0,224 pouces

•          Longueur du boîtier: 1,76 pouces

•          Poids de la balle: 77 gr

•          Énergie (par 200 mètres): 869 pi-lb

•          Vitesse (par 200 mètres): 2,255 fps

•          Énergie en sortie de la bouche: 1265 pi-lb

•          Vitesse initiale: 2720 fps

 

La cartouche de 6.5 Grendel est très polyvalente puisqu’elle fonctionne extrêmement bien pour les applications de tir à longue distance, tactique, la chasse à la « varmintée » et la chasse au plus gros gibier. Alors que la 5,56 mm (ou .223 Remington) avec son standard AR15 a été conçue pour la chasse aux coyotes (aux USA) ou pour d’autres petits prédateurs, pour tout gibier plus grand, il lui manque malheureusement de puissance et sa précision souffre également sur plus longue distance. Même avec des balles de chasse lourdes, elle n'est pas un excellent choix pour tirer sur des sangliers pesant jusqu'à 300 livres.

Une différence significative entre la 6.5  Grendel  et la .223 Remington est aussi que la 6.5 Grendel tire plus facilement dans le vent car ses balles ont un coefficient balistique (BC) plus élevé. Le BC des .223 Rem étant d'environ 0,400, tandis que celui des 6,5 Grendel est de l'ordre de 0,510.

Mais incontestablement, la .223 Remington fait « un travail » de manière assez fiable à 100 mètres car elle avait été conçue à l’origine pour le combat rapproché et qu’elle a aussi un faible recul. La 6.5 Grendel, quant à elle, arbore un étui plus court et plus grand pour un volume de poudre plus élevé tout en laissant de la place pour des balles longues, profilées et à coefficient balistique (BC) plus élevé, mais en gros, les deux munitions ont à peu près la même performance au-delà de 600 mètres. On rapellera toutefois que la Grendel a plus de deux fois d'énergie, même à une distance de 600 à 700 yds, tandis que la .223 commence à baisser considérablement et plus rapidement à partir de 600 yds. Ajoutons à cela que la 6.5 Grendel vole sur une trajectoire plus plate que la .223 Remington et offre des munitions plus longues avec un diamètre plus gros (densité de section), mais aussi et surtout, elle offre plus de puissance et une meilleure pénétration que son aînée.

En calibre 6.5 Grendel, on trouve des munitions chargées en usine avec des balles allant de 90 à 130 grains, tandis qu’en .223 Remington on a des poids de balle allant de 36 à 77 gr. Mais le gros avantage de la .223 Rem, c'est qu'elle est beaucoup moins chère que la 6.5 Grendel.

 

Avantages et inconvénients de la 6.5 Grendel

 

AVANTAGES

•          Plus de puissance de feu

•          Plus d'énergie et plus d'autonomie

•          Coefficient balistique plus élevé

•          Meilleure résistance au vent

•          Meilleure pénétration

 

LES INCONVÉNIENTS

•          Coûteuse

 

Avantages et inconvénients de la .223 Remington

 

AVANTAGES

•          Bonne précision

•          Bonne performance dans les combats rapprochés (militaire)

•          Idéal pour la chasse au petit gibier

•          Prix plus abordable

 

LES INCONVÉNIENTS

•          Faible coefficient balistique

 

En conclusion, dans la comparaison directe entre la  6.5 Grendel et la .223 Remington, le gagnant est la 6.5 Grendel car, bien qu'elle soit plus chère, elle possède une meilleure résistance au vent, un coefficient balistique plus élevé, et est idéale pour les tirs à plus longues distances avec de meilleures options de rechargement que la .223 Remington. La 6,5 Grendel dispose d'un large choix de poids de balle avec plus d'énergie terminale que les 7,62 et 5,56 mm, et est meilleure lorsqu'il s'agit déjà de tirer à plus de 300 mètres, mais si vous ne tirez qu'à 100 mètres, la .223 fera bien le travail. (Voyez aussi, ci-après dans l’article, les drops comparatifs avec les autres calibres).

 

 

Comparaison de la 6.5 Grendel avec la 6.5 Creedmorr

 

Il est important de se rappeler que la 6.5 Grendel a été conçue pour augmenter les performances des fusils AR-15 et que d’'autre part, la 6.5 Creedmoor est basée sur la .308 Winchester pour le tir sur cible à très longue distance. À bien des égards, les 6.5 Grendel et Creedmoor dépassent la .308 Winchester, mais comme déjà dit, les deux cartouches ont été créées avec des objectifs très différents, et bien qu'il existe un croisement de performances, elles ne sont quand même pas interchangeables. Les concepteurs des deux cartouches ont réussi à atteindre leurs objectifs, mais cela signifie également qu'il y a un grand écart de performances entre le 6.5 Grendel et le 6.5 Creedmoor, tout comme il y en a un avec le .223 Remington et le .308 Winchester. Et il ne fait aucun doute qu'une partie du regain récent de popularité du 6,5 mm Grendel est due à la montée en puissance du 6,5 mm Creedmoor.

La 6.5 Creedmoor utilise des balles dans la gamme de grains 95-160 et les 120, 129, 140 et 143 grains sont les projectiles les plus courants pour ce calibre. La 6.5 Grendel, en revanche, utilise des balles plus légères et d’environ 130 grains. Les 120 et 123gr sont les projectiles les plus courants pour cette cartouche.

 

La 6.5 Creedmoor (à gauche) et la 6.5 Grendel (à droite).

 

 

Comme vous pouvez le deviner en regardant les cartouches elles-mêmes, il y aura aussi une assez grande différence dans leur balistique. De nombreux tireurs poussent la 6,5 Grendel au-delà de la barre des 1000 yds, mais ce n'est pas exactement la gamme de distance où elle excelle. En gros, la 6.5 Grendel est très bonne jusqu’à 800 mètres puisqu’elle travaille en fonction de sa plus petite capacité de poudre et de sa sélection de balles plus légères par rapport à la 6.5 Creedmoor, et donc la performance de la Grendel reste inférieure à la moyenne par rapport à la Creedmoor.

Une différence notoire au niveau des fusils est que la 6.5 Creedmoor se retrouve principalement dans les fusils à verrou, et bien qu'il existe maintenant de nombreuses options AR-10 sur le marché, l'AR-10 n'est certainement pas l’équivalent de l'AR-15, même s'il partage le même système, mais la plupart du temps, l'AR-10 est plus lourd et plus long que l'AR-15. Cela dit, les deux tiennent une place dans le monde du tir moderne.

On ajoutera qu’il est important de savoir que les cartouches 6.5 Creedmoor et les munitions 6.5 Grendel ne sont pas interchangeables ! En effet, même si le diamètre de la balle est identique, la taille et la forme du boîtier sont différentes. Avec sa longueur plus longue et son boîtier plus grand, la Creedmoor peut générer des vitesses initiales plus élevées et lancer des balles plus longues et plus lourdes. Le seul inconvénient est que cela génère plus de recul. La Creedmoor utilise des balles de gros calibre. Cela rend la cartouche idéale pour un gros gibier de la taille d'un cerf. Bien que les deux balles aient une gamme similaire de poids de balle, la balle de 6,5 mm Creedmoor est toujours plus aérodynamique.

 

Performances balistiques

Cela devrait maintenant vous paraître évident qu’elles sont différentes à presque tous les égards. La 6.5 Creedmoor est 300 fps plus rapide que la Grendel. La cartouche de 6.5 Grendel convertit l'AR en une arme à feu de chasse, ce qui lui permet de tirer des balles modernes à des distances courtes à moyennes. Alors qu’au contraire, la 6.5 Creedmoor est basée sur la .308 Winchester et a été conçue pour être tirée dans un grand châssis (AR-10 / .30). Cela la rend 300fps plus rapide dans tous les domaines par rapport à son homologue 6.5 Grendel. À des distances de 300 mètres ou plus, la 6.5 Creedmoor dépasse légèrement la 6.5 Grendel en termes de performances et de précision. La vitesse plus élevée minimise également la durée pendant laquelle le vent peut modifier le point d'impact. À 500 mètres, avec un vent de 10 mph, la 6,5 Creedmoor dévie de 21,5 pouces et la Grendel de 25,4 pouces. Dans les deux cas, ça reste une performance impressionnante dûe notamment à leur excellent coefficient balistique. Quant à la trajectoire réelle, avec un zérotage à 100 yds, la balle lancée par un fusil au calibre Creedmoor tombe de 12,4 pouces sous le réticule de la lunette à 300 yds. La Grendel, quant à elle, tombe de 16,3 pouces.

 

Comparaison balistique des 6,5 mm – Tableau des distances-vitesses-énergies et drops

 

Données balistiques tirées de shooterscalculator en utilisant une Hornady SST 129 grains avec un coefficient balistique de 0,530. Les données sont basées sur deux fusils utilisant un canon de 20 pouces pour garantir des performances comparables.

 

 

 

La Creedmoor remporte le match du tir à longue portée avec brio. Et puisque les deux cartouches utilisent la même balle, il s'agira nécessairement de mettre plus de poudre derrière l'une pour pouvoir la faire fonctionner plus que l'autre. Néanmoins, si la Creedmoor utilise environ 50% plus de poudre que la Grendel, elle n'offre pas 50% de performances en plus. La Grendel peut encore « gérer » le 1000 mètres, voire un peu plus, mais elle perd rapidement la probabilité de toucher avec précision et ne parvient pas à rivaliser avec la Creedmoor lorsqu’elle vole au-delà des 800 mètres. Dans les faits, la 6.5 Creedmoor, quant à elle, tire encore facilement à environ 1 200 mètres, tandis que la Grendel se situera plutôt entre les 500 et les 800 mètres. En sortie de bouche, la Creedmoor fournit 19% de vitesse et 42% d'énergie en plus. À 1000 mètres, la Creedmoor fournit 16% de vitesse et 35% d'énergie en plus, et elle perd également environ 31% de moins à 1000 mètres par rapport à la Grendel. Enfin, s’agissant de sa tenue au vent,  à 1000 mètres avec un vent de travers de 10 mi / h à 90 degrés par rapport au tireur, la Creedmoor dérivera d'environ 83 pouces avec une charge de 129 grains et la Grendel dérivera, quant à elle, de 108 pouces. Cela se traduit par une réduction de 25% de la dérive du vent.

 

En conclusion :

Les deux sont parfaites pour la compétition à longue distance et la performance de leur tir à plat les rend également adaptées à la chasse au gros gibier, où le poids du fusil est souvent un critère important quand il est indéniable que le placement des coups est essentiel pour ne pas perdre l’animal. Mais si le gros gibier à moyenne et longue distance fait partie du plan de chasse alors, les poids des balles 6,5 Grendel plus légères pourraient faire la différence mais hélas, limiter la portée effective. Alors que la 6.5 Grendel a atteint son objectif, à savoir donner aux chasseurs de gros gibier une précision extrême avec une plate-forme AR,  la 6.5 Creedmoor permet de tirer un projectile avec une grande précision sur très longue distance même lorsqu'il est chambré dans une plate-forme à action courte.

Les 6.5 Creedmoor et 6.5 Grendel profitent tous deux d'un coefficient balistique qui favorise la précision des matchs gagnants, à longue distance. C’est aussi la raison pour laquelle ces deux cartouches connaissent un grand succès dans les matchs de tir à longue distance.

Avec la Grendel, vous pouvez vous attendre à avoir de petits groupes stables dans la plage de 0,35 MOA en Mid-Range et restera bonne jusqu’à 800 mètres tandis que la Creedmoor produira des groupes plus serrés à des distances plus longues (environ 0,4 à 0,6 MOA) et jusque 1.200 mètres voire même, davantage. Alors que la 6.5 Grendel cède beaucoup à la 6.5 Creedmoor en termes de balistique, cela est particulièrement vrai sur les longues distances. Ceci dit, la 6.5 Creedmoor a toujours une meilleure balistique aussi à moins de 300 mètres, mais la différence entre elles est beaucoup plus petite à une distance plus courte.

La 6.5 Creedmoor est une cartouche de tir modérément puissante et relativement « plate » qui est également assez résistante à la dérive du vent. Bien qu'elle ait plus de recul que la 6.5 Grendel, le recul de la 6.5 Creedmoor restant quand même nettement plus léger que celui d’une .308 Winchester et donc, la plupart des tireurs et chasseurs peuvent le gérer sans trop de problèmes.

Le rechargement manuel est courant pour les deux cartouches, et les composants de rechargement sont facilement disponibles. De plus, la Creedmoor et la Grendel utilisent les mêmes balles de diamètre .264 que d'autres cartouches telles que la .264 Winchester Magnum, le Mauser suédois de 6,5x55 mm et la .260 Remington. La cartouche Creedmoor a une pression moyenne maximale de 620 000 psi tandis que la Grendel a une pression moyenne de 52 000 psi.

Les deux cartouches fonctionnent bien dans des canons de 20 et 22 pouces, mais les canons qui tirent la 6.5 Creedmoor ont une durée de vie plus courte (selon le poids de la poudre et du grain employés) qui se situe entre 2500 et 3000 coups, … au-delà, on risque de perdre trop de précision. Quand on sait qu’il est très facile de tirer 2000 balles ou plus en un an environ, cela risque de ne pas trop plaire aux tireurs sportifs sur cible. Gardez à l'esprit que pour la Creedmoor, ce temps arrive jusqu'à 66% plus vite que pour la Grendel. Puisque la Grendel a une durée de vie canon d’environ 5000 coups. Cependant, un chasseur de cerfs, quant à lui, trouvera sans doute la cartouche Creedmoor très utile.

Il est vraiment difficile de choisir un gagnant pour la précision entre la 6.5 Grendel et la 6.5 Creedmoor. D'une part, la 6.5 Creedmoor a plutôt été conçue pour le tir de compétition TLD et peut tirer des balles très longues et aérodynamiques. D'un autre côté, la 6.5 Grendel a également été largement utilisée par des tireurs de compétition et a également un avantage du point de vue du recul. En fin de compte, les deux cartouches sont des options viables pour le tireur passionné qui a besoin d'un avantage compétitif en matière de tir à la cible ou d’ailleurs de chasse au gros gibier. Une façon de voir les choses est de se dire que la Creedmoor est la grande sœur de la Grendel et qu’elle est capable d'efficacité sur de plus longues distances tandis que la Grendel peut fournir des performances similaires mais à une distance plus courte.

 

 

 

Conclusion générale

 

 

 

On peut en quelque sorte dire que la 6,5 mm Grendel atteint un point balistique idéal avec un vol de balle optimal et d’ailleurs bien mieux que les balles trapues utilisées par d'autres cartouches tout en fournissant deux fois plus d'énergie à la cible et en limitant considérablement la dérive du vent.

 

Mais en regardant leur vitesse initiale, on remarque que la Grendel est un peu plus lente que la .308 ou la 6,5 Creedmoor lorsqu'elle est tirée à une distance de cent mètres. Cependant, la vitesse de la Grendel commence à se « rattraper » à 200 ou 300 mètres. Puis, à 400 et 500 mètres, la Grendel dépasse les .308 en vitesse. Ce résultat va se maintenir avec l’énergie de distance supplémentaire. Et en plus, la cartouche de 6,5 ​​Grendel bat la .308 en ce qui concerne l'accessibilité, le poids, l'équilibre, le coefficient balistique, sa meilleure résistance au vent et ce, avec un recul plus faible. Pour ce qui concerne sa comparaison avec ses autres concurrentes, je vous propose une analyse de balistique comparative, à travers deux graphs (drops et énergie-recul) qui vous permettront de vous forger une idée sur ces différents calibres :

 

 

Voici le graph des drops tirés sur shooterscalculator pour chaque calibre avec des cartouches de :

 

6.5 Creedmoor bthp american gunner 140gr

 

.308 Win A-max-black 168 gr

 

 6.5 Grendel eld-match-black 123gr

 

.223 Remington bthp match 75gr

 

Ici, le drop comparatif de la Grendel avec des cartouches concurrentes

 

 

La 6.5 Creedmoor donne « le coup de grâce » à ses concurrentes en se situant au-dessus (courbe verte) des autres drops au-delà des 500 yds, avec un coefficient balistique plus élevé que celui de la 7,62 mm OTAN et une vitesse comparable à celle du 5,56 mm, la .264 surpasse facilement à la fois la vitesse et la rétention d'énergie, la planéité de la trajectoire et la résistance au vent. Cependant, hormis pour la .308 Win (bleue), sa charge propulsive considérable produit un recul beaucoup plus élevé que les autres calibres intermédiaires. Dans ce graph, et contrairement à un autre exemple pris dans l’article, la 6.5 Grendel (orange) suit pratiquement la même courbe que la .223 Rem (mauve) jusque 600 yds. Les différences se font nettement ressentir au-delà des 750 yds où la 6.5 Creedmorr et la .308 Win (dans une moindre mesure !) vont poursuivre leurs trajectoires avec plus de précision et d’énergie, et ce sera singulièrement le cas pour la 6.5 mm Creedmorr jusqu’à 1.200 mètres, voire davantage !

 

Vous trouverez également, ci-dessous, un tableau comparant les énergies de recul de différentes balles de la même plate-forme de tir hypothétique de 3,175 kg (7 lb).

 

 

 

En conclusion, et comme je le fais dans pratiquement dans toute mes études de calibres sur le blog, je vous conseillerai de d’abord prendre connaissances des caractéristiques intrinsèques de chacune de ces cartouches (que vous trouverez dans ma table des matières) et des armes qui les tirent, et d’établir également votre analyse multicritères en fonction de vos desiderata, besoins spécifiques et du domaine d’utilisation dans lequel vous compter tirer cette cartouche avant de porter votre choix. Exemple, si vous êtes chasseur et que vous voulez chasser des animaux plus gros comme des cerfs ou des chèvres de montagne, la 6.5 Grendel est faite pour vous. À 300 mètres, elle aura plus du double de l'énergie cinétique d'une cartouche .30-30, et presque 4 fois l'énergie d'une charge de chasse d’une .223 Remington envul 75 grains. D’autre part, un fusil « Grendel » de chasse est léger et pratique ce qui est un avantage considérable puisqu’il peut être porté toute la journée et tiré debout ou à partir d'une position appuyée à la hâte. Si vous êtes un tireur sur cibles et que vous comptez vous équiper pour pratiquer le TLD à plus de 800 mètres alors, la 6.5 Creedmoor est faite pour vous. Si maintenant, vous êtes un tireur sportif ou récréatif qui souhaite s’essayer au Mid-Range, la .308 Winchester voire même, la 5.56 Rem resteront des valeurs sûres et pas trop chères pour vous lancer.

 

 

 

Voici une série de liens et de vidéos relatifs au sujet développé dans cet article

 

 

 

 

 

https://www.65grendel.com/forum/forum.php?s=319ad2b489e8d523ae3449f1e2dcf1db

 

https://www.rifleshootermag.com/editorial/6-5-grendel-evolution/84008

 

http://shootersnotes.com/grendelmania/bullet-design-considerations-key-dimensions-etc/

 

https://www.shootingillustrated.com/articles/2016/9/6/65-grendel-and-65-creedmoor-cartridges/

 

https://www.mcarbo.com/6-5-creedmoor-ballistics-chart.aspx

 

https://thegunzone.com/6-5-grendel-vs-6-5-creedmoor/

 

https://68ics.wordpress.com/2013/11/10/6-5-grendel-ballistics-123-grain-lapua/

 

https://www.jprifles.com/document_pdfs/GANG%20of%2065%20GRENDELS%20_129.pdf

 

https://huntingheart.com/6-5-grendel-hunting/

 

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=o6DwVFVc3LY

https://www.youtube.com/watch?v=q1ZaKVYxk4Q

https://www.youtube.com/watch?v=66AfOvNLsCY

https://www.youtube.com/watch?v=XJQ4GmQ98WE

https://www.youtube.com/watch?v=ElzHeCetP0o

https://www.youtube.com/watch?v=VzSWlYjY_Sg

https://www.youtube.com/watch?v=fOlLBXq2iVs

https://www.youtube.com/watch?v=x3BpkSmdSLc&list=PLxpu9qX_67rsl22VAixx6GrK5YzmIofoX&index=89

 

 

 

 

 

Pour lire davantage d’articles, consultez ma table des matières

En cliquant ici

 

 

 

 

Bonnes fêtes à tous

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 15:21

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Un plaisir en vaut un autre, ce mois-ci et à la demande de certains d’entre vous et singulièrement de Thierry qui se reconnaîtra, je reviens vers vous avec article relatif au calibre 6,5 Grendel (calibre .264).  La 6,5 mm Grendel a été conçue initialement pour le combat mais aussi comme une cartouche pour le tir de précision à longue portée avec des fusils de type AR15 et, dans une moindre mesure, comme cartouche de chasse mais à la base, essentiellement destinée au marché américain.

 

Bonne lecture

 

 

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

 

 

 

 

Les deux dernières décennies ont vu une augmentation spectaculaire de la popularité des cartouches de calibre 6,5 mm aux USA et dans le reste du monde alors qu’il y a déjà plus d'un siècle que les chasseurs et les tireurs en Europe ont adopté le calibre 6.5 pour la première fois ! Cependant, tout cela a changé rapidement les comportements d'achat d'armes de chasse et de celles qui sont choisies pour pratiquer le tir de précision car encore aujourd'hui, les tireurs découvrent les avantages du 6,5 mm pour pratiquer le TLD. Ceci dit, une vraie balle de 6,5 mm mesurerait 0,256 de diamètre, mais ce n'est pas le cas avec ces balles. Au contraire, ce sont des cartouches allongées de calibre .264. Néanmoins, et bien que cela puisse sembler louche de l'appeler 6.5 alors que ce n'est pas vraiment le cas, ces balles ont de puissants coefficients balistiques et des vitesses de départ élevées qui se traduisent forcément par des trajectoires plus plates.

Au départ, la cartouche 6,5 mm Grendel (6,5 × 39 mm) a été conçue par Bill Alexander, Arne Brennan et Janne Pohjoispää pour améliorer la puissance et la portée du fusil AR-15. C’était à la fin de la guerre froide et pour faire concurrence au célèbre calibre soviétique que Alexander présente une arme qui réponde à toutes les exigences des tireurs à longue portée et à ceux qui voulaient obtenir plus de performance d'un AR-15, Bill (Alexander) est l'un des nombreux ingénieurs talentueux qui a longuement réfléchi à une solution. La spécialité d'Alexander se situait dans le blindage et l'armement des principaux chars de combat. Il a travaillé à partir d’une base qui était celle du 6 mm PPC, intrinsèquement précis puisque déjà utilisé comme cartouche de compétition Bench-Rest et qu’il s'intègre facilement dans un magasin d’AR. D’autre part, Brennan avait déjà lui aussi étudié le 22 PPC et le 6 mm PPC à la recherche d'une cartouche de compétition et de chasse plus performante. En 2000, il avait également développé une « Wildcat » en  6.5 PPC et ce, justement pour être tirée un AR15 modifié.

Alexander a décidé d’augmenter le diamètre jusqu'à 6,5 mm, de raccourcir le col, de déplacer l'épaulement vers l'avant, et a créé ce que lui et beaucoup d'autres considèrent encore comme la cartouche AR la plus polyvalente et la plus précise disponible : la 6,5 mm Grendel. En effet, la capacité interne a été augmentée en déplaçant l'épaule vers l'avant et les épaisseurs de paroi dans le collet et l'épaule ont été augmentées pour fournir un étui plus robuste capable d'être alimenté dans un fusil semi-automatique. Enfin, la conicité externe du boîtier a été ajustée pour une alimentation fiable dans le magasin de l’AR.

Il a donc finalisé les dimensions de ce qui est devenu l’étui définitif en étroite collaboration avec des balisticiens de chez Lapua (le fabricant de munitions finlandais) et notamment, avec Janne Pohjoispää. Un prototype de fusil 6,5 mm Grendel a été achevé et testé en 2003. Les ingénieurs de Lapua ont aidé Alexander à apporter des modifications destinées à optimiser le boîtier pour une utilisation avec des balles de 107-130 grains qui comprenaient un épaulement plus long et un cou plus court. Nota bene : la firme Lapua, quant à elle, utilisait déjà l’étui russe .220 alors que la .220 Swift est une cartouche « vintage » fabriquée en 1934.

Bill Alexander (d'Alexander Arms) et Janne Pohjoispää ont donc conçu la 6.5 Grendel en 2003 en tant que cartouche haute performance intermédiaire à longue portée pour l'AR-15. L'idée était d'obtenir une cartouche qui frapperait plus fort, qui serait plus précise, avec un potentiel plus important que la 5.56 OTAN, mais aussi avec un recul modéré et nécessitant une modification minimale de la plate-forme AR ... et ce challenge, ils l’ont remporté brillamment puisque le 6.5 Grendel a remis à plat la question de l’armement léger dans les unités militaires et policières du monde entier.

En effet, dévoilée pour la première fois en mai 2003 au centre d'entraînement de Blackwater en Caroline du Nord, la 6.5 Grendel a surpassé le 7.62 NATO sur la distance et ce, avec moitié moins de recul. De plus, l’AR en 6,5 mm Grendel s'est avéré être très léger permettant ainsi un maniement rapide et précis. Toujours supersonique à 1200 yds, la 6.5 Grendel a livré une balistique externe supérieure au 7.62 NATO. Fiabilité absolue, balistique externe et terminale supérieure à l'état de la technique de l’époque, précision exceptionnelle dans une plate-forme légère M16 / AR-15, c'est ce qui semblait être le summum de ce qui pouvait être réalisé avec le châssis M16 / AR-15.

La 6.5 Grendel n'est donc pas une série de compromis, mais plutôt le mariage parfait de la fonction mécanique, de la balistique interne, externe et terminale, …  le tout fonctionnant en parfaite harmonie ! En outre, un AR-15 chambré en 6.5 Grendel offre une capacité de chargeur similaire (26 coups) et un recul identique à un AR-15 standard.

Alexander a donc déposé le nom et les spécifications peu de temps après et la « Grendel » a ainsi cessé d'être une « Wilcat » pour se transformer en une cartouche de production. Le nom de la « 6.5mm Grendel » était une marque déposée détenue par Alexander Arms jusqu'à ce qu'elle soit sous licence pour permettre à la cartouche de devenir une SAAMI institutionnalisée, et c’est finalement en 2004 que la 6,5 mm Grendel est entrée définitivement et durablement dans le monde du calibre .30. Alexander Arms propose lui-même des munitions de 6,5 mm Grendel chargées de balles Speer TNT varmint 90 grains, des balles de chasse à pointe balistique Nosler 120 grains et des balles de match Lapua 123 grain Scenar.

 

 

La cartouche

 

 

L'origine de la 6.5 Grendel remonte donc au 7.62x39 soviétique puisqu’elle trouve ses origines en la .220 russe également connue sous le nom de 5,6x39 mm. Développée en Union soviétique dans les années 1950 comme cartouche de chasse, elle-même basée sur le 7.62x39mm. Le .220 russe est également l’étui parent des célèbres .22 PPC et 6mm PPC. La boucle est bouclée ! La cartouche 6,5 mm Grendel a une tête de boîtier de 0,441 pouce de diamètre et une longueur de boîtier de 1,524 pouces. L'épaisseur est de 0,059 pouce, ce qui est nettement plus épais qu'une 5,56x45mm et cela contribue à sa fiabilité. L'angle d'épaule est de 30 degrés et les amorces « small » et « large rifle » ont été utilisées par différents fabricants. La longueur totale de la cartouche est de 2,260 pouces.

Des projectiles de 80 à 160 grains peuvent être utilisés dans son étui, mais ils fonctionnent mieux avec des ogives situées dans la gamme des grains 95-123. Les balles plus lourdes que les 130 grains ont tendance à consommer trop de sa capacité et la vitesse a tendance à être plus faible. La cartouche 6.5 Grendel contient un volume de poudre capable de lui faire atteindre des vitesses de plus de 2800 FPS. Les spécifications SAAMI indiquent que la cartouche peut avoir une longueur totale (balle comprise) comprise entre 2,135 et 2,260 pouces. L'étui Grendel est un ajustement parfait entre la poudre et la balle. A titre d’exemple, un essai avec la plupart des charges maximales de poudre étant légèrement comprimées avec six poudres et six balles chargées ont produit des écarts de vitesse pour la plupart entre 15 et 30 images par seconde. Les spreads de vitesse allaient de 3 à 12 ips en utilisant de la poudre Accurate 2460.

Les poids de balle dans la gamme de grains 100-123 sont particulièrement bien adaptés à la taille du boîtier 6.5 Grendel et peuvent être poussés à des vitesses comprises entre 2 400 et 2 900 pieds par seconde à partir de canons standard de 16 à 24 pouces. Obtenir toutes ces performances à partir d'une cartouche qui ne mesure que 2,26 pouces de long et qui s'insère dans un magazine AR15 est vraiment incroyable.

Pour le tir à la cible à longue portée, ce calibre est juste sur les talons de son grand frère le 6.5 Creedmoor et le .308 Winchester avec une superbe précision jusqu'à 1000 mètres. Le 6.5 Grendel est de plus en plus disponible avec une très grande variété de poids de balle, allant des 90 à 139 grains. Dans une variante en un poids des plus légers, on pourra trouver une charge en acier de 100gr chez Wolf, tandis que la charge « phare » est la  Sierra MatchKing Grendel 123gr qui pèse 17,8 grammes (275 grains) et qui est l'une des cartouches les plus lourdes que l’on trouve sur le marché.

Mais la gamme des munitions s'est également étendue et diversifiée au cours des dernières années, avec des Federal Premium, des 130 grains Bergers, des 90 grains TNT, des 120 grains OTM American Eagle. Hornady propose une sélection variée avec leurs ELD 123 grains, les SST 123 grains et leurs BTHP American Gunner 120 grains. Les tireurs de précision apprécieront également les offres d'Alexander Arms utilisant des BT Nosler 120 grains.

Pendant des années et ce n’était pas dû au hasard, à peu près le seul endroit où vous pouviez acheter un fusil 6.5 Grendel était chez Alexander Arms, mais depuis pas mal de temps, Ruger et Howa notamment, ont chambré des fusils à verrou pour le calibre 6.5 Grendel et de nombreuses entreprises comme Palmetto State Armory construisent des fusils AR15 complets dans ce calibre. Ceci dit, si vous avez déjà un fusil AR15, et si la loi sur les armes de votre pays vous le permet, vous pourrez tout simplement le modifier avec un assemblage 6.5 Grendel AR15 adapté à vos besoins.

 

La 6.5mm Grendel avec une ogive 123 gr. Lapua Scenar

 

6.5-Grendel Hornady 123 grains SST

 

 

 

 

Ses dimensions (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

Longueur de l’étui: 1,515 pouces (La 6,5 Creedmoor est à 1,920 pouces)

Longueur totale de la cartouche:   2,250 pouces (identique à .223 Remington.)

Diamètre de la tête: .441 pouces

Diamètre du corps de base: 0,439 pouces

Angle d'épaule: 30 degrés

Taux ou pas de rayures: 1: 8 ou 1: 9

Vélocités à travers un canon de 24 pouces:

•          Balle 100 grains: 2745 images par seconde

•          Balle à 120 grains: 2520 images par seconde

•          Balle à 130 grains: 2400 images par seconde

•          Les balles de 140 grains pénètrent trop profondément dans l'espace de poudre

 

 

Ses caractéristiques :

 

 

Ici, la douille et son culot

 

La longueur de la douille est de 39 mm, son diamètre est de 0,445 " et sa capacité est de 35,0 grains d'eau, soit environ 32,5 grains de poudre.

 

 

Comparaison de ses dimensions avec les calibres concurrents

 

 

 

De G à D: 140 grains SMK 100 gr Scenar 120 gr NBT 136 gr Scenar LNote 120 gr Scenar

 

 

 

A gauche, une .260 Rem. à côté, la 6.5 Grendel

 

 

 

De G à D : une 6.5 Grendel, une 6.5×47-Lapua et une .308 Winchester

 

 

 

Ici, un AR15 en 6.5 mm Grendel accompagné de diverses boîtes de cartouches

 

 

 

Ici, une boîte de boîte de 6.5mm Grendel HPBT Match en 123grains

 

 

 

Ici, une boîte de Hornady Eld Match en 123gr

 

 

 

Ici, une boîte de PPU (Prvi Partizan)

 

 

 

 

 

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

 

 

 

Le 6.5 Grendel offre une capacité de portée extrême pour la chasse, la compétition et les applications tactiques. Ces gammes vont bien au-delà de celles précédemment réalisables avec l'arme de style AR-15 et qui vous fourniront la puissance d'un 243 Winchester. Le 6.5 Grendel a la flexibilité de passer des balles de varmint légères de la classe des 90 grains, qui offrent une superbe précision pour la compétition et le tir au petit gibier, à des balles de compétition de poids moyen de 108 à 120 grains, puis à des balles de 130 et 140 grains, idéales pour le tir tactique à plus longue portée. Avec une 100 grains, la 6,5 Grendel atteint 2745 fps et avec une 130 grains, vous obtenez encore un 2400 fps réel.

Les chasseurs de cerfs vous le diront, les vitesses qu’offre la Grendel devraient en faire le meilleur ami des chasseurs au moyen gibier car elle reste au moins à 1000 fps à 300 mètres, ce qui est deux fois plus que la grande majorité des calibres que les chasseurs de cerfs utilisent. A titre d’exemple, la AMAX produit de très bonnes performances sur le cerf. Un placement correct des coups permet de neutraliser l’animal rapidement et sans cruauté. Étant donné que la plupart des cerfs sont prélevés à +/- 100-200 mètres, on peut dire qu'il n'y a aucune différence effective entre la .308 Winchester et la capacité de la 6,5 Grendel à ces distances.

En bref, ceux qui préfèrent avoir une arme éprouvée et qui veulent chasser du gibier moyen à gros ou encore qui exigent un fusil court et pratique trouveront un ami fidèle en le 6.5 Grendel. Les tireurs qui aiment tirer sur des cibles à longue portée ou qui aiment la chasse à la « varmintée » avec un fusil à faible recul et qui prévoient de tirer exclusivement à partir de positions fixes seront également ravis. Le 6.5 Grendel est plus léger, ce qui signifie moins de fatigue après avoir transporté le fusil pendant des heures. Avec moins de recul, cela qui signifie moins de tressaillement et en plus, il coûte moins cher à tirer que le .308, ce qui signifie aussi que vous pouvez vous entraîner plus avec le même budget.

En regardant d’un peu plus près les performances d’une AMAX 123 grains d'Hornady, avec un zérotage fait à 200 mètres, votre « up » lunette pour 300m est de 1,1 mil, et à 500 m, vous aurez besoin de 3,7 mil. La dérive au vent dans un vent de 10 mi / h à pleine valeur à 500 m n'est que de 23 pouces, ou de 1,1 mil. Ainsi, malgré une vitesse initiale modérée issue d’un canon court de 12,5 pouces, cette charge fonctionne encore étonnamment bien à plus de 500 mètres. Mais là où une Grendel sortant d’un canon de 12,5 pouces brillera vraiment, ce sera à moins de 200 mètres. A tire d’exemple, bien qu’avec une vitesse de 2308 fps avec un BC G1 de 0,510, cette charge permet d’encore conserver une vitesse de 1865 fps à 300 mètres et fournit toujours un impressionnant 950 pi-lb.

Une excellente arme utilisée à l’avènement de la 6,5mm Gendel mais qui le reste encore aujourd’hui est le fusil à verrou CZ modèle 527 qui est basé sur l'ancien fusil Brno Fox fabriqué dans les années 1980. CZ a introduit le 527 en Europe en 1989 et quelques années plus tard en Amérique du Nord.

 

 

 

La société tchèque de CZ fabrique une action Mauser 98 de micro-longueur, auparavant disponible uniquement en .223 Rem, 7,62 × 39 et .22 Hornet, mais en 2017, ils ont ajouté une version d'usine 6.5 Grendel. Léger et pratique sur le terrain, ce CZ dont le chargeur en acier détachable de la carabine contient cinq cartouches 6,5 Grendel devait être un fusil capable de tirer jusqu’à 1000 mètres en tir de précision, mais aussi être utilisée sur une distance de 300 mètres pour des gibiers comme des cerfs, des sangliers, des coyotes, etc.

 

Le CZ 527 American Bolt-Action 6.5 Grendel est un fusil mince et beau en acier et en noyer.

 

 

Les balles qui « tirent le mieux » dans le fusil CZ 527 sont: (1) Berger 100-grain Match BT Target, (2) Norma 100-grain BTHP, (3) Nosler 120 Ballistic Tip, (4) Sierra 120 Pro-Hunter, (5 ) Hornady 129 SST et (6) Cible Berger 140 BT.

 

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

Le coefficient balistique très élevé et la densité de section de la balle de calibre .264 en font un excellent choix pour les tireurs sur cible à longue portée et les chasseurs (du moins, les américains). Comme déjà signalé, la 6.5 Grendel était destinée à être utilisée dans un fusil de type AR-15 pour offrir une balistique semblable à la .308 Winchester avec moins de force, mais bien conçue pour retenir l'énergie sur de longues distances.

A titre d’exemple, un tir réalisé avec une Lapua Scenar de 123 grains avec un coefficient balistique de 0,547 et une vitesse initiale de 2600 FPS offre une précision exceptionnelle jusqu'à 1200 mètres. À 600 mètres, son tir tendu permet d’atteindre sans problème des cibles de la taille d'une balle de tennis. C’est donc avec une précision extrême et une balistique terminale formidable que la 6.5 Grendel d'Alexander Arms était devenue pratiquement imbattable avant l’arrivée de la Creedmoor.

 

Sa balistique en quelques chiffres :

 

 

 

 

 

Tableau balistique d’une 6.5 Grendel  123 grains ELD Match

Source : shooterscalculator

 

Tableau balistique d’une 6.5 Creedmoor Hornady 147 grains ELD Match

 

Ici, le drop comparatif de la Grendel avec des cartouches concurrentes

 

Nous voyons clairement en examinant ces courbes que, bien qu’avec une ogive de 123 grains, la Grendel suit pratiquement l’allure de la Creedmoor et que celles-ci surpassent toutes les autres à partir de 600 yards. Néanmoins, c’est la Creedmoor qui l’emporte sur plus longue distance.

 

 

 

Résultats au stand

 

 

 

Le 6.5 Grendel a été conçu pour être utilisé dans un fusil de type AR-15 pour offrir une balistique similaire au .308 Winchester, avec moins de recul. Cette balle permet un tir « plat » et utilise une balle de diamètre 6,5 mm de diamètre qui est intrinsèquement précise et à coefficient balistique élevé. Sa densité de section et son coefficient balistique se prêtent à exceller à des distances plus longues et sa courte longueur lui permet d'utiliser certaines des balles de match les plus longues et les plus lourdes, ce qui fait de ce calibre l'un des meilleurs choix pour le tir à longue distance à partir d'une plateforme AR. Avec une bonne sélection de balles, ce calibre n'est pas non plus en reste sur le terrain.  

En effet, une balle de 6,5 mm de diamètre offre le type de coefficient balistique qui se traduit souvent par des groupes plus serrés sur la cible qu’avec les autres projectiles d'armes légères. Les 6.5 Creedmoor et 6.5 Grendel présentent un profil aérodynamique très intéressant et par conséquent, on retrouve de plus en plus des carabines dans ces deux calibres sur les lignes de tir TLD. Néanmoins, avec sans doute le phénomène de mode jouant, c’est surtout la 6.5 Creedmoor qui attire actuellement le plus l'attention, alors que de nombreux amateurs découvrent que parfois, et surtout si c’est pour tirer à moins de 800 mètres (comme c’est le plus souvent le cas dans les stands européens), que c’est la Grendel qui est la mieux adaptée à leurs activités de tir. Ceci dit, attention, si les cartouches partagent le même calibre, elles sont loin d'être identiques en termes de performances et même de taille.

La 6.5 Grendel pourrait être poussée à 1000 mètres. Mais la plate-forme AR avec son canon court n'est vraiment pas idéale pour ce genre de tir à très longue distance. Fondamentalement, on dira que la 6.5 Grendel est conçue pour ceux qui veulent une cartouche qui a une portée utile plus longue que celle de la 5.56 mm, mais qui n'est pas aussi lourde qu'une .308 Win. ou aussi spécialisée qu'une 6.5 Creedmoor.

 

Voici un groupe centré en un pouce avec une 136 Scenar à 100 yards

 

 

Ici, un autre carton de 10 coups à 100 yards

 

 

Ici, 18 coups réalisés à la CZ 527 à 100 yds

 

 

 

Ici, une cible réalisée à 200 yds avec un AR 10

 

 

Ici, une cible réalisée à 300 yds

 

 

Ici, un groupe réalisé à 400 yards

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion générale

 

 

 

 

 

A l’origine, la Grendel a été conçue comme une cartouche de combat. Son but était de battre les performances balistiques des 5,56 OTAN / .223 Remington dans des fusils AR-15 et pour qu’elle génère plus de puissance que la .223 Rem. en raison de sa capacité de poudre légèrement plus grande et des balles plus lourdes et aux BC plus élevés. Elle vient combler l'écart entre les 5,56x45 mm et 7,62x51 mm OTAN.

 

C’est donc une petite cartouche compacte et efficace spécialement conçue pour les carabines à plate-forme AR-15, mais son léger recul et ses performances balistiques étonnamment efficaces la rendent idéale pour les tireurs sensibles au recul, ou encore pour ceux qui veulent pratiquer le TLD ou pour ceux qui ont besoin d'un fusil de chasse léger pour le gibier moyen, et dans la limite du raisonnable, de la taille d'un cerf (surtout pour les USA). La Grendel est une excellente cartouche et sans doute l'un des principaux candidats à la cartouche la plus performante pour une plate-forme de type AR.

 

Ceci dit, si vous utilisez votre fusil à des distances inférieures à 800 mètres (99% des cas) et que vous recherchez une trajectoire plus plate qu'avec une .223 Remington standard ou que vous pourriez aussi l’utiliser occasionnellement à la chasse, la 6.5 Grendel serait un très bon choix et notamment grâce à ses cartouches performantes dont la balistique des munitions d'usine est très bonne et qui sont assez populaires pour que vous n'ayez aucun problème à trouver ces munitions manufacturées dans toute bonne armurerie.

 

 

 

 

 

Voici une série de liens et de vidéos relatifs au sujet développé dans cet article

 

 

 

 

https://www.thetruthaboutguns.com/precision-firearms-enterprise-mod-6-5-grendel-rifle-gun-review/

https://www.gunmann.com/65-grendel-vs-65-creedmoor-vs-68-spc/

https://ultimatereloader.com/2015/09/04/6-5mm-grendel-308-ballistics-for-the-ar-15/

https://rifleshooter.com/2018/02/6-5-grendel-loads-in-a-howa-miniaction/

https://www.cip-bobp.org/homologation/uploads/tdcc/tab-i/6.pdf

https://www.midsouthshooterssupply.com/dept/reloading/rifle-brass/6-point-5-grendel

https://www.shotbusiness.com/story/news-briefs/amend2-introduces-first-65grendel-polymer-magazines/

https://www.grendelhunter.com/

https://www.lapua.com/cases/6-5-grendel/

https://www.65grendel.com/forum/

https://ultimatereloader.com/tag/6-5-grendel/

https://www.gunsandammo.com/editorial/alexander-arms-65-grendel-highlander-pistol/367891

https://www.hodgdonreloading.com/data/rifle

https://press.hornady.com/assets/pcthumbs/tmp/1410994454-2017-Standard-Ballistics-Chart.pdf

https://www.federalpremium.com/ballistics-calculator

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=M_9us2y4B9g

https://www.youtube.com/watch?v=36XhNfFKmEs

https://www.youtube.com/watch?v=gMica4pOMek

https://www.youtube.com/watch?v=-HcV-aSFBVQ

https://www.youtube.com/watch?v=DWtEBX66bxk

https://www.youtube.com/watch?v=ElzHeCetP0o

https://www.youtube.com/watch?v=XJQ4GmQ98WE

 

 

 

 

 

Pour lire davantage d’articles, consultez ma table des matières

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22 septembre 2020 2 22 /09 /septembre /2020 14:29

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Comme promis, nous nous retrouvons après les vacances d’été avec cet article qui coïncide pratiquement avec la période de l’ouverture de la chasse et comme vous le savez, je compte de très nombreux chasseurs parmi mes fidèles lecteurs. Par conséquent, comme je le fais de temps en temps pour eux, je vous propose à nouveau aujourd’hui de passer en revue une autre cartouche chasse de calibre .224 :  la .220 Swift qui jouit d’une grande réputation mondiale et qui été conçue spécialement pour pratiquer le varminting.

 

Bonne lecture

 

 

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

 

 

 

La .220 Swift - 5,56 x 56 mm SR a été annoncée au public à l'été 1935 à la suite de l’aboutissement des recherches de Winchester qui cherchait à créer une balle à percussion centrale .22 à super grande vitesse. Le prototype de la .220 Swift a été développé en 1934-1935 par Grosvenor Wotkyns qui a réduit la .250-3000 Savage dans le but d'atteindre des vitesses très élevées.

L'étui de la cartouche .220 Swift était issus de l'adaptation de deux étuis de cartouche bien connus, et Winchester déclarera d’ailleurs lui-même : " Nous avons utilisé un étui Lee particulier avec une tête .30-06 placée dessus". La Swift est une cartouche de calibre .224 à grand boîtier avec une balle qui a été développée à l’origine pour le petit gibier comme les marmottes, les chiens de prairie et autres varmints.

La .220 Swift était une cartouche destinée à être chambrée dans le fusil à verrou modèle 54 et qui a été le premier fusil chargé avec une cartouche usine qui offrait une vitesse initiale de plus de 4000 fps (1,220 m / s).

 

Winchester Model 54

 

Lors de son introduction, le monde de la chasse « varmint » a vraiment été impressionné car elle était vraiment plus rapide de 1400 fps (430 m / s) que sa rivale la plus proche, la .22 Hornet (également en calibre .224). En effet, la charge Swift haut de gamme vole à près de 305 m / s  (1000 images par seconde) et donc, plus rapidement que la cartouche moyenne de .223. Cette vitesse initiale historique a été obtenue grâce à l'utilisation d'une balle légère de 46 grains. Il faut savoir que jusqu'à l'introduction de la .223 WSSM (Winchester Super Short Magnum, 5,56 × 42 mm) en 2003, la .220 Swift était la cartouche fabriquée en usine restée jusque-là, la plus rapide au monde. S’agissant de la .223 WSSM, il faut savoir également qu’elle est actuellement la munition de calibre .22 de production la plus rapide de toutes avec des vitesses initiales aussi élevées que 1402 m / s ( ou 4600 pieds par seconde, environ Mach 4,1 !).

Le calibre .220 Swift était l'un des calibres standards proposés et a continué à l'être jusqu'en 1964, date à laquelle il a été arrêté. En effet, c’est en 1964 que Winchester a sorti la .225 Winchester, conçue un peu en guise de « lifting » pour remplacer la .220 Swift. Elle était proposée avec le fusil modèle 70 standard ou de style varmint et ces combinaisons avaient la réputation de faire preuve de grande précision, capables de mener des balles de 55 grains à des vitesses réelles de plus de 3500fps.

 

Winchester model 70 - 220-swift

 

Néanmoins et finalement, la .225 n'a jamais gagné en popularité car en 1965, c’est-à-dire un an après sa sortie, la 22-250 de Remington l'a totalement éclipsée, et en raison de ce succès obtenu du jour au lendemain, la production de la .225 a également cessé en 1972, c’est-à-dire, huit ans plus tard. Cependant, la Swift a continué à bénéficier d'un petit public d’inconditionnels parmi les tireurs de varmint.

 

 

La cartouche

 

 

La .220 Swift (du nom de son inventeur) est donc une cartouche « vintage » fabriquée en 1934 par Winchester et basée sur l’étui du 6 mm Lee Navy qui est réduit à .224 et une cartouche encore plus ancienne conçue en 1894. C’est une cartouche de chasse de petit calibre (5,6 mm / .22) poussée à grande vitesse en sortie de bouche et qui convient au petit gibier à grande distance et même dans certains cas, au chevreuil.

La vitesse de la cartouche varie de 2000 km / h (1200 mph ou 550 m / s) à environ 4500 km / h (2800 mph ou 1250 m / s). En raison de sa très grande vitesse, la chute de sa balle permet une bonne précision sur des gibiers tels que les marmottes (aux U.S.A.) à une distance de 343 m (375 yd), et elle est d’ailleurs toujours considérée comme une excellente cartouche pour les varmints.

Son principal souci, c’est qu’elle détient le « privilège malheureux » d'être probablement la plus controversée de toutes les nombreuses cartouches de calibre .224, et a inspiré autant d'éloges que de critiques. Les traditionalistes l'ont catégoriquement condamnée comme étant une « brûleuse de canons », surtout si de longues séries de coups sont tirées à partir d'un canon de plus en plus chaud. On a également dit que la Swift produisait des pressions irrégulières avec des charges maximales et qu’elle n'était pas aussi flexible que prévu ou encore qu’elle ne fonctionnât bien que lorsqu'elle fût chargée à peu près à sa vitesse maximale.

Ses partisans, quant à eux, ont soutenu que le problème résidait dans les aciers des canons de mauvaise qualité sortis à l’époque ainsi qu'à l'incapacité de ses utilisateurs à enlever l'encrassement du cuivre après le tir, et pointaient à contrario, les cas de fusils avec des canons en acier inoxydable et de bonne qualité qui ont maintenu leur précision sous le MOA bien au-delà des 4 000 coups !  Le meilleur conseil à donner à ses utilisateurs étant de maintenir la cadence de tir à un rythme lent et raisonnable et de décrasser, et d’entretenir ledit canon après chaque séance de tirs pour qu'il puisse durer encore des années. Quant à sa cartouche, ils relevaient qu’elle est à même de gérer toutes les vitesses d'environ 1500 à 4500 ft/s et que ses performances ne peuvent être égalées par la plupart des autres cartouches standards voire même, des « Wildcats ».

 

La .220 Swift

 

De nos jours, Winchester ne produit plus de munitions pour le Swift, mais Remington produit deux charges, dont une 50 grains à 3780 ips et il y a également la balle de Hornady 50 grains V-Max au même taux de 3780 ips. Les deux sont des charges de varmint et doivent être utilisées en conséquence.

Les charges d'usine d'Hornady incluent la V-Max Moly 40 grains à 4200fps, la V-Max Moly 50 grains à 3850fps, la V-Max Moly 55 grains à 3680fps, la V-Max 55 grains sans revêtement Moly au même 3680fps et enfin, la traditionnelle Hollow Point à 60 grains à 3600 ips. Encore une fois, toutes ces charges sont conçues pour le tir varmint. Les vitesses réelles avec les munitions d'usine dépendent en grande partie de la longueur du canon et comme il existe de nombreuses variations dans les longueurs de canon Swift, les vitesses initiales d'un fusil à l'autre peuvent différer jusqu'à 200 ips.

La charge de 55 grains Hornady V-Max est bien supérieure à la charge de 40 grains lorsqu'elle est utilisée sur du gibier moyen léger pour des raisons évidentes. En effet, le poids de la balle et la densité de section sont considérablement plus élevés et la vitesse de la charge de 55 grains est beaucoup plus lente que celle de son homologue à 40 grains.

Winchester a déjà laissé tomber le Swift en 1963 quand il a revu son modèle 70. Le remplacement s’est fait par le .225 Winchester, qui était en quelque sorte un Swift abrégé, mais qui s’est avéré être un raté immédiat. Il y a environ 20 ans, la Swift a fait un peu son retour avec Ruger and Savage qui ont quant à eux chambré des fusils pour le Swift mais qui ont laissés tomber la cartouche, il y a quelques années et finalement, Remington est resté le seul grand fabricant (à ma connaissance) à encore chambrer le calibre Swift, et ce dans un seul fusil, voir photo ci-dessous.

 

Remington 700 Varmint SF Centerfire Rifle, .220 Swift

 

Autre Remington

 

 

 

 

 

Ses dimensions (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

Ses caractéristiques :

 

 

Ici, la douille et son culot 

 

 

 

Comparaison de ses dimensions avec les calibres concurrents

 

 

De G à D - Comparaison d’une .22-250 vs une .223 vs une .204-Ruger et enfin, la .220-Swift

 

 

 

De G à D - Comparaison d’une .220 Swift avec une .223 Rem et une .308 Win.

 

 

 

Ici, une boîte de Remington en 50 grains

 

 

Ici, une boîte de Hornady V-MAX en 60 grains

 

 

 

 

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

 

 

La .220 Swift est un autre classique appartenant à la première génération des .22 hautes performances, c’est-à-dire une cartouche à grande vélocité pour carabine de calibre .22 à action courte, principalement utilisée pour la chasse au varmint. Dans l’ensemble, c’est une munition exceptionnelle bien connue pour être « La cartouche » pour pratiquer la chasse au nuisible, et aux USA, tout le monde vous dira que la .220 Swift est difficile à battre pour la chasse à longue distance au coyote et au renard roux, mais aussi pour le petit ou moyen gibier (max. 60kg).

Qu'il utilise des balles varmint ou premium, le calibre .220 Swift, comme les autres .224, est le mieux adapté au gibier pesant environ 40 kg et jusqu'à 60 kg et bien que cela ne soit pas du tout recommandé par certains, il peut même être utilisé, pour la chasse au cerf.

En effet, peu de temps après l'introduction de la .220 Swift, certains chasseurs ont été tellement impressionnés par sa vitesse qu'ils ont décidé de l'essayer sur du gros gibier. Les résultats ont été mitigés parce que la balle rapide de 48 grains se désagrégeait parfois avant de pénétrer suffisamment profondément pour neutraliser rapidement les gibiers comme les cerfs et donc, la .220 Swift reste un calibre de cerf plutôt controversé. Son utilisation est d’ailleurs interdite dans de nombreux États américains ainsi qu'aux Pays - Bas, en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord pour les grands cerfs.

Enfin, il faut savoir que la cartouche ne produit pas un niveau élevé de choc hydrostatique.

Les blessures les plus spectaculaires sont produites à des vitesses d'impact supérieures à 3300fps et à l'intérieur des 125 mètres. À mesure que la portée augmente, les trous de la plaie deviennent de plus en plus étroits, ce qui ralentit la mise à mort.

Quel que soit le style de balle, lorsqu'elle est utilisée sur un gibier moyen, la .220 Swift est la plus létale lorsqu'elle est utilisée comme une cartouche des 125 mètres. Au-delà de cette plage, la Swift est identique en performances aux .222 et .223 Rem.

 

Ici, un petit tableau récapitulatif de ses capacités et des gibiers visés.

 

 

 

 

Rechargement

 

Les douilles de .220 Swift sont actuellement disponibles auprès de chez Norma et peuvent également provenir, avec prudence, de cartouches Hornady et Remington déjà tirées une fois.

Cet étui « Varminter » est étonnant en ce qu'il permet le chargement le plus flexible jamais enregistré avec une seule autre cartouche et des articles relatifs au rechargement manuel de cette cartouche suggèrent d’ailleurs que si l’un ou l’autre problèmes pouvaient arriver avec la Swift, ceux-ci disparaîtraient immédiatement si les charges de poudre étaient diminuées de quelques grains. Mais dès lors, cela transformerait-il pas la Swift en une .22-250 Remington ? Bien entendu que si puisque la vitesse maximale d’une .22-250 rechargée et tirée à partir de canons de 24 pouces, arrive à environ 100 ips de celle de la Swift.  CQFD !

Quoi qu’il en soit, les poudres récentes d'Accurate, Alliant, Hodgdon, IMR, Norma, Ramshot et Vihtavuori fournissent une nouvelle gamme d'options pour charger la Swift. Plusieurs de ces nouvelles poudres ont permis de produire de faibles écarts de vitesses ou extrêmes et offrir une précision avec des groupes inférieurs à 0,5 pouce. Exemple, la 203-B de Norma a produit des écarts de vitesse de 41 ips avec des balles de 40 grains et de 29 ips avec des balles de 50 grains. La Vihtavuori N150 est allée aussi bas que 9 fps avec des balles de 40 grains et 18 fps avec des balles de 53 grains. Souvent, les balles plus lourdes placées dans une cartouche produisent les écarts de vitesse les plus faibles. Cela peut être dû au fait que les balles plus lourdes nécessitent des poudres à combustion plus lentes qui remplissent davantage l’étui, et que les balles les plus lourdes sont plus longues et dépassent plus loin dans la douille. L'une ou l'autre de ces situations, ou les deux, maintiennent la poudre dans une position uniforme afin qu'elle brûle plus régulièrement.

Les poudres optimales sont celles des gammes 2208 (Varget) et 4064. Les vitesses initiales obtenues à partir de la .220 Swift diffèrent d'un fusil à l'autre en raison des variations de longueur du canon. Les vitesses réalistes d'un canon de 24 pouces tournent autour des 3800fps avec des balles de 50 grains, 3650fps avec des balles de 55 grains, 3550fps avec des 60 grains, et 3300fps en utilisant une Barnes TSX 70 grains. Les canons plus longs de 26 pouces ou plus atteignent des vitesses plus élevées identiques aux vitesses atteintes par les munitions d'usine Hornady.

 

A titre d’exemple, voici une table de rechargement de chez Hodgdon

 

 

Ici, un tableau comparatif avec ses concurrentes

 

Attention !

Quoi qu’il en soit, souvenez-vous toujours bien que le rechargement de balles et la manipulation d’explosifs n’est jamais une affaire d’amateur et que personnellement, je vous déconseille vivement de vous y essayer si vous n’êtes pas armurier ou professionnel en la matière ou encore si vous ne maîtrisez pas parfaitement l’art du rechargement, et dans tous les cas, il convient toujours d’observer la plus grande prudence dans ce type d’opération et ce, même pour des personnes aguerries notamment, tout en respectant scrupuleusement les limites de sécurité fournies dans les tables de rechargement des différents fournisseurs ! Les données que je mets en ligne à titre informatif proviennent de fournisseurs agréés. Je décline donc personnellement toute responsabilité vis-à-vis de ces données ainsi que de leur utilisation par rapport à une quelconque tentative de rechargement de l’un ou l’autre des lecteurs de ce blog. Que ce soit bien entendu !

 

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

 

 

Parfois aussi connue sous le nom de .22 Varminter, celle-ci constitue également le choix de tireurs qui veulent obtenir une haute vitesse combinée à une précision et à des performances extrêmes. La Swift a acquis la réputation de donner une précision extrême et une trajectoire extrêmement plate, idéale pour le varminting.  Mais attention, comme avec tous les calibres .224, les projectiles tirés du Swift perdent environ 100 ips par 25 mètres. Le Swift a une trajectoire très plate mais souffre terriblement de la dérive du vent !

En effet, une attention particulière devra être apportée lors de la sélection des balles pour un fusil .220 Swift. Les premiers fusils Winchester qui ont été chambrés pour le .220 Swift avaient un pas de rayure d'un tour en 16 pouces puis, cela a ensuite été changé pour 1 tour en 14 pouces pour correspondre à une balle plus légère. Les balles plus lourdes sont les meilleures dans les fusils qui ont un pas de rayure adéquat en tenant compte de la longueur, du diamètre et d'autres propriétés physiques du projectile. Étant donné que la vitesse de torsion des rayures du calibre a été initialement établie à un tour sur 14 " en raison des projectiles légers chargés à l'origine en usine, les fusils avec cette vitesse de torsion ne stabilisent généralement pas les balles de plus de 50 grains.

Il y a environ 20 ans, la Swift a fait un peu son retour avec Ruger and Savage qui a chambré des fusils pour le Swift mais qui a laissé tomber la cartouche il y a quelques années, et finalement comme déjà signalé, Remington reste le seul grand fabricant à encore chambrer la Swift dans son modèle 700 Varmint SF et c’est essentiellement avec cette arme que des tireurs sportifs tentent de faire de beaux cartons.

 

Sa balistique en quelques chiffres :

 

 

 

Comparaison vitesse, énergie, tenue au vent avec ses concurrents

 

 

 

Résultats au stand

 

 

 

Bien que n’étant certainement pas prévue à l’origine pour équiper les tireurs récréatifs et sportifs, l’intérêt pour le tir à courte et moyenne distance sur cibles avec du calibre .224 a considérablement augmenté ces dernières années. Des sociétés telles que Hornady et d’autres proposent désormais des balles avec des coefficients balistiques supérieurs à 0,250. Ces balles offrent des trajectoires plus plates, une déviation réduite du vent et des énergies de frappe supérieures et qui peuvent produire des groupements sous le MOA, à plus de 300 mètres voire même sous le ½ MOA sur 200 mètres.

La plupart des carabines varmint à verrous de calibres .22 sont livrées d'usine avec des canons au pas de rayures relativement lents tels que le  1: 14 pouces qui conviennent davantage aux balles pesant jusqu’à environ 55 grains. En effet, des balles à 55 grains telles que les Hornady V-Max avec un coefficient balistique d’environ 0,265, chargées à une vitesse de 3 680 fps ont un facteur de stabilité d’environ 0,8 à 1,10 lorsqu’elles sont tirées dans des canons au pas de 1: 14. La vitesse initiale des munitions d’usine varie d’environ 3 000 à plus de 4 000 pieds par seconde avec des coefficients balistiques d’environ 0,170 à 0,260.

Normalement, la balle .220 Swift nécessiterait un pas de rayure plus lent que 1: 8 pouces pour la stabilité; d'autres sont stabilisés par une taux de 1:14 pouce, ce qui est le standard pour les fusils d'usine en .220 Swift.

Le développement de la charge a produit des groupes occasionnels mesurant aussi peu que 0,250 pouce.

Toutefois, au-delà de 300 mètres, l’énergie cinétique diminue rapidement et les effets combinés de la chute de balle et de la déflexion du vent réduisent les bonnes probabilités de toucher la cible avec grande précision. Pas question donc de faire du TLD avec du .220 Swift !

 

Voici un exemple d’un groupe réalisé avec ce calibre à 100 yards

 

 

 

 

 

La balistique pour le tir sportif sur cible :

 

 

 

Pouvez-vous imaginer à quel point les tireurs d'aujourd'hui seraient excités si une société de munitions annonçait une cartouche capable de produire des vitesses 50% plus rapides que tout ce qui est disponible ? C'est exactement ce qui s'est passé en 1935 lorsque Winchester a présenté la .220 Swift. Chargée à une vitesse initiale de 4110 ips avec une balle à 48 grains, elle était plus de 1400 ips plus rapide que la .22 Hornet. Lorsque les deux cartouches ont été remises à zéro de la même manière et comparée, une balle tirée du .220 Swift a tiré aussi à fond à 400 mètres alors que celle tirée en .22 Hornet est allée juste à 200 mètres.

Cela signifiait qu'un bon tireur d'élite, tirant avec un fusil chambré pour la nouvelle cartouche passionnante, pouvait plaquer le réticule de sa lunette sur une petite cible et placer une balle à n'importe quelle distance jusqu'à 400 mètres. Il ne manquait pas non plus de puissance de destruction pour la chasse en délivrant autant d'énergie à 500 mètres que la Hornet en était capable à 100. Aujourd’hui, nous sommes loin du fusil d'usine le plus précis disponible à l'époque. Des fusils avec des canons lourds et de 26 pouces de long peuvent performer davantage et pourtant, comme vous pourrez le constater sur graphes des drops, ci-dessous, la .220 Swift n’est certainement toujours pas la cartouche idéale pour pratiquer le tir « Mid-range ».

A titre d’exemples, voici des simulations balistiques tirées du simulateur du site gundata.org pour la .220 Swift chargées d’ogives de poids différents ainsi qu’une comparaison avec une .223 Rem. en 55 grains de manière à pouvoir dégager les différences.

 

Drop, vitesse, énergie, tenue au vent de 0 à 500 Yds pour un zérotage à 100 Yds

 

Pas de différences significatives jusqu’aux 100 yds avec des drops s’accentuant dès 250 yds

 

 

Ici, les drops comparatifs des deux ogives

 

Nous voyons clairement en examinant les deux courbes que jusque 160 yards (146m), le drop des deux cartouches est strictement identique et que la 40 grains prend le dessus avec une +/- bonne tenue jusqu’à 300 yds.

 

 

Tableau balistique d’une Hornady V-Max 55 grains avec son homologue en .223 Rem 55 gr.

 

 

Ici, les drops d’une Hornady V-Max 55 grains de la .223 Rem.

 

Ici, nous constatons la supériorité de la .220 Swift à partir des 250 yds alors que les ogives ont été choisies à masse égale.

 

A titre de comparaison voici l'allure générale de son drop avec ceux de ses concurrentes

 

 

 

 

 

 

Conclusion générale

 

Spandau-Mauser Model 1916 Bolt Action .220 Swift Rifle

 

 

 

 

Le .220 Swift était le calibre de tir spécialement étudié et qui est resté le plus utilisé pour le « varmint » pendant de très nombreuses années mais de nos jours, la cartouche ne devrait jamais être choisie comme première option. L'accent doit toujours être mis sur le bien-être de l'animal et non sur l'habileté du chasseur et les commentaires pointant la .220 Swift comme étant plus efficace que plusieurs charges de .243 Win. doivent être compris dans leur contexte car la .243 peut être tout aussi facilement exploitée, et une fois optimisée, elle est de loin supérieure et bien plus polyvalente que la Swift.

Ceci dit, avec sa vitesse si élevée, la .220 Swift est une cartouche très précise que presque tout le monde aimerait quand même pouvoir tirer. Mais, sûrement pas dans toutes les circonstances, et elle ne sera pas non plus un bon choix pour pratiquer le tir de précision et encore moins le tir à longue distance.

Ceci dit, la .220 Swift et les autres ultra-rapides en .224 ne peuvent pas être vraiment comparées à d'autres cartouches en raison de leurs performances uniques et son choix dépendra vraiment des préférences des gens, et de ce avec quoi, ils se sentiront le plus à l'aise.

Pour terminer, prenons un dernier exemple : la .220 Swift versus la .22-250. Laquelle des deux cartouches est la meilleure ?

Ce sont des questions que les tireurs de varmint débattent depuis plusieurs décennies et donc, n’étant pas de la partie, je ne peux pas moi-même vous éclairer, mais il semble qu’en examinant de près les résultats des tests d'un certain nombre de fusils dans les deux calibres on remarque que la .220 Swift produit toujours une précision légèrement meilleure, mais cela a peut-être plus à voir avec les fusils qu'avec des cartouches.  Lorsque les deux cartouches sont chargées à la main à la même pression de chambre et tirées dans des canons de la même longueur, la .220 Swift aura généralement une vitesse moyenne supérieure de 100 fps. Bien que cela puisse être considéré comme substantiel, je ne suis pas sûr non plus que cela représente une différence de performance suffisante et déterminante pour qu'une décision sérieuse soit prise dans un sens ou dans l'autre. Certains préfèreront donc une vitesse plus élevée ou moins de recul et une meilleure précision, d'autres une plus grande puissance de feu. Encore une fois, les goûts et couleurs, ça ne se discute pas !

 

 

 

Voici une série de vidéos relatives au sujet développé dans cet article

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=izMhq2uqzJM

https://www.youtube.com/watch?v=mIn3HcPgDe8

https://www.youtube.com/watch?v=On1RL8wXRDc

https://www.youtube.com/watch?v=Qz0G2CVPK-Y

https://www.youtube.com/watch?v=yhmu_xIML3A

https://www.youtube.com/watch?v=aHZHKCHBF8Q

https://www.youtube.com/watch?v=v0c-bVt6Gvg

 

 

Pour lire davantage d’articles, consultez ma table des matières

En cliquant ici

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 juin 2020 4 18 /06 /juin /2020 12:56
La .225 Winchester Super Short Magnum (WSSM)

 

 

Chers lecteurs,

 

 

 

C’est avec une certaine émotion que je rédige aujourd’hui cet article du début de l’été 2020, car après avoir non seulement passé le cap des 2.500 millions de visiteurs uniques, c’est une autre barrière symbolique que mon blog vient de franchir : celle de ses 10 ans d’existence !

 

C’est donc avec une grande fierté que je partage avec vous cet évènement puisqu’il s’agit d’une longévité qui n’est pas si courante que cela pour un médium « on line », et singulièrement lorsque celui-ci ne traite principalement que de sujets relatifs au tir de précision liés à l’arme d’épaule et qui n’intéressent finalement qu’un segment de lecteurs plutôt restreint de notre société, et qui plus ailleurs, est aussi souvent et malheureusement décrié par tous ceux qui ont une aversion totale pour les armes à feu.

 

Ce passage des 10 ans est également le moment particulier qui m’est donné pour vous remercier, vous tous mes lecteurs, que vous soyez fidèles, inconditionnels comme certains, ou encore occasionnels, parce que c’est vous qui avez fait de ce blog ce qu’il est devenu. Il a évolué constamment depuis sa première mise en ligne, et alors qu’il ne réunissait que quelques dizaines de lecteurs à ses débuts, il a atteint la statistique mensuelle de plus de 40.000 visiteurs uniques, et ce notamment, lors de la période de confinement !  Bref, quelques 150 articles/pages plus tard, il est devenu une référence en matière de tir de précision sur la toile et auprès de la communauté des tireurs sportifs ou récréatifs francophones, et en cela, je ne peux donc que les remercier pour leur fidélité et leur confiance !

 

Je remercie également les centaines de personnes qui m’ont écrit des commentaires, émis l’une ou l’autre remarque technique, adressé des messages de sympathie ou tout simplement témoigné leur intérêt pour le blog ou encore pour un sujet traité. A contrario, et dans une époque où tout est devenu matière à contestation, polémique et attaque gratuite, je n’ai jamais reçu le moindre message négatif ni haineux.  Probablement est-ce dû à la manière objective dont je traite mes sujets notamment, en écartant d’emblée tous les aspects péjoratifs qui pourraient être liés à l’utilisation des armes à feu. Tout cela m’a également bien encouragé et permis de vous offrir du contenu de qualité.

 

Enfin, beaucoup ne le savent pas, mais sachez que j’ai consacré quelques 2.000 heures de mon temps à la rédaction de ces articles. Raison pour laquelle, à la reprise de septembre et parce que je souhaite me consacrer aussi à d’autres choses, je ne publierai plus autant ou du moins, plus à la même fréquence. Je vous remercie d’ores et déjà pour votre compréhension.      

  

Une autre précision que je tenais à porter à votre connaissance, c’est que mon blog ne me rapporte absolument aucune rentrée financière puisque je suis inscrit depuis le début en version « free » et qu’il m’aurait fallu être en version « Premium » pour en tirer quelques fruits, … ce que je n’ai jamais souhaité !  Dès lors, les publicités qui y apparaissent et qui peuvent parfois vous déranger sont celles qui soutiennent uniquement Overblog. Par conséquent, ce n’est que par pure passion et tout à fait bénévolement que j’anime ce blog depuis 2010.

 

Bien entendu, il me revient également de remercier toute l’équipe d’Overblog de m’avoir hébergé gracieusement et permis de publier pendant toutes ces années.

 

L’article du mois est consacré à l’étude de la .25 Winchester Super Short Magnum (WSSM) ou encore la dénommée : .25 WSSM - 6,5 x 42 mm. Attention, comme chaque année, je ferai un break pour la période de vacances et ce, jusqu’à la troisième semaine de septembre.

 

Encore merci, bonne lecture, et bonnes vacances à tous !

 

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

A l’origine, Winchester et Browning se sont associés pour créer une nouvelle version plus courte du célèbre étui WSM (Winchester Short magnum). Le nouveau projet de « super court » devait être basé sur des principes de conception qui ont conduit et contribué au succès de la discipline Benchrest comme avec le 6 mm PPC et le 6 mm BR Remington.

Et c’est en 2003 que les premières cartouches de cette conception telles que les .223 et .243 Winchester Super Short Magnums (WSSM) ont été introduites. Ces calibres ont donc poussé un pas plus loin le concept révolutionnaire de magnum court qui avait commencé avec le .300 Winchester Short Magnum, devenant ainsi les cartouches manufacturées à la vitesse la plus élevée disponibles à l’époque. Les vitesses impressionnantes du WSSM sont obtenues en plaçant une balle légère sur un boîtier court, « gros » et volumineux. Ce concept de base a abouti à des vitesses initiales d'environ 4 000 fps pour le .223 WSSM avec certaines charges, par exemple.

En 2004, Winchester et Browning ont annoncé l'introduction d'une troisième cartouche à ajouter à leur famille Super Short Magnum, la .25 WSSM. Le plus récent et le plus grand membre des calibres de la famille des WSSM, qui est le .25 WSSM incarne donc la philosophie du « court mag » et du « super court ». Le concept magnum super court avait aussi pour but de fournir et permettre des performances « magnum » dans un fusil à action courte.

Le nouveau .25 WSSM a été une surprise pour beaucoup, car tout le monde pensait que Winchester (Olin) baserait son nouveau calibre .257 Magnum sur le boîtier WSM plus long. Cet étui a une capacité de poudre tellement réduite qu'il est devenu impossible de fournir des performances magnum réelles à la nouvelle cartouche .25 WSSM. De nombreux chasseurs se sont également demandé pourquoi les concepteurs de la .25 WSSM n'ont pas préféré une .25 WSM basée sur la douille de la .270 WSM, et si on ajoute à cela le fait que les versions .223 et .243 ont très tôt acquis la mauvaise réputation d'éroder rapidement les canons, finalement, aucune de ces cartouches n'a vraiment réussi à conquérir une large part de marché. Cela est probablement dû en partie au fait que les trois cartouches avaient aussi des performances similaires aux cartouches populaires existantes à l’époque.

 

 

La cartouche

 

 

 

La .25 Winchester Super Short Magnum est une cartouche de carabine à percussion centrale, et comme nous l’avons vu, elle a été développée en partenariat avec Browning Arms Company et Winchester munitions. Celle-ci a été présentée au public et fait ses débuts en 2004. En effet, Winchester a considérablement revu la forme des cartouches « magnum » grâce à l'introduction en l'an 2000 des Winchester magnums courts et aussi par la suite avec les familles de magnums super courts.

La .25 WSM devait fournir des performances supérieures à la .300 WSM en termes de puissance d’arrêt et de savoir s'approcher du .338 Winchester Magnum sans pour autant générer un recul « punitif », mais surtout, de permettre de réduire considérablement le poids de l'arme pour se rapprocher des caractéristiques des fusils ultra-modernes. 

La nouvelle cartouche magnum court de .257 pouce a fait ses débuts dans le fusil Winchester modèle 70 à verrou que nous connaissons bien. Le pas de rayure pour la .25 WSSM est normalement de 1 à 10, permettant ainsi l’utilisation d’une bonne gamme de balles. La .25 WSSM est une cartouche commerciale basée sur le boîtier de la cartouche .404 Jeffery, mais en le raccourcissant et le rétrécissant jusqu'au calibre .257 et en affinant l'angle des épaules à 30 degrés.

Conçue pour être utilisée dans des fusils à action plus courte, la .25 WSSM utilise un étui court et gros pour tenter d’égaler la balistique de la .25-06 avec 14 % de poudre en moins en ayant moins de recul. La conception courte et épaisse améliore davantage la balistique intérieure de ces cartouches. L'étui de la .25 WSSM est également un demi-pouce plus court que celui des boîtiers Winchester Short Magnum utilisés pour les cartouches .300 WSM, 7mm et .270 mais avec une balle équivalente chargée à la longueur totale maximale de la cartouche SAAMI, la douille a une capacité de plus de 20% inférieure à la .25-06 Remington. Et bien que le .25 WSSM soit annoncé comme équivalent au .25-06 sur le plan balistique, il reste toutefois inférieur. Cela a été vérifié notamment lorsque les deux cartouches sont chargées à des pressions similaires et testées dans des carabines avec des canons de même longueur. Ceci dit et globalement, il n'y a quand même pas beaucoup de différence entre la .25-06 et la .25 WSSM.

Le but du concept magnum super court était de fournir des performances « magnum » dans un fusil à action courte, mais son boîtier a une capacité de poudre tellement réduite qu'il est devenu impossible de fournir à la nouvelle cartouche .25 WSSM des performances réelles d’une vraie magnum. Néanmoins, il s'agit du plus gros calibre de la gamme WSSM (à l'exception des Wildcats) et qui est le plus apte que ses pairs pour chasser du plus gros gibier comme le cerf et le sanglier, par exemple.

Cela dit, le fusil conçu pour tirer avec ce calibre est plus petit, plus léger, plus compact et donc, plus facile et/ou rapide à manipuler. De plus, les actions de ces fusils Winchester et Browning super courts offrent plus de rigidité, ce qui maintien la précision tout en inhibant les vibrations éventuelles. Par conséquent, les avantages d'une action courte et robuste combinés à des vitesses extrêmes à partir d'un très petit boîtier pouvaient sembler être très attrayants pour tous ceux qui aiment tirer sur de plus longues distances avec des trajectoires extrêmement plates et voyager « léger » comme par exemple, pour chasser en Montagne. Malheureusement et malgré cela, la FN n'a pas pu augmenter les ventes de ses fusils Winchester. Les magnums courts étaient la dernière tentative de relance de ses ventes. Cela signifiait la fin de la production du fusil à levier traditionnel M94 et la fin du célèbre modèle 70 dans tous les calibres, y compris les WSM et WSSM.

La production de fusils modèle 70 dans les calibres WSSM a donc brusquement cessé en 2006 lorsque Winchester a fermé son usine de New Haven, dans le Connecticut. En 2008, lorsque Winchester a recommencé à fabriquer des modèles 70 en Caroline du Sud, l'action Super Short n’était plus très présente non plus.

En ce qui concerne les cartouches WSSM, Olin fabrique toujours ces munitions, mais ni la division Browning de la FN ni sa division subsidiaire Winchester ne sont à nouveau disposées à produire des fusils dans ces calibres. La seule chose qui maintient les WSSM en vie, ce sont bien les munitions produites par Olin. Aucun fabricant ne produit de fusils WSSM et ce, bien que les fabricants d'armes à feu spécialisés soient capables de construire ces WSSM.

Néanmoins, il existe encore actuellement des chasseurs inconditionnels de ces calibres qui sont très satisfaits des résultats, principalement aux États-Unis, et qui possèdent et tirent toujours des WSSM. Le .25 WSSM est d’ailleurs resté définitivement un favori parmi les fans de WSSM, mais finalement, il est aussi le plus difficile à trouver.

Les charges d'usine actuelles de Winchester Olin incluent la Nosler / Combined Technologies à 3470 ips, la la Ballistic 115 gr à 3060 ips, la Nosler Accubond 110 gr à 3100 ips, et pour ceux qui ont un budget plus limité, la 120 grains pointe souple (PEP) à 2990 ips. Attention, ces vitesses ont été mesurées à partir d’un canon d'essai de 24 pouces tandis que les fusils réels de ce calibre ont généralement des canons de 22 pouces.

 

Ses dimensions (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

 

 

 

 

Sa comparaison avec les autres cartouches WSSM

De gauche à droite, la famille des cartouches WSM et WSSM: .223 WSSM , .243 WSSM ,

.25 WSSM , .270 WSM , 7 mm WSM , .300 WSM , .325 WSM .

 

 

La .25 WSSM juxtaposée à d’autres cartouches comparables

Ici, et de gauche à droite, la .25-WSSM,-25x47,-25-Creedmoor,-25-308-AI,-&-257-WBY

 

 

Ici, la famille des WSSM, et de gauche à droite,

la .223-WSSM, .243-WSSM, .25-WSSM, .270-WSM, 7mm WSM, .300 WSM, .325 WSM

 

 

Ici, la douille

 

La cartouche

 

 

 

Ici, une boîte de Winchester 120 grains

 

 

 

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

 

Les calibres WSSM étaient très populaires au début des années 2000. Ils sont moins répandus aujourd'hui, mais offrent toujours des performances exceptionnelles. En effet, le .25 WSSM aurait des balistiques extérieures égales aux cartouches plus longues du même calibre. Selon Winchester, la balistique du .25 WSSM est égale à la balistique des cartouches .25-06, mais avec 14 % de poudre en moins et moins de recul perçu.

Les vitesses impressionnantes du WSSM sont obtenues en plaçant une balle légère sur un boîtier court, gros et volumineux. Ce concept de base a abouti à obtenir des vitesses vertigineuses.

Quelles sont les principales raisons de cette performance ?

  • La forme courte et grosse des douilles WSSM produit une combustion de poudre plus uniforme, offrant ainsi une vitesse de tir homogène et une meilleure précision ;
  • De plus, parce que la combustion est très efficace, un fusil avec un canon de 22 pouces plus court et plus rigide peut être utilisé tout en atteignant malgré tout des vitesses élevées ;
  • Avec la plupart des fusils à chambre WSSM, l'action est également très courte, ce qui offre une meilleure précision.

En effet, pour assurer la fiabilité de l'alimentation, les cartouches WSSM ont leur longueur totale ramenée de 2,36 pouces. Pour cette raison, une taille d'action ultra-courte a été conçue pour le fusil A-Bolt II de Browning. L'action super courte n'est pas seulement plus courte, elle est également plus rigide, plus rapide à faire défiler et aussi plus légère. Cela donne aux fusils WSSM un avantage déterminant quant à leur précision. En plus, ils sont plus faciles à épauler, plus rapidement et avec un canon plus léger, le poids total de l’arme s’en trouvant ainsi réduit afin qu'ils soient plus faciles à transporter. Raison pour laquelle, les fabricants de calibres WSSM produisaient souvent de bons fusils de montagne, très polyvalents.

 

 

 

 

 

La balistique en quelques chiffres :

 

 

 

Voici l’exemple d’un tableau balistique pour la balle Winchester Ballistic Silvertip 85 grains :

Longueur du canon du fusil: 24 pouces.
Diamètre de la balle: 0,257 pouce.
Poids de la balle: 85 grains.
Coefficient balistique des balles: .333.
Fusil avec lunette zérotée à : 200 mètres.

DISTANCES :

A la bouche

50 yds.

100 yds.

200 yds.

300 yds.

400 yds.

500 yds.

VITESSE BALLE :

3,470 fps.

3,309 fps.

3,155 fps.

2,864 fps.

2,590 fps.

2,333 fps.

2,090 fps.

ÉNERGIE BALLE :

2,272 ft.lbs.

2,067 pi-lb

1,879 pi-lb

1,548 ft.lbs.

1266 pi-lb

1,027 pi-lb

824 pi-lb

BULLET DROP :

- 1,8 ″

- 0,1 ″

+ 0,9 ″

0

- 5,1 ″

- 15,4 ″

- 32,2 ″

Ici, un tableau balistique comparatif de différentes cartouches

(Vitesses, énergies pour des distances de 100 à 500 Yards)

 

 

Ici, les drops comparatifs de deux .25 WSSM en 85gr et en 115gr

Ici, sur une trajectoire à longue distance mesurée jusqu’à 500 Yds, nous observons pratiquement le même drop à courte distance pour les deux balles et en particulier, jusqu’aux environs des 250 Yds. Puis, nous commençons à voir la 115gr tomber un peu plus vite, ce qui est normal, vu son poids.

 

 

Rechargement

 

De nombreux chasseurs se sont demandés pourquoi les concepteurs de la cartouche .25 WSSM n'ont pas opté pour une .25 WSM basée sur la douille de la .270 WSM ?!  Car malheureusement, la Wildcat .25 WSM est une cartouche incroyablement sensible à la pression qui présente de graves problèmes de pression avec non seulement des charges « chaudes » ou élevées mais aussi avec les charges de démarrage. Pour le rechargeur manuel qualifié, la recharge de ce calibre ne présente aucune difficulté, la seule chose vraiment difficile est de récupérer les données de rechargement officielles et de trouver facilement des douilles.

La .25 WSM reste une cartouche exceptionnelle à travailler, sauf que pour le novice, le rechargement manuel d'une .25 WSM peut occasionner de nombreux risques car le .25 WSSM est non seulement très sensible à la pression, mais aussi aux changements de type de poudre et de forme de projectile.

Ceux qui veulent s'essayer à ce rechargement peuvent trouver sur le net ou, s'ils ont de la chance, retrouver les anciennes publications de Winchester, Hodgdon et IMR et VECTAN. Les poudres qui semblent garantir une plus grande précision en termes de performances et de constance seraient les :  Hodgdon H 322 - H 380 - H 4895 - H 4831SC, IMR 3031 - IMR 4895 - IMR 4350, Winchester W 760 et Vectan Tubal 5000 - Tubal 7000.

Quoi qu’il en soit, et comme pour le rechargement de toutes les munitions, les principes fondamentaux de prudence et de sécurité doivent être respectés que ce soit pour la .25 Winchester Super Short Magnum ou pour les autres cartouches. Il est d’ailleurs tout à fait déconseillé de le faire soi-même à moins d’être un rechargeur très expérimenté !

 

A titre d’exemples, voici quelques tables trouvées sur le site de Barnes :

 

 

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

 

La cartouche de .25 WSSM, chargée dans un fusil léger à action super courte, est la combinaison « idéale » pour le chasseur aux varmints, et pour les autres gibiers moyens puisqu’il est sensé dépasser les performances du 7mm-08 Remington. C’est donc globalement une cartouche de chasse polyvalente.

Étant donné que le .25 est le plus gros calibre des WSSM, il est aussi le plus capable de gérer un gros gibier comme un cerf et un sanglier. Mais, les .25 sont surtout idéales pour les espèces de cerfs de taille légère à moyenne. Par conséquent, la cartouche .25 WSSM a atteint son objectif en tant que cartouche « très plate » de tir varmint et comme excellente cartouche pour le cerf.

Les projectiles des munitions .25 WSSM varient généralement de 75 à 120 grains, et elles peuvent atteindre respectivement des vitesses de 3700 pieds par seconde et de 2900 pieds par seconde (1128 et 884 m / s). Parmi ces charges, la 85 grains à 3 470 ips (1 058 m / s) est mieux adaptée au « varminting » qu'à un gibier moyen. Cependant, cette balle est efficace sur le gibier jusqu'à 60 kg.

La 110 grains et la 120 grains sont les meilleurs choix parmi les charges d'usine pour toute chasse au gibier pesant entre 80 et 200kg. Qu'il s'agisse de chasser les varmints ou le gibier moyen, il s'agit donc d'un projectile polyvalent capable de traiter des animaux jusqu'à la taille du cerf rouge et du cerf mulet.

Le calibre .25 WSSM neutralise proprement le gibier moyen jusqu'à 300 mètres et au-delà avec un recul très faible pour le tireur jusqu’à une distance de 400 mètres et ce, avec pas mal d'énergie disponible à la cible. Sur ce point, signalons quand même que le .25-06 a un avantage de neutralisation à une distance supérieure de l’équivalent de 50 et 100 mètres.

 

Résultats sur cible au stand

 

 

 

La .25 WSSM a une balistique similaire à la .25-06 mais dans une douille beaucoup plus courte. Et donc, en termes de performances, on pourrait dire qu’il s'agit d'un clone de la .25-06 Remington. Elle est également presque identique à la version améliorée de la .257 Roberts.  Avec un bon nettoyage du canon, un réglage de la détente et une bonne technique de tir, les carabines (en quelque sorte) peuvent donc quand même produire une très bonne précision. Maintenant, il est clair qu’il faudra rechercher une vitesse très rapide pour obtenir la meilleure précision et, ce seront donc des charges manuelles visant à obtenir les meilleures performances qui permettront la meilleure précision. Exemple, en utilisant une balle Hornady A-max 75 grains qui pourra atteindre une vitesse de 3600fps.

Enfin, l'inconvénient du WSSM (et du non-super WSM légèrement plus long) est que les fusils chambrant cette cartouche ont moins de capacité en munitions et que par ailleurs, ils « brûlent » rapidement les canons. Ce qui n’est pas rédhibitoire pour le monde de la chasse, mais qui se trouve quand même beaucoup plus ennuyeux pour pratiquer le tir sportif !

Voici quelques exemples de groupements réalisés avec ce calibre :

 

Ici, un 1 groupe de 6 coups exécutés sur cible située à 100 Yds

Ici, il n’y a pratiquement qu’un gros trou !

 

Autre carton toujours réalisé à 100Yds

 

 

 

 

 

Conclusion

Winchester avait considérablement revu la forme des cartouches Magnum grâce à l'introduction en l'an 2000 des magnums courts et plus tard, des familles de magnums super courts. En 2003, les premières cartouches issues de cette conception, les .223 et .243 Winchester Super Short Magnums (WSSM), ont été introduites. Le .25 WSSM a été ajouté à la famille en 2004. L’étui de la .25 WSSM qui est presque qu’un pouce plus court, ce qui permet d’utiliser une action courte existante telle que celle utilisée par la famille de cartouches .308 Winchester. La .25 WSSM, comme toutes les cartouches ultra-courtes, est conçue pour offrir les mêmes performances qu'une cartouche « pleine longueur » mais tirée à partir d'un fusil à action courte.

Ceci dit, aucune de ces cartouches n'a réussi à conquérir une large part de marché. Cela est probablement dû en partie au fait que les trois cartouches avaient des performances similaires aux cartouches populaires existantes. De plus, les versions .223 et .243 ont très tôt acquis la réputation d'éroder rapidement les canons.

 Les cartouches Super Short étaient encore si nouvelles qu'elles n'avaient même pas eu le temps de devenir populaires alors que Browning a rapidement abandonné ses fusils chambrés en .223, .243 et .25 WSSM. Aux U.S.A, très peu de fusils de type AR sont encore actuellement chambrés en .25 WSSM, par exemple.

Tout cela est bien dommage, car bien qu’il existe encore actuellement un petit groupe de chasseurs, principalement aux États-Unis, qui possèdent des fusils et tirent des WSSM, et qui en sont très satisfaits des résultats, ce qui n’est certainement pas le cas en Europe. Pourtant, le calibre .25 WSSM est resté définitivement un favori parmi les fans de WSSM car la .25 WSSM reste une excellente cartouche et qu’elle ne mérite pas la triste histoire qu’elle a connu puisque son introduction s’est suivie de son retrait presque immédiat alors que le monde de la chasse commençait seulement à apprécier ses très grands avantages. En effet, la combinaison de la cartouche et du fusil adapté à la tirer devaient ravir les jeunes apprentis chasseurs qui désiraient s’essayer à la discipline de manière « soft » pour qu’ils puissent gagner en confiance. D’autre part, le fusil Winchester M70 aurait pu être construit avec, non seulement une action réduite, mais également avec une crosse réduite, encore mieux adaptée aux jeunes tireurs. Mais avec des « si », vous connaissez le reste de l’histoire … .

 

Voici une série de liens relatifs au sujet développé dans cet article

 

 

https://load-data.nosler.com/load-data/25-winchester-super-short-magnum-wssm/

https://www.shootersreference.com/reloadingdata/25-wssm-winchester-super-short-magnum/

https://www.barnesbullets.com/wp-content/uploads/2014/11/25WSSM.pdf

https://www.rcbs.com/rcbs-how-to-reload/rcbs-reference-tables.html

https://www.iammo.com/ammunition/rifle-ammo/coefficient/0.35/caliber/.25-winchester-super-short-magnum/mode/list/show/96

https://huntforever.org/2016/03/07/on-the-lighter-side-part-1/

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=TpVecUhgRQ4

https://www.youtube.com/watch?v=Ln0BpbopIo4

https://www.youtube.com/watch?v=X5rQUDjMi5A

https://www.youtube.com/watch?v=u3C-QaNQGvQ&list=UUOmJvqMEBKgQ8UJk714-UXA&index=17

https://www.youtube.com/watch?v=9z1QvhCEwRw

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 mai 2020 6 23 /05 /mai /2020 13:13
La .223 Winchester Super Short Magnum (WSSM)
La .223 Winchester Super Short Magnum (WSSM)

 

 

Chers lecteurs,

 

Après avoir consacré six articles consécutifs à l’influence des facteurs environnementaux sur la précision en TLD, et en espérant ainsi avoir été complet sans pour autant avoir su être tout à fait exhaustif, je vous propose de revenir à l’étude de l’un ou l’autre calibre / cartouche, certes un peu moins connu ou n’étant pas forcément dédié au TLD, mais pas pour autant moins intéressants et notamment pour nos amis chasseurs. Ce mois-ci, je vous propose l’étude de la .223 Winchester Super Short Magnum (WSSM).

 

Bonne lecture.

 

 

 

 

 

Quelle est son origine et sa spécificité ?

 

 

 

La .223 Winchester Super Short Magnum est communément connue sous le nom de la .223 WSSM ou sous certains synonymes tels que la 5.7mm WSSM, ou la 5.56x42mm, la 5.7x42mm, la 5.7x42mm WSSM ou encore la XCR 06 042 010.

Historiquement parlant, elle est l'une des représentantes d'une nouvelle génération de munitions créées par Winchester en 2001. À l'origine, cette cartouche devait s'appeler la .223 Winchester Short Magnum , et avait été conçue comme une rivale au puissant .224 Weatherby Magnum. Dans la volonté de ses créateurs, il devait s'agir d'une cartouche pour les ongulés de petite taille (chamois, chevreuil et éventuellement le cerf), capable cependant de frapper avec une énergie cinétique résiduelle élevée et à des distances impensables pour d'autres munitions commerciales à base de balles de diamètre identique de l’époque.

Introduites en 2003, les cartouches 223 et .243 WSSM ont été créées par Winchester. Au cours de la phase de conception de la .223 WSSM, il a été constaté que le pas de rayures d'origine de 1:12 ne stabiliserait pas la balle PowerPoint de 64 grains. Pour remédier à ce problème, Winchester a adopté le pas de 1:10 qui allait s’avérer idéal pour une variété de projectiles lourds de calibre .224

Au départ, la .223 WSSM a été bien accueillie et les ventes de fusils dans ce nouveau calibre sont restées stables. En 2004, Winchester a sorti la .25 WSSM, puis en 2006, la société s'est délitée, mais les fusils pour tirer les .223 et les .243 Winchester sont actuellement toujours disponibles auprès de Browning, mais leur disponibilité future reste malgré tout difficile à déterminer.

 

 

La cartouche .223 WSSM / 5,7 x 42 mm

 

 

 

Il s'agit d'un dérivé partiel du calibre .300 WSM obtenu en recoupant le boîtier de la cartouche 404 Jeffery et en rétrécissant le collier jusqu'à permettre l'introduction d'un projectile d'un diamètre nominal de 5,56 mm (.224 "). La longueur totale de la cartouche est de 2,36 pouces, un demi-pouce plus court que la longueur de 2,80 pouces des cartouches à action courte existantes jusque-là.

Le .223 WSSM (Winchester Super Short Magnum, 5,56 × 42 mm) est aussi basé sur le nouveau concept qui a été introduit à l’époque avec la discipline de tir Benchrest. La nouvelle .223 WSSM représente aussi une étape importante dans la vente des cartouches commerciales de calibre .22 semblables en performances à une .220 Swift alors que ce n’est qu’en 1965 que le dernier gros calibre commercial de calibre .22 a été introduit avec le .22-250 Remington et que ce genre de boîtiers sans ceinture dominaient jusqu’alors le marché des calibres .22 à ultra-haute vitesse.

Alors que la .223 Remington est une sorte de .222 Remington « stéroïdée », la .223 WSSM est un concept entièrement différent : boîtier beaucoup plus court et plus gros. Membre d'une famille Winchester introduite il y a plus de dix ans,  cette cartouche était si courte qu'une nouvelle action devait être développée pour elle. Winchester l'a donc appellée l'action super courte. Bénéficiant d'un solide soutien de l'industrie, la .223 WSSM a été introduite en 2002 par la Browning Arms Company, Winchester Ammunition et Winchester Repeating Arms Company. La .223 WSSM était ainsi destinée à offrir un nouveau niveau de performances et de précision à longue portée à la famille des calibres .223 et c’est d’ailleurs ainsi que la cartouche et les fusils Winchester fabriqués spécialement pour elle ont remporté une certaine popularité parmi les « varminters ». 

 

Les caractéristiques originales du prototype et du cahier des charges de cette cartouche semblaient être les suivantes :

  • Diamètre maximum de la balle = 5,69 mm (.224 ")
  • Longueur maximale de la cartouche assemblée (OAL) = 72,64 mm pour rentrer dans une action courte
  • Longueur maximale du boîtier de la cartouche = 53,34 mm, mais attention, il doit être coupé et taillé à 53,10 mm exactement
  • Angle d'épaule = 35 °
  • Diamètre du collier = 6,43 mm
  • Pression de fonctionnement (moyenne maximale) = 4500 bar (450 MPa), mais certaines sources indiquent une pression de 4200bar (420 MPa)
  • Type d'amorces = Large Rifle Magnum
  • Pas de rayure typique (commercial) = 1 tour en 8 " pour des canons de 560 - 610 mm (22 - 24") avec des balles de 40 à 70 grains.

 

Pendant la phase de prototype, des armes ont été préparées pour commencer l'étude pratique et les premières tables de rechargement ont été lancées à l'aide de poudres Winchester 760 et WXR. Seulement, il a été vite constaté que certaines choses n'allaient pas dans la bonne direction puisque dans la phase de réalisation finale, des tests pratiques ont mis en évidence les problèmes suivants :

  • le chauffage du canon était élevé même après quelques coups, surtout en été
  • l'usure du canon était très élevée
  • certaines balles avaient tendance à se désagréger lors du passage à l'intérieur du canon, ou juste après le début de la phase de vol vers la cible
  • contrairement à ce qui s'est passé avec la .300 WSM, et contre toute attente, la précision n'était pas si  élevée qu’espérée.

Cela a conduit à repenser le système thermo balistique de la cartouche par les techniciens Winchester et il a donc été décidé de ne pas se limiter à un rétrécissement du col, mais d'opter pour une réduction de la longueur du boîtier de la cartouche. Cela faisant, ils sont donc passés du concept de " Short Magnum " à celui de " Super Short Magnum ".  Sur le plan conceptuel, la nouvelle cartouche avait des similitudes marquées avec le PPC 6 mm ou encore avec le 6mm BR Remington, car contrairement à son ancêtre (le .300WSM), il a été structuré de manière à accueillir une colonne de poudre encore plus courte. Cette disposition de poudre a été préférée pour assurer une qualité de combustion supérieure et, du moins en théorie, une meilleure précision. A cela il faut ajouter que cette disposition de la poudre devait normalement contribuer à réduire le recul perçu par le tireur.

 

Principal inconvénient de la cartouche :

Il y a un consensus pour dire que les fusils au calibre .223 WSSM ont parfois quelques problèmes d'alimentation, de précision, de fort recul de l'arme et surtout, de durée de vie du canon.

En effet, en raison de la forte pression que la cartouche développe et de la température de combustion élevée de la poudre, le tir entraîne une usure accrue du canon, ce qui est d’ailleurs typique de toutes les cartouches à petit et moyen calibre à grande vitesse et donc, les performances d'usure des calibres WSSM sont souvent égales à celles des 22-250, par exemple.

Normalement, les signes d’usure apparaissent après environ 500 tirs, mais il y a des cas connus dans lesquels quelques 300 tirs étaient suffisants pour endommager ledit canon, surtout si l'arme avait été utilisée avec des cartouches rechargées à pleine charge. Mais en réalité, la cartouche .223 WSSM ne serait impitoyable pour l'usure des canons que lorsqu'elle est chargée à la main pour obtenir des vitesses extrêmes, mais heureusement, toutes les munitions d'usine n'atteignent pas ce point d'usure extrême.

Mais avec des canons chromés, la résistance à l'usure est doublée et il convient également de noter que Browning n'a jamais vendu de fusil en .223 WSSM sans canon chromé. Grâce à cela, la durée de vie du canon est donc susceptible d'être d'environ 1000 coups avec l’avantage supplémentaire que la surface lisse des fûts chromés facilite considérablement leur nettoyage. Cette cartouche ne devrait pas être tirée à raison de plus de 3 coups entre les nettoyages totaux du canon et ledit canon doit idéalement être laissé à refroidir entre chaque tir pour maintenir une précision de premier ordre. On comprend dès lors que ces fusils sont davantage destinés à la chasse plutôt qu’au tir sur cible.

 

 

Ses dimensions définitives (avec 1 pouce = 25,4mm)

 

 

 

Ses caractéristiques définitives sont  :

 

  • Diamètre maximum de la balle = 5,69 mm (.224 ")
  • Longueur maximale de la cartouche assemblée (OAL) = 59,94 mm
  • Longueur maximale de l'étui = 42,42 mm, mais pour le rechargement, il sera coupé à 42,20 mm
  • Longueur au-dessus de l'épaule de l'étui à cartouches (typique) = 35,71 mm
  • Longueur de l'étui à cartouches sous l'épaule (typique) = 29,21 mm
  • Angle d'épaule = 28 °
  • Diamètre du collier = 6,91 mm
  • Diamètre à la base de l'épaule = 13,82 mm
  • Diamètre à la base du corps = 14,10 mm
  • Diamètre du fond = 13,59 mm
  • Pression de fonctionnement (moyenne maximale) = 4500bar (450MPa), mais certaines sources indiquent une pression de 4200bar (420 MPa)
  • Type d'amorces = Large Rifle Magnum
  • Pas de rayures standard (commercial) = 1 : 8 pour des canons de 560 - 610 mm (22 - 24") avec des balles de 40 à 80 grains.

 

 

Ici, la douille avec ses dimensions

 

 

 

 

Ici, la comparaison de sa douille avec celle d’une .223 Rem

 

 

 

L'apparence de la cartouche .223 WSSM est très originale car elle est dotée d’un étui en forme de bouteille inhabituellement court et épais. Cependant, cette forme inhabituelle s'est accompagnée de quelques avatars plutôt graves car, l’étui trop court a provoqué des cas fréquents de « collage » dans la chambre et dès lors  aussi entraîné sa mauvaise extraction. Cela se produit, apparemment, parce que l'axe de l’étui au moment de son envoi est situé loin de l'axe du canon, et puisqu’il est presque cylindrique, la balle au premier moment de l'alimentation n'est pas dirigée vers l'entrée de la chambre.

 

Voici la comparaison de ses dimensions avec celles de ses concurrentes.

 

La 8 est une 223-Remington; la 9 est la .223-WSSM; la 10 une .243 Winchester; la 11 est une .243-Winchester-Improved (Ackley); la 12 une .25-06;-la 13 une .270 Winchester et la 14 est une .308 Winchester.

 

 

 

Ci-dessus, et de gauche à droite, une .223-WSSM comparée à une .243-WSSM et puis, une .25-WSSM

 

 

 

 

Ici, deux boîtes de cartouches Winchester

 

 

 

 

Ici, une boîte de HSM 55 grains

 

 

Rechargement :

 

Les calibres WSSM sont chargés en usine à proximité de la pression moyenne maximale autorisée, ce qui signifie que les reloaders ne seront probablement pas en mesure d'améliorer en toute sécurité les vitesses espérées. Cependant, il est possible d'égaler approximativement les vitesses publiées avec des recharges maximales soigneusement assemblées en utilisant des balles de 55 grains tirées dans des fusils avec des canons de 24 ".

Ceci dit, le rechargement de la .223 WSSM ne présente pas de difficultés pratiques particulières. Mais, les munitions commerciales (munitions d'usine) ne sont disponibles que dans les armureries les mieux stockées, car à l'heure actuelle, elles ne sont plus aussi répandues que les autres munitions de chasse qui sont sur le marché depuis plusieurs décennies. Pour ceux qui veulent acheter des étuis, ceux-ci sont produits par Winchester et sont disponibles dans les armureries spécialisées dans les articles de la recharge.

Les amorces sont des « Large Rifle Magnum » et en ce qui concerne les poudres (voir, ci-dessous, dans la balistique de la cartouche) l'un des propulseurs les plus appropriés est de la N-560. Plus généralement, toutes les poudres chimiquement apparentées au N-560 sont d'excellentes candidates pour recharger le calibre en question. Une autre poudre qui permet d'obtenir des résultats très intéressants est la MRP.

Certains disent qu'ils n'utilisent pas de déclencheurs de type Magnum car ils pourraient développer des pics de pression très dangereux pour l'arme ou le tireur. En effet, si la recharge n'est pas effectuée de la manière la plus scrupuleuse, des signes dangereux de surpression ont tendance à se produire de manière inattendue. Pour cette raison, il est également essentiel de peser les doses avec un soin extrême et d'approcher les doses maximales avec beaucoup de prudence. Consultez bien vos tables de rechargement ! Attention, le sertissage est l'une des opérations les moins claires et les moins connues de tous ceux qui se consacrent au rechargement et donc, il est préférable d'agir comme suit :

  • ne jamais effectuer l'insertion et le sertissage en une seule opération mais en deux opérations différentes et avec deux matrices différentes ;
  • si vous avez des doutes, ne sertissez jamais les balles sans la rainure de sertissage afin de ne pas les endommager.

Ceci dit, il convient de rappeler que presque toutes les munitions commerciales destinées à la chasse présentent une balle maintenue en place par un sertissage ferme. La raison réside dans le fait que, comme les fabricants de munitions ne sont pas en mesure de créer des cartouches optimisées pour chaque arme individuelle, ils préfèrent fabriquer des cartouches de quelques dixièmes de mm plus courtes que la normale sur lesquelles ils appliquent un sertissage très ferme. De cette façon, les producteurs de munitions obtiennent des résultats qui leur permettent d’être sûrs que leurs cartouches seront bien chambrées dans n’importe quelle arme car étant plus courtes que la normale, les cartouches entreront partout et au surplus, ils sont sûrs d'avoir une combustion uniforme car avec le sertissage, la pression augmentera uniformément avant que la balle ne quitte l’étui de la cartouche.

Quoi qu’il en soit, et comme pour le rechargement de toutes les munitions, les principes fondamentaux de prudence et de sécurité doivent être respectés que ce soit pour la .223 Winchester Super Short Magnum ou pour les autres cartouches. Il est d’ailleurs tout à fait déconseillé de le faire soi-même à moins d’être un re-chargeur très expérimenté !

 

 

Quid de la balistique de cette cartouche ?

 

 

Lors de la création de cette nouvelle munition, la tâche principale a été résolue à savoir, obtenir une cartouche de petit calibre, mais avec une vitesse de balle initiale maximale, ce qui offrirait une trajectoire exceptionnellement plate. La combinaison d'une balle légère de petit calibre avec une charge de poudre puissante dans un boîtier de cartouche relativement grand a fait de cette nouvelle cartouche l'un des leaders parmi toutes les cartouches de ce calibre en termes de vitesse de balle et ce, jusqu'à 1300 m / s voire, plus. L'avantage incontestable de la cartouche .223 WSSM était donc sa trajectoire de balle extrêmement plate et sa très grande précision sur courte et moyenne distance.

Pour la petite histoire, la désignation .223 est clairement une référence au très populaire .223 Remington. C'est pratiquement encore la cartouche de calibre .22 la plus rapide au monde avec des vitesses atteignant    4 400 pieds par seconde obtenus avec les bons choix de poudre et la balle de 55 grains. En d'autres termes, la grande capacité du boîtier ainsi que le petit poids et le diamètre de la balle fournissent des vitesses initiales d'environ 1 341 m / s. On notera que jusqu'à l'introduction de la .223 WSSM en 2003, c’était la .220 Swift qui était la cartouche commerciale la plus rapide au monde. Les performances balistiques des munitions produites commercialement basées sur les 40, 60 et 75 grains sont respectivement de 4 352 ips (1 326 m / s) pour 40 gr, 3 733 ips (1 138 m / s) pour 60 gr et 3 378 (1 030 m / s) pour 75 gr. Dans les carabines sportives, une perte de 70 images par seconde (21 m / s) est courante par rapport aux résultats des tests effectués par les fabricants.

En termes de performances, la .223 WSSM génère des vitesses nettement plus élevées que d'une .223 Remington, et même plus élevées que celles de la .22 - 250 Remington d'environ 50 m / s. Certaines sources bibliographiques indiquent que le .223 WSSM est capable de fournir des performances comparables à celles du .243 Winchester avec moins de recul et moins de poussière, tandis que d'autres, de façon plus réaliste, affirment que cette similitude en termes de performances n'existe qu'au niveau théorique. En utilisant des canons de 66 cm, les vitesses à la sortie de bouche, avec les balles lourdes de 77 grs peuvent facilement dépasser 1000 m / s avec certains propulseurs particulièrement adaptés au chargement de cette munition (par exemple, de la Norma MRP, Vihtavuori N-560, Vectan SP-12 et autres). Cependant, en utilisant des canons d'une longueur comprise entre 56 et 61 cm qui sont typiques de la chasse, les vitesses seront considérablement réduites. Quelle que soit la vérité, la cartouche a été conçue pour avoir une pression maximale moyenne de 4500 bars.

Les projectiles de 60 grains et plus obtiennent d'excellents résultats avec des poudres à combustion moyenne lente telles que l'IMR 4350. Les vitesses de travail sûres à partir d'un canon de 24 pouces atteignent les 4000 fps avec des projectiles à 50 grains, 3900 fps avec des balles à 55 grains et 3750 fps avec des  balles de 60 grains. Et pour ce qui concerne les ogives de 55 grains, la .223 WSSM produit des résultats optimaux lorsqu'elle est chargée de poudres de la gamme 4064 Varget.

La Varget s'est avérée être une excellente poudre pour des balles allant de 40 à 60 grains, et l'IMR 4350 a donné les meilleurs résultats avec des balles plus lourdes. Notez que la meilleure précision de la .223 WSSM a été rapportée en utilisant des charges légèrement inférieures au maximum admissible.

 

 

Quid de la chasse avec cette cartouche ?

 

Ici, une carabine Winchester Model-70 en .223-WSSM

 

 

C’est clairement une cartouche de chasse aux varmints et qui convient au tir à moyenne distance de varmint et au gibier léger à peau mince et on ajoutera que c’est une bonne cartouche combinée à un recul léger. La balle de 55 grains est destinée à la chasse aux varmints, tandis que celle de 64 grains est plutôt conçue pour la chasse au petit et moyen gibier. Mais elle n'est pas bonne pour le gibier moyen à plus de 200 mètres. La .223 WSSM sera chambrée dans des actions de fusil super court, comme le fusil à verrou Browning, le Super Short Magnum A-Bolt et les armes à feu Winchester, la Winchester Super Short Magnum modèle 70 (photo, ci-dessus), ce qui améliore la rigidité et la précision. Cette cartouche était la solution au problème de savoir mettre de la puissance « Magnum » dans un fusil à action courte. Il s'agit d'une cartouche courte, mais elle est également « obèse » ce qui permet d'utiliser des niveaux de propulseur Magnum qui offre une balle avec beaucoup de puissance pour sa taille, tout en gardant une action courte.

Jetons maintenant un œil aux chiffres de Winchester pour les charges varmint de la .223 WSSM. Il y en a deux, une balle à pointe balistique suprême à 55 grains et une balle à pointe molle pointée Super-X à 55 grains. Aux USA, les deux sont recommandés pour les chiens de prairie, les marmottes et les coyotes. En général et pour l’Europe, nous dirons que cette cartouche pourra être utilisée pour les mêmes animaux qui sont « humainement » prélevés avec une balle de 55 grains telle qu’une .22-250 ou encore une .220 Swift.

Indépendamment de l'effondrement de la marque Winchester, Olin continue néanmoins de produire des munitions d'usine de marque Winchester pour la .223 WSSM. Les charges d'usine incluent une 55 grains à 3850 fps, la Silvertip balistique à 55 grains également à 3850 fps et la balle à pointe souple Power Point à 64 grains à 3600 fps.

Alors que les deux charges d'Olin de 55 grains sont conçues pour le varminting, la charge de 64 grains est conçue pour être utilisée sur du gibier léger à moyen dans les pays/régions où la .22 peut être utilisée légalement. Par exemple, dans la plupart des états des États-Unis, il est illégal d'utiliser la .223 WSSM sur un gibier moyen. Cette balle est mieux adaptée au gibier pesant de 40 kg jusqu'à 60 kg et ce, pour un maximum de sécurité. En effet, la charge d'usine Winchester Super-X .223 WSSM avec la balle Power Point 64 grains est tout simplement inadéquate pour tirer les cerfs, quelle que soit d’ailleurs la vitesse à laquelle elle peut être entraînée ou par n'importe quelle cartouche de calibre .22 jamais produite.

 

 

Résultats sur cible au stand

 

 

 

Bien que la conception du boîtier de la .223 WSSM soit radicalement différente des cartouches traditionnelles, les performances sont sensiblement les mêmes que celles des autres .224 à ultra haute vitesse telles que la .220 Swift, la .22-250 et la .22-243. Toutes ces cartouches sont capables de pousser des projectiles de .224 ” à des vitesses supérieures à 4000fps, et toutes sont capables d'une précision exceptionnelle lorsqu'elles sont tirées à partir d'une plate-forme bien appropriée.

En utilisant des munitions commerciales et des armes de production industrielle conventionnelles, à moyenne portée (+/- 200 mètres), vous pourrez obtenir des groupes moyens de 7 à 8 cm de diamètre. Ce qui est tout à fait suffisant pour une arme de chasse, mais non satisfaisant pour le tir de précision sur cible.

Avec des munitions commerciales de la meilleure qualité, dans les cas les plus chanceux, elles tomberont dans un groupe de 5 cm de diamètre et ce, toujours à 200 m. C’est là que le rechargement personnalisé de vos munitions devient donc extrêmement important si vous voulez avoir les meilleurs résultats jusqu’à 200 mètres.

 

Voyez plutôt :

 

Ici, une cible réalisée avec une V-Max 40 grains - 5 coups à une vitesse de 4406 fps

 

Ci-dessus, un beau groupe de 4 coups placés à 100 Yds

 

 

 

 

La balistique comparative en quelques chiffres :

 

 

 

 

Tableau de balistique comparative avec les paramètres de ses principales concurrentes

Caliber

Bullet Weight

Overall Cartridge Length

Muzzle Velocity

Trajectory at 300 yds (100yds zero)

Muzzle      Energy       (Ft. Lbs.)

 

Ballistics Comparison for 223

223 WSSM

55 grains

2.36"

3,850 fps

-4.4     

1,810

223 Rem.

55 grains

2.26"

3,240 fps

-10.3

1,282

22-250 Rem.

55 grains

2.35"

3,680 fps

-7.3

1,654

Ballistics Comparison for 243

243 WSSM

55 grains

2.36"

4,060 fps

-3.9

2,013

243 WSSM

95 grains

2.36"

3,250 fps

-5.7

2,258

243 Win.

55 grains

2.71"

3,910 fps

-6

1,867

243 Win.

95 grains

2.71"

3,100 fps

-10.3

2,021

 

Vitesses et énergies en sortie de bouche, drops 300 yds avec zérotage à 100yds et dimensions

 

De ce tableau, il ressort qu’elle est la plus rapide des .223 et de la 22-250 Rem et qu’elle est celle qui fournit le  plus d’énergie, et qui tire « le plus plat ».  En comparaison aux .243, elle reste pratiquement la plus rapide par rapport aux 95 grains. Par contre, s’agissant de l’énergie déployée, et à part pour la 55 grains, elle est inférieure aux .243, même si elle reste très proche d’une .243 WSSM à 55 grains.

 

 

Ici, le graph comparatif du drop d’une 55 gr (bleue) avec  celui d'une 64 gr Winchester.

 

Il ne vous aura pas échappé que les deux cartouches voient leur drop « chuter » dès les 150 yards. Les mêmes drops devenant problématiques à partir des 300 yards avec un léger avantage à la 55 grains.

 

 

 

Conclusion

 

La 223 Winchester Super Sort Magnum est une cartouche de carabine à percussion centrale développée en partenariat avec Browning Arms Company et des munitions Winchester, faisant ses débuts et présentée au public en 2003. La nouvelle cartouche magnum courte de .224 ″ a fait ses débuts en étant chambrée dans le fusil modèle 70 de Winchester.

En général, la cartouche .223 Winchester Super Short Magnum est devenue une munition assez populaire, et en particulier aux États-Unis, grâce à laquelle, ils ont commencé à produire une large sélection d'armes dans ce calibre. Celle-ci est donc devenue une munition assez populaire, notamment auprès des « varminters.

La cartouche 223 WSSM atteint des performances similaires aux meilleures « wildcats » et même au niveau des cartouches manufacturées, on peut affirmer qu’elle offre aux chasseurs et tireurs de varmint de super performances en calibre .22 car cette  WSSM tire plus plat et frappe plus fort que ses rivales.

Vu l’usure des canons qu’elle occasionne, personnellement, je ne la recommanderai certainement pas aux tireurs sportifs ou récréatifs sur cible. Par contre, elle reste très attrayante pour les chasseurs qui ne tirent pas des milliers de cartouches comme les précédents.

 

 

Voici une série de liens relatifs au sujet développé dans cet article

 

 

 

 

https://press.hornady.com/assets/site/hornady/files/obsolete-data/223-wssm.pdf

https://www.yumpu.com/fr/document/read/10635451/223-winchester-super-short-magnum-lhs-germany-gmbh

http://www.tiropratico.com/CIP/Commission%20Internationale%20Permanente/223winssm.pdf

https://load-data.nosler.com/load-data/223-winchester-super-short-magnum-wssm/

https://www.vihtavuori.com/reloading-data/rifle-reloading/?cartridge=11

https://www.barnesbullets.com/wp-content/uploads/2018/04/223-WSSM.pdf

https://www.ableammo.com/catalog/ammo_charts/Winchester_Ammunition_Ballistic.pdf

https://swfsa.org/articles/Rifle%20Trajectory%20Table.pdf

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=WnqsPEV3Ywg

 

https://www.youtube.com/watch?v=8oXo2lntYfs

https://www.youtube.com/watch?v=MsxXfGHlgUA

https://www.youtube.com/watch?v=VxdZyFNVw78

https://www.youtube.com/watch?v=hmcGpcmr54A

 

 

 

 

 

 

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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 09:34

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Le mois précédent et dans le cadre de ma série d'articles relatifs à l'influence des facteurs environnementaux sur la précision en TLD, nous avons analysé l'influence du vent sur notre précision. Mais, ce chapitre n'aurait pas été complet sans également passer en revue les outils classiques pour l’estimer ainsi que les instruments d'aide à la décision qui sont aujourd'hui à notre disposition pour améliorer cette estimation. Bien entendu, pour optimiser nos chances d'améliorer considérablement la qualité de nos tirs, ces technologies doivent être accompagnées d'un ensemble de bonnes pratiques. Ces matières feront l'objet de ce sixième volet sur le thème.

 

 

 

 

Bonne lecture.

 

 

 

Les outils classiques et la technologie utiles à la précision en TLD.

 

 

 

Nous l’avons vu, à la parfaite maîtrise de l’arme et de ses cartouches, vient s’ajouter une capacité qui consiste à savoir évaluer le vent avec précision et constance. Apprendre à lire le vent et à en évaluer sa vitesse et sa valeur est une compétence en soi, mais en TLD, juger les effets du vent est souvent semé d'embûches.

 

Comment estimer le vent pour les tirs à longue distance ?

Alors que le vent à courte distance est un facteur important à prendre en compte, son importance augmente quasi de façon exponentielle, et au plus la distance est longue, au plus il devient un critère déterminant à prendre en compte. Ainsi, lorsque vous tirerez déjà à trois ou quatre cents mètres, connaître le facteur vent (autour de vous et autour de votre cible) deviendra vital, et si vous n’y prenez pas attention, vous risquez bien de gaspiller énormément de temps et surtout beaucoup de cartouches en ratant systématiquement vos tirs tout en restant frustré de ne pas comprendre d’où vient le problème !

 

Discutons de quelques façons de le faire :

 

1.  Déterminer les informations sur le vent à l'ancienne

 

Le premier consiste à déterminer combien il y a de vent.

L’échelle de Beaufort (de Sir Francis Beaufort (UK Royal Navy), qui l'a développée en 1805) est un ancien standard de mesure de la vitesse du vent qui fournit une série d’indications, d’observations (combien de feuilles bougent, si la mer est calme ou ondulée, etc.) pour nous aider à estimer la vitesse du vent, mais cela peut parfois être inexact à moins que le tireur n’ait une excellente connaissance de la pratique des observations et en adoptant une échelle de mesure précise.

Si vous devez évaluer les conditions de vent loin de votre position de tir, vous pouvez calculer la vitesse et la direction du vent de différentes manières. Il existe de nombreux outils, indices utiles dans pratiquement tous les environnements pour vous fournir les informations dont vous avez besoin pour vous forger une idée parfois d’ailleurs très précise sur l’influence qu’aura le vent sur votre tir. Mais même si vous deviez viser à partir d’un parking géant sans herbe, sans arbuste, sans poussière ou sans arbres, vous devriez toujours pouvoir déterminer la vitesse du vent.

Vous pouvez utiliser l'herbe, les arbres, les arbustes et les débris posés au sol, les toiles d'araignées pour vous aider à estimer la vitesse et le sens du vent en fonction de la manière dont ces divers objets se déplacent en réaction à son action. Par temps calme, et à titre d’exemple, vous pouvez également regarder et utiliser de la fumée s’il y en a dans votre champ de vision. Si vous constatez un mouvement de fumée minime sur le côté, la vitesse du vent est probablement inférieure à 3 mph (4,8 km/h).

D’autre part, si vous avez une bonne lunette de tir, ou mieux encore, une longue-vue d'observation, vous pouvez également utiliser le mirage qu’elle va vous renvoyer pour estimer la vitesse du vent. Le mirage est l’effet de « vague de chaleur » que vous voyez sous la forme d’air « bougeant » lorsque votre objectif n’est plus au point. Comment cela ? Et bien, regardez à travers la longue-vue vers votre cible et déconcentrez-vous un peu jusqu'à ce que vous voyiez un miroitement. En regardant ces « vagues », vous pourrez voir la direction dans laquelle le vent les souffle. En l'absence de vent, les lignes ondulées seront orientées verticalement comme le montre la première figure à gauche dans le schéma, ci-dessous.

 

 

 

L’utilisation d’un mirage optique :

L'horizon est l'un des meilleurs endroits. Une inversion de température crée ce motif visuel et nous donne un mouvement que nous associons à la vitesse du vent. Le plus gros problème est que les modèles de mirage s'aplatissent vers les 12 mph (12,9 km/h) par rapport à leur valeur réelle totale. Il est donc difficile d'utiliser le mirage pour déterminer avec précision la vitesse du vent lorsqu’il fait vraiment grand vent. Mais même dans des vents plus forts, le cosinus du vent de la ligne cible nous montrera la quantité totale de vent du vent réel affectant la trajectoire de vol de la balle. Nous verrons cela, un peu plus loin dans cet article.

Cela signifie que si le vent souffle à 16 mph (25,75 km/h) à partir de 11 heures, et est un vent de demi-valeur (voir la signification dans l’article précédent), le mirage réel sera de 8 mph (12,9 km/h).

Pour revenir à la visualisation d’un mirage, la façon dont j'utilise une lunette d'observation (spotting scope) est de regarder dans la direction de la cible et puis de tourner ma dioptrie, ou la bague de mise au point, jusqu'à ce que je me concentre sur une zone plus proche de la cible. J'essaie alors de trouver du mirage à cet endroit-là. Ensuite, je me concentre sur le mirage sur la cible pour confirmer la vitesse du vent tout en observant le mouvement de la végétation pour la direction et la vitesse pour essayer de confirmer ce que je vois. Si toutefois le mirage est difficile à voir à ce stade, je pousse alors la lunette d'observation au-dessus de la cible jusqu'à l'horizon pour voir si je peux y détecter enfin ledit mirage.

On retiendra que si les vagues du mirage basculent à 45 degrés de gauche à droite alors, cela indique une direction du vent de gauche à droite à environ 3 à 5 mph. Si les ondes du mirage sont horizontales, cela indique que la vitesse du vent est au moins de 8 à 10 mph. Sachez enfin que des vitesses de vent plus élevées indiqueront toujours un « mirage » horizontal.

Petit conseil, soyez prudent lorsque vous vous concentrez sur de plus grandes distances. Si vous allez trop loin, vous pouvez inverser le rayon convergent ou inverser la direction du mirage dans l'optique. Ensuite, vous devrez inverser mentalement la direction, mais la vitesse restera toujours bonne. Attention, parfois certains pensent que le vent a changé de direction alors que le vrai problème est que le mirage a en fait basculé dans l'optique elle-même.

Pour être complet, et puisque nous parlons d’effet d’optique, il y a un autre facteur environnemental dont nous devons prendre en compte lors de la visée à longue portée et qui est la lumière ou dit autrement, la qualité et la quantité de lumière qui éclaire notre cible. Bien qu'une certaine quantité de lumière tombe sur notre cible tout au long d'une journée, son intensité et son effet sur notre capacité à « voir » la cible est clairement en constante évolution.

Il y a un vieil adage chez les tireurs TLD qui dit :

« Light Up - Sights Up  -  Light Down - Sights Down »

 

En effet, si vous regardez les cibles placées à 100 mètres, ci-dessous:

Plus vous vous éloignez de la cible, moins il y a de la définition dans le cadre de la cible.

 

 

Maintenant, imaginez regarder ces cibles à 300, 400 ou 500 mètres ou que celles-ci seraient plongées dans l'ombre !

Voici ce que vous pourriez voir :

 

 

 

Enfin, voici maintenant ce que vous pourriez voir à 914 mètres ou 1000 yds :

 

 

Il n’est pas difficile de comprendre que les conditions d'éclairage changeantes auront certainement un impact sur notre précision. Vous (et/ou votre observateur) devrez être attentif(s) au moment où la lumière aura changé et de saisir l'opportunité de modifier vos paramètres de visée.

En effet, si vous tiriez sur la cible de gauche (voir l’illustration, ci-dessus) et que soudainement le soleil se levait et illuminait votre cible de sorte qu’elle ressemble à la cible de droite, les paramètres de visée que vous utilisiez quand la cible était dans l'ombre, devraient idéalement revus et vous devriez maintenant « tirer bas » sur la cible illuminée.

L'inverse est également vrai. Si vous tiriez sur la cible à droite et que soudainement un nuage passait au-dessus de votre cible et la projetait dans l’ombre, les paramètres de visée que vous utilisiez sur la cible éclairée vous faisaient tirer très haut sur la cible ombragée et devraient être revus et modifiés.

De combien en haut ou en bas, difficile à dire exactement. A ma connaissance, il n’existe pas d'estimation, ni de méthode scientifique pour calculer ce changement. Mais à titre d’exemple, à 1000 mètres, même un petit changement sur la ligne de tir peut représenter un gros changement lorsque la balle atteint la cible. On devra donc impérativement en tenir compte en TLD !

 

Repères et comparaisons des vitesses du vent :

De 3 à 5 mph (4,83 - 8,05 km/h)

Dans cette plage, vous sentirez une brise régulière mais légère sur votre visage. Veillez à vous concentrer sur ce que vous ressentez sur vos oreilles, à moins qu'elles ne soient dissimulées sous un bob. Si vous êtes capable de voir le mirage (schéma, ci-dessus), les lignes de vagues suivront approximativement l'angle représenté par les positions 5 et 11 heures (ou 7 et 1 heure).

De 5 à 8 mph (8,05 - 12,9 km/h)

Les arbres peuvent vous aider … regardez si les feuilles bougent continuellement, mais pas les branches. Les lignes de mirage, quant à elles, seront orientées à un angle d'environ 45 degrés.

De 8 à 12 mph (12,9 - 19,3 km/h)

Alors que le vent se lève au-delà de la scène des feuilles en mouvement, regardez au sol. Entre 13 et 20 km/h , des objets comme le papier, les feuilles mortes et la poussière commenceront à se déplacer sur le sol.

De 12 à 15 mph (12,9 - 24,14 km/h)

Dans cette plage, les branches, les petits arbres et les arbustes commencent à bouger et à se balancer.

De 15 mph à plus (+ de 24 km/h)

Les plus gros arbres et branches bougeront. Et donc, hélas, ce sera un jour terrible et difficile pour tirer sur les cibles situées à longue et très portée !

 

Ici, un tableau indicatif et relatif à l’échelle de Beaufort

 

 

Une méthode courante d'estimation de la vitesse du vent est également de regarder un drapeau flottant. Le tireur détermine alors l'angle entre le pavillon et le mat, en degrés, puis le divise par 4. Dans l’exemple, ci-dessous, le résultat donne une vitesse approximative en miles par heure de 15mph soit, 24 km/h.

 

 

 

Qu'en est-il de la direction du vent ?

Connaître la vitesse du vent, c'est seulement une très bonne indication. L'autre caractéristique est donc sa direction. Bien que vous puissiez avoir une idée de la direction prise par un drapeau comme ci-dessus, il est plus difficile d’obtenir un angle précis par rapport à votre ligne de visée. Vous devrez donc utiliser d’autres indicateurs. L'herbe est un bon indicatif car il est facile de voir la direction dans laquelle elle se penche sous l’action du vent. Les petits arbres et arbustes fonctionnent s'il y a suffisamment de vent, et la fumée est excellente, s'il y en a dans la région. Si vous n’avez pas d’indice en vue, vous pourrez toujours faire le coup du vieux golfeur en lançant des brins d'herbe ou de légers débris dans l’air pour voir dans quel sens ils tombent.

Quoi qu’il en soit, il est toujours conseillé aux débutants de prendre des notes méticuleuses à chaque essai, lors de leurs tirs avec les conditions de vent, les corrections tourelles / réticule faites ainsi qu’un croquis topographique et un diagramme avec les groupements obtenus en fonction des réglages de la lunette accompagnés des relevés des conditions de tir : pression atmosphérique, la distance, les paramètres de la lunette, position du drapeau, ... .

 

2.   Améliorer sa précision à l'aide d'un anémomètre 

 

Comme nous venons de le voir, les techniques classiques ne sont pas toujours aisées pour apprécier et mesurer l’action du vent. Or, le tireur doit pouvoir rassembler facilement les données dont il a besoin pour ne pas avoir à centrer sa concentration sur des tâches qui ne sont pas liées à sa visée.

Heureusement, de nos jours, il existe des outils technologiques de plus en plus sophistiqués qui vont nous faciliter cette tâche. L'outil le plus fondamental est l’anémomètre de type « Krestrel » qui permet de mesurer la vitesse du vent à la position du tireur. Cet appareil, à moins qu'il ne contienne également un calculateur balistique comme, par exemple, le Krestel 5700 Elite, sera idéalement couplé à l’utilisation d’un logiciel, d’une application sur smartphone/d’un calculateur et/ou aux tables de tir (abaques).

 

 

 

Une des possibilités des plus simples serait d’être renseigné sur le vent en utilisant l’anémomètre d’une station météorologique située à proximité du champ de tir, mais malheureusement, peu de stands de tir n’en ont installé et donc, une jauge de vent, un anémomètre digital voire même, une petite station météo de poche est l’outil incontournable qui devrait faire partie du matériel TLD dans tout bon drag bag. A fortiori, indispensable pour une utilisation dans une situation tactique ou dans une situation de chasse, l'utilisation de ladite jauge contribuera au succès de vos tirs sur le terrain.

Ceci dit, même si un anémomètre portable haut de gamme peut sans doute constituer un investissement rentable pour un opérateur tactique surtout lorsque des vies sont en jeu ou encore pour des chasseurs en situation de chasse à longue distance, et c'est là que la robustesse entre également en jeu, mais cette dépense importante pourrait être tout à fait superflue si le but du tir ne réside simplement qu’à percer des trous dans une cible en carton et ce, uniquement pendant une demi-heure le dimanche.

 

Ici, des tireurs d’élite à l’entraînement avec un Krestel

 

Un reproche que l’on entend souvent à propos de ces anémomètres à main est qu’ils ne vous donneront les données de vent que sur votre position de tir, et non à la cible ni d’ailleurs, dans l’espace entre deux. C’est vrai qu’en général, il n’y a pas souvent aisé de juger avec précision la vitesse du vent directement sur la cible. Cependant, si vous avez des données précises sur la ligne de tir, vous serez mieux en mesure de faire une estimation précise du vent et donc, après calcul, de la chute de votre balle. Parfois, certaines zones auront des drapeaux indiquant la vitesse et la direction du vent entre le tireur et la cible, voire même à côté de la ligne de cibles, mais dans d’autres circonstances, le tireur devra simplement baser son estimation sur la réaction de l’environnement au vent sur la cible, mais dans les deux cas, des données précises contribueront toujours à assurer le succès des tirs.

 

 

Un petit vent peut causer de gros ratés !

Que vous utilisiez une technologie comme un anémomètre électronique ou que vous l’estimiez manuellement pour ensuite l’encoder dans une application balistique, ces données précises sont indispensables.

Des outils tels que les indicateurs météorologiques, les ordinateurs balistiques et les télémètres laser sont également extrêmement utiles et sont devenus maintenant monnaie courante tout en étant étonnamment abordables pour ce qu'ils font. La plupart de ces outils sont suffisamment fiables pour une utilisation sur terrain difficile. Nous allons d’ailleurs examiner l’un ou l’autre de ces outils technologiques par la suite.

Un des meilleurs outils pour apprécier le vent est probablement un Kestrel Applied Ballistics associé aux données que vous avez collectées sur votre arme, par le biais de chronogrammes et de tables balistiques. Bien entendu, et comme nous l’avons déjà vu, d'autres facteurs environnementaux affecteront vos performances, notamment la quantité de lumière solaire, l'altitude et les précipitations.

 

Le Kestrel (ici le modèle 3500) capture les conditions de vent exactes à la position du tireur.

 

Ce petit appareil astucieux à la taille d’un smartphone mesure les conditions météorologiques en temps réel, notamment la vitesse et la direction du vent. Bien que l'appareil dispose d'une notice importante pour comprendre toutes ses fonctions, il reste simple d'obtenir les mesures de base du vent. Il suffit de le diriger contre le vent et de laisser le mode capture s'exécuter. Si vous n'êtes pas sûr de la direction du vent, continuez de le déplacer jusqu'à ce que vous obteniez une lecture maximale de la vitesse pendant que le vent semble stable. Il capturera les vitesses de vent minimales, maximales et moyennes, donc si vous prenez les mesures entre deux rafales, vous aurez une lecture de cette brise constante entre les rafales.

Pour un montant d’environ 225€, c’est une véritable petite station météo complète que vous aurez en main. En appuyant sur un simple bouton, vous obtiendrez toutes les conditions nécessaires pour vous permettre de changer de stratégie de tir, de réduire les risques et d'assurer la sécurité. Bien entendu, si vous n’êtes pas un fan de Krestel, pour pourrez toujours trouver ce type d’appareil (et même moins cher) sur le marché asiatique, mais attention aux compatibilités Bluetooth avec les applications balistiques de vos smartphones.

A titre d’exemple, le Kestrel 3500 Pocket Weather Meter accumule toutes les données météorologiques et les lectures barométriques sur une période de trois heures, même si l'appareil est éteint. Une flèche de tendance indique si la pression est en hausse, stable ou en baisse. Ces données peuvent être utilisées en association avec les calculs de stress thermique et de refroidissement éolien de l'unité, fournissant ainsi des données environnementales en temps réel ainsi que des prévisions prédictives. Pour ceux qui ont des exigences à opérer dans l'obscurité, le Kestrel 3500NV (avec un étui olive terne) est disponible avec un rétro-éclairage rouge de faible intensité pour préserver la vision nocturne.

 

L’appareil vous fournira les mesures suivantes :

 

La vitesse du vent courant/rafales de vent maximum/vitesse moyenne du vent (mph, km/h, ft/min, m/s, noeuds et Beaufort) ;

La température/refroidissement éolien (en Fahrenheit et Celsius) :

La pression barométrique (en inHg et hPa (MB)) ;

La tendance de pression ;

L’altitude (en pieds et mètres) ;

Le point de rosée ;

L’humidité relative.

 

Avec les gammes de mesures suivantes :

Vitesse de l'air: 0.6 à 60 m/s.

Température: -10 à +55°C.

Humidité de l'air: 0 à 100%HR.

Pression atmosphérique: 10 à 1654.7 hPa (0.14 à 24 PSI).

Altitude: -2000 à +9000m.

 

En fait, le Kestrel est suffisamment intelligent que pour savoir de quelle direction le vent souffle. Vous pouvez également le diriger vers votre cible pour capturer cette donnée directionnelle. Avec ces deux informations, l'appareil connaît l'angle et la vitesse du vent par rapport à votre tir. En supposant que vous ayez saisi vos informations sur les munitions, le reste est automatique. Le Kestrel vous indiquera le nombre exact de clics, de mils ou de minutes d’angle à régler pour tenir compte du vent !

Mais il existe des modèles encore plus sophistiqués. Exemple, le Kestrel 5700 Elite avec balistique appliquée. Mais celui-ci vous coûtera environ 700€. Oui, c’est un budget, mais voyez l’engin par vous-même :

 

Le Kestrel 5700 Elite

 

Le Kestrel 5700 Elite Weather Meter est livré avec une solution logicielle (Applied Ballistics Elite). Cette combinaison avec les mesures de vitesse du vent, de direction et de densité d'air très précises offre des solutions de réglages d'élévation et de dérive pour une meilleure précision de tir à longue portée.

L'application gratuite de Kestrel LiNK Ballistics vous permet de construire et de gérer vos profils de fusil/balle et de les télécharger sur le Kestrel 5700 Elite en choisissant parmi une bibliothèque de modèles de Drag Bullet personnalisés pour les solutions de gamme transsonique et subsonique les plus précises disponibles.

Vous pouvez configurer l'appareil pour qu'il fonctionne de l'une des deux manières préférées, soit en tant que station météo autonome et solveur balistique, soit vous pouvez l’utiliser avec un appareil compatible, un smartphone, une tablette ou un télémètre et exécuter le solveur balistique via l'appareil secondaire.

L’appareil peut également être combiné et monté sur un mini trépied Kestrel pour avoir une solution de surveillance balistique autonome sur pied que vous pouvez positionner à la cible sans quitter votre position de tir. L'application LiNK Ballistics vous permet même de configurer plusieurs cibles.

 

Ici, la station sur son trépied

 

Il existe deux versions de Kestrel 5700 Elite:

Les données standard Kestrel 5700 Elite peuvent être transférées à l'aide du câble de transfert de données USB K5000 à un appareil Windows/Mac. La version LiNK Kestrel 5500FW a une connectivité Bluetooth qui vous permet de transférer des données sans fil vers un appareil iOS (iPhone, iPad) ou un smartphone ou une tablette Android lorsque vous êtes à portée de l'application Kestrel LiNK Ballistics appropriée.

Vous pouvez également transférer des données sans fil vers un ordinateur Windows ou Mac à l'aide du dongle USB Bluetooth Kestrel optionnel. Les données peuvent être consultées en direct sur l'application jusqu'à 100 mètres (ligne de mire).

Les unités compatibles LiNK peuvent être également couplées sans fil avec des télémètres laser compatibles Bushnell Elite 1 mile CONX, pour intégrer de manière transparente les données cibles dans la solution balistique pour une vitesse.

Attention, pour rappel, comme pour tout solveur balistique, les résultats que vous obtiendrez seront aussi bons que les données que vous y entrerez. Bien sûr, l'avantage de la solution Kestrel est qu'elle rassemble pour vous toutes les données environnementales en temps réel.

 

Caractéristiques techniques du Kestrel 5700 Elite avec Applied Ballistics & LINK :

 

Utilise les modèles personnalisés de la bibliothèque de coefficients balistiques Applied Ballistics ;

Mesures précises des traînées de projectiles ;

Permet de stocker jusqu'à 30 profils d'armes (et de munitions) ;

Possibilité d'enregistrer jusqu'à 10 cibles ;

Calcule les solutions complètes de tir à longue distance ;

Sélection du coefficient balistique G1, G7 ou courbes Customs AB lors du calcul d'une trajectoire ;

Obtient les données de coefficients balistiques AB pour plus de 225 balles ;

Mesure jusqu'à 15 paramètres environnementaux ;

Possibilité d'établir la corrélation entre le logiciel et vos propres trajectoires, basée sur les impacts observés à longue distance ;

Calcule et ajuste la dérive gyroscopique, le saut aérodynamique et l'effet Coriolis ;

Mesure la vitesse du vent ;

Indique la température et calcule la température ressentie ;

Indique l'humidité relative ;

Indique l'indice de contrainte thermique ;

Indique la température du point de rosée ;

Indique le taux d'humidité ;

Indique la pression barométrique et mesure la pression atmosphérique ;

Indique l'altitude et calcule la densité d'altitude ;

Prend en compte la direction du vent grâce au compas intégré ;

Indique le vent de travers, ainsi que les vents de face et vents arrières.

 

 

 

Conclusion

 

Ce mois-ci, nous nous sommes retrouvés autour d’un sujet déterminant pour la réalisation d’un tir précis en TLD. En effet, parmi tous les paramètres qui modifient ou influent sur le trajet de la balle et/ou de la précision (distance à la cible, humidité, pression atmosphérique, …) auxquels les tireurs qu’ils soient d’élite, simples chasseurs ou tireurs TLD doivent être très attentifs à l’influence du vent, l’analyser et appliquer les corrections nécessaires aux tourelles de leur lunette (ou de corriger directement au réticule) avant d’appuyer sur la détente.

Tous les aspects du vent sont importants. Que ce soit à votre position, à mi-chemin et directement à la cible, lors de la lecture du mirage ou de la végétation, il faudra prendre en compte toutes les informations disponibles pour effectuer le tir. Tout se décompose en volume (vitesse), valeur (cosinus) et terrain. De nombreux outils et technologies existent pour rassembler ces données indispensables.

Analysez le vent dans une approche étape par étape, testez le comportement de votre fusil dans toutes les conditions de tir et configurez correctement votre lunette en prenant note de tout cela pour la prochaine fois où vous rencontrerez des conditions similaires et surtout, ne tenez rien pour acquis. Ceci dit, lorsque vous tiendrez compte de chaque variable et que vous prendrez votre temps pour traiter les informations nécessaires, les vents ne vous paraîtront plus ou pas si compliqués.

 

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22 mars 2020 7 22 /03 /mars /2020 19:23

 

 

 

Le mois dernier, je vous avais proposé l’étude de l’impact effets atmosphériques et/ou météorologiques tels que la pression atmosphérique, l’humidité, la densité de l’air et la pluie sur la précision en TLD. Ce mois-ci, et même si vivons dans une ambiance « NBC » et que nous ne sommes peut-être pas prêts de sitôt à retourner au stand, je vous ai préparé un article dans lequel nous allons examiner l’impact de l’action du vent sur la précision des tirs réalisés à longue distance.

 

 

 

Bon courage, veillez bien sur vous, et bonne lecture.

 

 

 

 

5ème partie – L’influence de l’action du vent sur la précision en TLD.

 

 

 

Précédemment, nous avions vu que les variables environnementales affectent la densité de l'air, qu’un air plus dense provoque plus de traînée sur une balle et que d’autre part, la diminution de la température ou l'augmentation de la pression atmosphérique se traduit par une variation de la densité de l'air. Nous avions également parlé de la notion de l'altitude-densité (la combinaison de la pression barométrique, de la température et de l'humidité), car elle déterminera la facilité avec laquelle une balle se déplacera dans l'air.

Enfin, les conditions météorologiques peuvent également modifier la facilité avec laquelle une balle se déplacera dans l'air. Bien entendu, vous ne pouvez pas contrôler ces conditions météo et bien que la gravité soit constante, le vent lui, ne l’est pas !

En effet, l'altitude-densité augmente à mesure que la pression barométrique diminue, ce qui diminue la résistance de l'air, mais une chute de pression au baromètre peut également indiquer une tempête imminente, ce qui signifie une augmentation du vent qui aura ses propres effets sur un tir à longue distance. Tous les tireurs savent que dès que la balle quitte le canon de leur carabine, tout mouvement d'air la fait dériver et il est même communément admis qu'un vent de travers de 8km/h (soufflant directement perpendiculairement au tir) peut, à titre d’exemple, faire dévier la trajectoire d'une .308 Win. jusqu' à 3 pouces (76mm) sur une ciblée placée à 300 mètres. Mais, juger les effets du vent pour un tir à moyenne ou à longue distance est semé d'embûches et de nombreux tireurs grimacent immédiatement à l'idée de se confronter au vent, a fortiori en TLD. En effet, imaginez le « carnage » occasionné à votre précision sur une distance de 1000 mètres lorsque le vent peut souffler dans plusieurs directions sur toute la trajectoire de la balle !

En fait, le vent n’est pas quelque chose de dramatique quand il est stable et prévisible. C’est-à-dire finalement tant qu’il agit comme une constante et non comme une variable. En effet, dans ce cas, nous pouvons calculer son effet sur le vol de notre balle et procéder aux ajustements lunette nécessaires pour le compenser en conséquence. C’est quand le vent est imprévisible, en rafale et irrégulier qu’il fait des ravages sur la précision de nos tirs. Et donc, le vent peut occasionner toute une gamme d'effets qui peuvent faire dévier la balle. Bryan Litz (balisticien) l’a très bien compris et c’est pourquoi, il écrivait dans son livre Applied Ballistics For Long Range Shooting : « Je crois que l'étude de la nature de la déflexion du vent devrait être la plus haute priorité pour les tireurs à longue portée ». C’est tellement vrai !

 

 

 

La dérive du vent est l'effet d'un vent de travers pendant le vol de la balle. La dérive du vent est généralement exprimée en pouces, ou en MOA. Le MOA est une valeur importante pour ajuster avec précision les lunettes de visée. Ce qui cause la dérive du vent est la traînée. La traînée fait tourner la balle dans le vent. Ainsi, la traînée pousse la balle sous le vent, ce qui fait que les balles suivent le vent, avec un effet un peu moins important par vent de face ou vent arrière. Le plus souvent, la dérive est latérale, mais dans de rares occasions, comme lorsque vous tirez parallèlement à une montagne très escarpée avec un vent fort qui monte ou descend, le vent peut aussi pousser votre balle verticalement et cela donnera lieu à ajuster également votre tourelle en élévation.

 

Illustration des impacts sur cible d’un tir réalisé dans un vent d’Est soufflant à 3 heures

          De la cible 1, sans vent - tir plein centre, jusqu’à un vent de 16km/h - cible 6, avec l’impact hors cible

 

Un vent de travers parfaitement perpendiculaire à la trajectoire de votre balle est généralement appelé vent « à pleine valeur », car il exerce la plus grande dérive possible. Un vent droit face à vous ou venant de derrière vous est appelé « aucune valeur » car il n'a aucun effet ou presque sur le trajet de la balle.

Un vent oblique à 45 degrés, de droite ou de gauche, n'a pas une valeur de moitié, mais une valeur de trois quarts. Il a un effet de 75%, même si l'angle n'est qu'à mi-chemin entre aucun effet et plein effet. L'effet n'est pas proportionnel à cause de l'aérodynamique d'une balle en vol.

Autre exemple, une fois que le vent ne fait plus que 15 degrés à droite ou à gauche, on n’utilisera déjà plus qu’un quart de la valeur du vent lors de la compensation. Nous verrons tout cela en détail par la suite.

N.B. : Les tireurs Bench-Rest utilisent quant à eux, des valeurs encore plus fines, divisent et calculent le vent pour une visée encore plus exacte.

Un vent contraire augmentera légèrement la vitesse relative du projectile et augmentera la traînée et sa diminution correspondante. Un vent arrière réduira la traînée et la chute de balle. Mais dans « le monde réel » des tireurs, les vents soufflant parfaitement de face ou par l'arrière sont très rares, car le vent est rarement constant en force et en direction, et interagit normalement avec le terrain sur lequel il souffle. Cela rend souvent difficile la visée ainsi que les corrections à apporter, surtout sur très longue distance !

Cependant, le vent n'est pas suffisamment constant pour maintenir une vitesse et une direction constantes de votre position de tir à l'emplacement de votre cible. De plus, il change constamment, souvent de seconde en seconde, tout comme sa vitesse. Pour ajouter à la complexité, il n’est pas rare que les conditions de vent se modifient sur toute la distance de votre tir. Il peut souffler dans une direction opposée vers le bas. Il peut y avoir des tourbillons et des tourbillons tout le long de la trajectoire de votre balle qui perturberont vos tentatives de vous y adapter. Et donc, sur les terrains obstrués, qu’ils soient artificiels ou naturels, la vitesse et la direction du vent peuvent être complètement différentes et ce, de votre position de tir et à la cible.

 

Mais dans quelle mesure le vent affecte-t-il le vol d'une balle lors d’un à longue portée ?

 

 

 

Voici un exemple de tirs réalisés à 400m au calibre .308 Winchester Sierra HPBT Match 168 gr. dans un vent de 33 km/h et tourbillonnant. On distingue clairement le « spread » des coups en fonction des rafales de vent. Passant d’un match 10 à un 7 et de gauche à droite !

 

Répartition des 15 tirs réalisés avec une.308 Win SIERRA HPBT Match 168 gr.

 

 

En comparaison, et dans les mêmes conditions de tir et même distance, mais avec des tourbillons, voici une cible réalisée avec un plus petit calibre comme le .243 Winchester avec des Sierra HPBT Matchking 95gr. On voit immédiatement que les coups sont distribués de manière encore bien plus erratique avec un spread passant du match 10 à un 2 et ce, en tournant tout autour du centre !

 

 

 

Considérons un autre exemple très simple. Supposons que nous visions une cible mise à 1,000 Yds avec un 0,308 Win. S'il y a un vent constant de 3,2 km/h se déplaçant perpendiculairement de côté et même sur toute la distance de tir, on peut s'attendre à ce que la balle dérive d'environ 11 pouces (+/- 28 cm) de côté.

Toutefois, si le vent soufflait à 8 km/h, la dérive serait alors de 41 pouces, c.-à-d. à 104cm ~= 1 mètre ! Cela signifie qu'une estimation incorrecte du vent de seulement 5 km/h peut entraîner une perte de précision de 30 pouces sur le côté. Et c’est avec un vent encore modéré, car si le vent soufflait à 32km/h, on observerait un mouvement latéral de la balle de 120 pouces, c.-à-d. de 305 cm ou encore de plus de 3 mètres !

Alors, si on ajoute à cela que le vent n’est presque jamais constant. Pire encore, qu’il pourrait souffler dans des directions complètement différentes et sur des distances différentes comme il n’est pas rare d’avoir un vent de travers, de gauche à droite et puis, dans un sens de travers opposé de droite à gauche à la cible, je vous laisse imaginer que pourrait-être la déviation de la balle !

Par conséquent, apprendre à lire le vent et à en évaluer la vitesse et la valeur est une compétence à acquérir absolument pour tout sportif qui veut devenir un bon tireur TLD. Si vous faites attention aux conditions atmosphériques et que vous maîtrisez bien votre fusil et que vous connaissez bien le comportement de votre cartouche, les ajustements en élévation et en dérive sont prévisibles et répétables. Mais le vrai « must » sera de savoir « jauger » le vent et de s’y adapter en « live ».

 

L’influence du vent

 

 

 

Comme nous venons de le voir, de mauvaises conditions météorologiques peuvent entraîner une « maladresse » au tir, et il vous faudra de réelles compétences pour « matcher » coup après coup lorsque le vent souffle. Pour savoir vous adapter à de telles conditions, vous devrez d'abord avoir une bonne compréhension de deux facteurs relatifs au vent : sa direction et sa vitesse.

Sa direction

La direction du vent peut être déterminée assez rapidement par l’observation de la façon dont les éléments l'environnement bougent, se déplacent autour de vous. S’il y a des drapeaux ou tout ce qui peut y ressembler ou encore, des éléments de feuillage dans la scène à observer, la direction est immédiatement apparente, mais si vous êtes sur le terrain, vous devrez utiliser la nature à votre avantage et être autrement perspicace.

Regardez comment les arbres bougent, ou l'herbe, les feuilles ou la poussière. De là, vous pourrez déterminer la direction du vent et vous préparer à le compenser. Donc, par exemple, si le vent va d'Est en Ouest et que vous faites face au Nord avec votre arme, vous devrez viser plus vers la droite, à l'Est, pour le compenser. Il suffit de retenir la règle toute simple que les vents de droite pousseront la balle vers la gauche, et vice versa.

Sa vitesse

La vitesse peut également être déterminée par les drapeaux ou la nature. Si vous sentez une légère brise souffler sur votre visage alors, sa vitesse devrait se situer entre 3 à 8 km/h, si les feuilles des arbres soufflent et se déplacent, c'est 8 à 12 km/h, si la poussière monte, c'est du 13 à 20 km/h, et si les petits arbres se courbent et se balancent, le vent oscille entre 20 et 25 km/h.

 

Les valeurs du vent

 

 

Après avoir déterminé la direction et avoir fait une estimation de la vitesse du vent, vous devrez attribuer une valeur à votre vent. Le système des valeurs que nous allons voir fonctionne à l’aide d’une représentation graphique d’une horloge dont les heures seront couplées à un coefficient, d’une valeur qu’il faudra utiliser pour établir notre calcul qui conduira à rectifier le tir via les réglages lunette adéquats (nbre de clicks à mettre aux tourelles).

Conçue par l'armée, l'horloge de valeur est une méthode facile pour se souvenir des valeurs de vent. Votre fusil sera toujours sensé pointer vers midi. Si le vent souffle face à vous et directement de douze heures vers 6h, ou de vos six heures à vos 12h, vous n'aurez aucune valeur à tenir en compte, et aucune correction du vent n'est nécessaire (0.00). En effet, la pointe de la balle ou sa base a une petite section transversale par rapport à la zone du côté de la balle.  Un vent sans valeur n'aura aucun effet sur la trajectoire horizontale de la balle.  Maintenant, un vent de face à 12 heures augmentera la traînée sur la balle, ce qui entraînera un point d'impact inférieur sur la cible, mais cela n'affectera pas votre réglage de la dérive.

 

Règle :

  • Un vent qui souffle vers vous, un vent de face, est un vent de 12 heures ;
  • Un vent arrière qui souffle dans votre dos - votre six - est un vent de 6 heures ;
  • Un vent venant de votre droite, soufflant sur votre gauche, est un vent de 3 heures.
  • Et un vent qui souffle de votre gauche est un vent de 9 heures.

Si le vent est compris entre 10 et 11 h, 1 et 2 h, 4 et 5 h, et enfin, 7 à 8 h sur votre horloge de valeur, vous aurez ce qui est considéré comme étant une demi-valeur et nécessitera une correction de 0,5. Grosso modo, cela affectera la dérive de moitié autant qu'un vent de pleine valeur.

Si le vent vient de 9 heures, vent qui poussera la balle vers la droite et vers le bas (Plus la vitesse du vent est élevée, plus l’impact de la balle sera bas et vers la droite sur la cible), ou de 3 heures, c'est une valeur complète (1), et nécessitera le plus de correction puisque le vent affecte tout le côté de la balle en descendant. Un vent de pleine valeur poussera la balle dans la direction du vent, mais il changera également le point d'impact vertical. Un vent fort de pleine valeur détournera la balle de façon beaucoup plus spectaculaire, même à courte portée. Un vent de 3 heures entraînera quant à lui, un impact de la balle vers la gauche et vers le haut. Il montera en diagonale sur la cible, mais pas autant qu'un vent de 9 heures qui déplace la balle en diagonale dans la direction opposée. C'est parce que la balle tourne contre le vent.

Un vent de 12 heures augmentera la traînée sur la balle, ce qui la ralentira. La balle mettra plus de temps à atteindre la cible par rapport à un vent calme. Cela entraînera la chute du point d'impact sur la cible.

De même, un vent de 6 heures poussera contre la base de la balle, ce qui augmentera légèrement la vitesse de la balle. Un vent arrière fera grimper la balle verticalement sur la cible par rapport à une condition de vent bénigne ou faible.

Enfin, il faut savoir également que la déviation par le vent est une fonction linéaire directe de la vitesse du vent.

Remarque : La plupart des canons sont usinés avec une torsion à droite (vous pouvez acheter un canon avec une torsion gauche, mais dans la plupart des cas, votre canon fera tourner la balle dans le sens des aiguilles d'une montre). Pour les tireurs à longue portée, cela provoquera un phénomène appelé spin-drift, où la balle dérivera naturellement vers la droite sur la distance.

Il est important de savoir quelles sont ces valeurs pour obtenir une mesure précise et des réglages fins qui aboutirons à vous assurer un tir précis.

Le principe : pour tirer avec précision dans le vent, compensez en visant dans la direction d'où vient le vent. Au fur et à mesure que la balle se déplacera vers le bas, elle dérivera vers votre cible. Mais pour que cela fonctionne, vous devrez cependant savoir exactement dans quelle mesure le compenser.

Notez que bien que les angles pour 8 et 10h soient les mêmes, les valeurs sont un peu différentes. Cela tient compte du fait qu'un vent de 10 heures est également partiellement un vent de face et ralentira un peu plus la balle. Mais c’est totalement académique, car le nombre que vous attribuez à la vitesse du vent restera une supposition !

 

Finalement, pour simplifier les choses, le major (US) John Plaster explique dans son cours comment déterminer les valeurs du vent et effectuer vos tirs à longue distance avec des vents différents de manière très simple :

 

 

 

Afin d'interpréter et d'appliquer correctement la compensation du vent, vous devez déterminer l'angle du vent, et sa façon dont il va influencer la balle pour déterminer la quantité de dérive à régler sur votre lunette. Un vent arrière ou vent de face n'aura aucune valeur comme nous l’avons vu, ci-dessus, car il n'a pratiquement aucun effet sur le vol d'une balle. Un vent de travers direct, qui souffle de 90 degrés dans la trajectoire de la balle, est appelé un vent « complet » car le plein effet du vent sera ressenti.

Un vent oblique de 45 degrés, de droite ou de gauche, n'a pas une valeur de moitié, mais bien une valeur de trois quarts. Il a un effet de 75%, même si l'angle n'est qu'à mi-chemin entre aucun effet et le plein effet. Mais, une fois qu'il ne fera plus que 15 degrés à droite ou à gauche alors, déjà un quart de la valeur du vent devra être utilisé lors de la compensation. Simple, non ?

Notons également que dans les matches de précision PRS et F Class, les meilleurs tireurs peuvent détecter un changement de vent de 1 mph (1,6 km/h) et s'ajuster si nécessaire, mais généralement, c’est uniquement au niveau de leur poste de tir et pas aux cibles.

 

Exemples de calcul

 

Rappel relatif à la Minute d’Angle (MOA) :

Une minute d'angle (MOA) est un terme de mesure qui équivaut à 1 pouce (25,4mm) à 100 yds. Cet angle s'étend avec la distance. C’est ainsi que le même MOA correspond à 2 pouces à 200 yds, 3 pouces à 300 yds, et ainsi de suite.  La plupart des lunettes utilisent les réglages tourelle en hauteur et en dérive avec un incrément de 1/4 MOA par click à 100yds. C’est-à-dire, qu’il faut faudra mettre (tourner) 4 clicks pour obtenir 1 MOA.

Si nous nous servons du tableau, ci-dessous, pour le tir d’une 7.62 NATO en 173 grains et

 

On notera que la compensation sur toutes les tables reflète une pleine valeur.

 

que par souci de simplification pour ce premier exemple, nous dirons que le cadran est à 90 degrés, et que comme nous l'avons vu, qu’il s’agit donc d’une pleine valeur « full value » : vent avec un coefficient de 1.  Avec une vitesse de 5 mph (8 km/h) et, si vous estimez que votre cible est située à 600 mètres alors, en regardant dans le tableau ci-dessus, on constate que la correction à apporter est de 16.0 pouces. Si votre lunette de tir comporte un bouton de dérive réglable, vous composerez donc l'équivalent de 16 pouces pour 600 mètres, et si vous avez un bouton de réglage à 1MOA, vous réalisez que 1 MOA est égal à six pouces à 600 mètres et donc, vous diviserez 60 par six, ce qui équivaut à dix, et vous cliquerez donc pour arriver à mettre 10 MOA sur votre lunette (au ¼ MOA= 4 clicks pour 1MOA) soit, en tournant 40 clicks au total après quoi vous pourrez tirer une balle d’essai.

 

Si maintenant, nous nous servons du tableau, ci-dessous, pour une .308 Win. BTHP Match en 168 grains :

 

 

Si vous savez que le vent est de 15 mph (24 km/h) et qu’il vient d’une direction oblique à 45 degrés et que la distance à la cible est de 800 mètres. Le tableau indique que la correction intégrale (avec coeff = 1) serait de 96,1 pouces, mais attention, nous n'utiliserons que les trois quarts (0.75) de cela car on sait que le vent est en oblique à 45 degrés ! Dès lors, les trois quarts des 96 pouces valent 72 pouces. Par conséquent, si vous avez un bouton de réglage à 1MOA, vous réalisez que 1 MOA est égal à huit pouces à 800 mètres et donc, vous diviserez 72 par huit, ce qui équivaut à neuf, et vous cliquerez sur neuf MOA à votre lunette soit, 36 clicks. 

Retenez que finalement, le plus facile et important à connaître est la liste qui correspond à 10 mph car une fois mémorisée, il sera plus facile de calculer mentalement puisqu’à peu près tout peut être divisé ou multiplié lorsque vous commencez par un facteur 10.

Notez que la compensation double quand la vitesse du vent double. En effet, la compensation nécessaire pour un vent de 20 mph est le double de celle d'un vent de 10 mph, tout comme cinq mph est la moitié de celle de 10 mph. Mais attention, les différences de distances ne sont pas proportionnelles : une compensation de 600 yards vaut bien plus du double de celle de 300 yards. En effet, plus la balle va loin, plus elle ralentit et plus l'effet s'aggrave.

 

Formule permettant de déterminer la déflexion du vent subie par un projectile

 

Il existe une formule qui permet de déterminer la déflexion du vent subie par une balle donnée, pour un projectile lorsqu’il se déplace. La formule est finalement très simple, mais il faudra utiliser les unités correctes : les pieds/secondes.

D = la déviation latérale en pieds

W = la vitesse du vent en travers en ft / s

T = le temps de vol en secondes (Le « vrai » temps de vol)

R = la distance en pieds (1 pied = 0,3048 mètre)

V = la vitesse initiale en ft / s

Alors, on aura la formule :   D = W (T - R / V)

 

NB: Pour convertir les ft/s en m/s à  1 pied/seconde = 0,3048 mètre/seconde

       Et aussi : 1 Yard = 3 pieds

                     : 1 mille par heure = 1,61 km/h

                     : 1 pouce = 25,4 mm

 

Application de la formule 

Prenons l’exemple d’une .22 tirée en TLD à une vitesse V de 1100 ft / s (335,28 m/s), selon les tableaux balistiques, le temps de vol T est de 1,39 seconde à une distance R de 400 Yds. Ainsi, la déflexion D du vent en pieds à 400 Yds (1.200 pieds) en raison d’une vitesse W de vent de travers de 20 mph (29,333 ft / s ou 32,2km/h) serait de : 29,333 x (1,39 - 1200/1100) = 8,77 pieds ou 105,2 pouces soit, 2,67 mètres. Oui, vous avez bien lu, une déviation de 2,67 mètres !

Divisez cela par 4 x 1,0472 et vous obtenez 25,1 minutes d'angle, ce qui correspond à ce que l'on observe dans la pratique. L'expression (T - R / V) est généralement désignée par le terme de « délai », c'est-à-dire le temps nécessaire pour que la balle soit retardée par l'air d'atteindre la cible, au-delà du temps qu'elle aurait pris dans le vide. Il est clair que la déflexion du vent est le produit de la vitesse du vent et du temps de retard.

 

Voici aussi la méthode USMC

 

 

Pour calculer les changements à opérer pour adapter la visée au moment du tir dans le vent, l'USMC a eu recours à cette méthode de réglage de la dérive après avoir déterminé la direction et la vitesse du vent, on va utiliser la formule suivante :

 

Plage à 100 m. Vitesse x dans MPH / 15 (Le 15 est une constante mathématique) = MOA réglage latéral

 

Par exemple, votre cible est située à 300 mètres de vous, et il y a un vent de 10 MPH, alors on aura :

 

3 x 10 =  30  /  15 = 2 MOA  

 

Cliquez dès lors ces 2 MOA en fonction de la configuration tourelle de votre lunette dans la direction du vent.

 

Il s'agit d'une bonne formule, sauf que celle-ci ne garde sa bonne précision que seulement jusqu’à 500 mètres voire, un peu moins (100-500 mètres diviser par 15).  En effet, lorsque votre cible est plus éloignée, la constante mathématique doit varier, comme indiqué ci-dessous :

 

  600 mètres:    Diviser par 14 au lieu de 15, puis pour :
  700 mètres:    Diviser par 13 
  800 mètres:    Diviser par 13 
  900 mètres:    Diviser par 12                                                                                                      1000 mètres:    Diviser par 11

 

 

Petit conseil pratique pour mieux tirer dans le vent

 

Les tireurs professionnels vous diront de ne pas faire des pauses lors d'un vent constant et que vous obtiendrez de bien meilleurs résultats en tirant dans un vent prévisible plutôt que d’attendre en espérant qu'un court instant de calme dure assez longtemps pour que votre balle atteigne la cible.

Les fortes rafales nécessitent de synchroniser votre tir. Lorsque vous êtes confronté à deux vents, essayez de chronométrer votre tir pour qu'il soit tiré pendant le vent le plus lent ou avec le moins de rafales ou encore avec le vent le plus éloigné afin qu'il y ait moins d'effet néfaste et un résultat plus prévisible. (Cela devient assez complexe, mais la raison pour laquelle il faut préférer de tirer à travers un vent plus éloigné est qu'il y a moins de temps de vol restant pour être affecté par le vent.).

 

 

Quid de la déflexion par le vent des balles de chasse ?

 

 

 

De par sa nature même, la chasse à longue distance dans le vent requerra peut-être moins de connaissances et d'expérience que pour le TLD de compétition. Voici pourquoi …

En effet, par nécessité de ne pas tarder trop pour ne pas laisser fuir le gibier, les calculs du vent pour la chasse doivent donc être relativement simples, idéalement utilisés par réflexe, par instinct et avec un traitement de l’information basé sur des règles et une expérience simples plutôt que des formules compliquées à retenir ou des calculs complexes. C'est dans des moments pareils que la notation de vos paramètres dans un carnet de tirs avec vos conditions de tir lors de chasses antérieures peut vous aider grandement. En fait, plus le vent affecte le vol de balles tôt, plus son effet sera amplifié. Ainsi, la règle empirique N° 1 pour la chasse à longue distance est la suivante : le premier tiers de la distance représente 30% d'impact, le deuxième tiers est de 40% et le dernier tiers représente 30% du vent. En termes simples, les deux premiers tiers du parcours de la balle représentent 70% de l'impact du vent.

Règle N°2, le chasseur devra, si possible, approcher le gibier et positionner rapidement sa carabine dans le sens d’un vent de 6h ou de 12h, dans une « zone neutre » (un vent sans valeur est un vent qui n'aura aucun effet sur la trajectoire horizontale de la balle) pour annuler ou presque ses effets afin de mettre un maximum de chance de son côté. Pour être clair, cette zone neutre se situe approximativement entre 337,5 et 22,5 degrés pour les vents contraires, et entre 157,5 et 202,5 degrés pour les vents arrière. Cela signifie que les directions du vent qui peuvent provoquer une déviation importante des balles se situent généralement entre 22,5 et 157,5 degrés avec un vent soufflant de droite à gauche, et entre 202,5 et 337,5 degrés avec un vent soufflant de gauche à droite et que 22,5 degrés de chaque côté de zéro ou de 180 degrés est une zone neutre au vent, dans le sens où un vent qui souffle à ces angles ne déviera généralement pas suffisamment une balle pour nécessiter des ajustements de visée latérale à des portées de tir normales.

Le chasseur qui voudra tirer par vent fort à longue distance peut aussi simplifier sa vie en choisissant des cartouches et des charges qui résistent à la déviation latérale des balles. Cela implique de choisir une cartouche et une charge qui équilibrent le mieux la vitesse, le poids et le coefficient balistique des balles puisque qu'une combinaison cartouche / charge qui a les attributs d'une vitesse élevée, d'un poids de balle relativement lourd, et d'une balle à BC élevé résiste mieux au vent qu'une cartouche / charge BC plus lente, plus légère et plus faible. Mais pour la chasse à courte distance dans le vent, on ne devrait se soucier ni de sa force ni, de sa direction.

 

 

Conclusion

Depuis le début de cette série d’articles consacrés aux éléments susceptibles d’influencer la précision des tireurs TLD, nous avons vu que dès que la balle quitte et s'éloigne du canon de l’arme, les effets de l'atmosphère et de la gravité deviennent « dramatiques » pour sa précision. Rappelons que le coefficient balistique (ou chiffre BC) des cartouches employées va avoir une importance déterminante sur la précision obtenue car il s’agit de leur capacité à vaincre la traînée atmosphérique ainsi que la dérive au vent. Ce cinquième chapitre avait justement pour objectif d’étudier l’effet du vent sur la précision de nos tirs en TLD. La déviation du vent fait référence à l'effet physique des courants d'air qu'une balle est obligée de combattre lorsqu'elle se dirige vers une cible. Le vent peut provenir de n'importe quelle direction et l'effet sur la balle peut varier considérablement en fonction de la densité de l'air, de l'humidité, de la température et d'autres conditions atmosphériques.

Et nous savons (ou découvert) que même si le vent est probablement l'excuse la plus courante pour les tirs ratés à longue portée, nous pouvons néanmoins et dans une certaine mesure, le contrecarrer par certaines techniques prédictives et de calcul au lieu de ne s’en tenir que d’aller tirer que par beau temps pour ne pas gaspiller des cartouches. En effet, les tireurs qui prétendent vouloir faire du TLD feraient bien mieux se forcer de s’exercer à tirer dans la brise et d’en tirer des leçons afin d’acquérir une meilleure maîtrise. Le mois prochain, nous continuerons sur le sujet et verrons qu’est-ce que la technologie et certaines précautions ou techniques peuvent nous apporter pour améliorer notre précision. 

 

 

Voici une série de liens relatifs aux sujets développés dans cet article

 

 

 

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19 février 2020 3 19 /02 /février /2020 12:53
 L’influence des facteurs environnementaux sur la précision en TLD 4ème partie  –  L’influence d’autres paramètres météo.

 

 

 

 

Chers lecteurs,

 

Le mois dernier, je vous avais proposé l’étude de l’impact de la température sur la précision en TLD. Nous allons cette fois examiner l’impact que peuvent avoir certains autres effets atmosphériques ou météorologiques tels que la pression atmosphérique, l’humidité, la densité de l’air et la pluie sur la précision des tirs réalisés à longue distance.

 

 

 

 

 

Bonne lecture.

 

 

 

 

4ème partie – L’influence des autres paramètres météo sur la précision.

 

 

 

Nous avons déjà vu que les variables environnementales affectent la densité de l'air. Un air plus dense provoque plus de traînée sur une balle. La diminution de la température ou l'augmentation de la pression atmosphérique se traduit par une variation de la densité de l'air.

La pression atmosphérique (et pas nécessairement l'altitude) peut modifier la densité de l'air. Il est vrai que les hautes altitudes ont généralement un air moins dense. Cependant, les conditions météorologiques peuvent modifier la pression atmosphérique à la même altitude et provoquer la même pression atmosphérique à différentes altitudes. Par conséquent, une mesure de la pression atmosphérique réelle sera plus importante que la hauteur de votre point d’ascension.

La « pression barométrique », quant à elle, est une mesure de la pression atmosphérique qui a été corrigée comme si le lieu de la mesure était pris au niveau de la mer. La pression barométrique est utile lorsque vous comparez les conditions météorologiques dans les rapports météo ou de points géographiques éloignés. La pression de la station, quant à elle,  est utile lorsque vous essayez de déterminer la densité de l'air car il s'agit d'une valeur qui n'a pas besoin d'être corrigée pour l'altitude.

On notera que les effets de la pression atmosphérique et de la température peuvent s’annuler partiellement. Aux altitudes plus élevées, la pression atmosphérique et la température sont souvent plus basses qu'aux altitudes plus basses.

Les variables environnementales qui affectent la trajectoire d'une balle sont les suivantes :

1. La pression de l'air ;

2. La température (que nous avons étudiée le mois dernier) ;

3. L’humidité ;

4. Le vent (que nous étudierons lors du prochain article).

Il existe également des éléments appelés « dérive de spin » et l'effet Coriolis (et Eötvös) qui peuvent également modifier le trajet de votre balle. Cependant, nous réserverons leur éventuelle étude pour des articles ultérieurs.

 

L’influence de la pression atmosphérique

 

 

 

A longues distances, la pression atmosphérique modifie le vol de la balle et son impact pourrait être plus important que vous ne le pensez. Mais, comment la pression atmosphérique influence-t-elle la trajectoire d'une balle ?  En résumé, on peut dire que :

• Un air plus dense ralentit une balle, exposant ainsi à plus d'effets de gravité ;

• Plus la pression atmosphérique est élevée, en raison de l'altitude ou des conditions météorologiques, plus l'air se  densifie ;

• Pour la visée, la pression barométrique est finalement peu utile ;

• Les calculateurs balistiques sont souvent nécessaires et précieux pour comprendre et tenir compte des effets de la  pression atmosphérique sur une balle.

Dans les articles précédents, nous avons vu en quoi la gravité et le vent sont les deux principales variables qui affectent le trajet de votre balle. Mais, d'autres variables environnementales ont également leur importance. Cependant, elles ne modifient que l’effet de la gravité.

Ce qu’il faut en retenir, c’est que certaines variables peuvent modifier la densité de l'air et qu’une balle ne voyage pas aussi bien dans un air plus dense / plus épais :  un air plus dense = balle plus lente = impact plus faible sur une cible.

Par conséquent, une balle ralentit plus rapidement dans un air dense et épais que dans un air moins dense et plus mince. En effet, une balle qui ralentit davantage prendra plus de temps pour atteindre une cible et sera davantage déplacée de sa trajectoire d'origine par la gravité et le vent.

Nous allons explorer chacune des trois variables qui affectent la densité de l'air individuellement, car chacune est extrêmement importante à comprendre.

 

Explorons d’abord l’effet de la pression atmosphérique :

Les prérequis

Plus la pression d'air est élevée, plus l'air est dense. La pression de l'air va changer en fonction de certaines conditions météorologiques et de l'altitude. En règle générale, la pression atmosphérique est d'autant plus basse que vous êtes au-dessus du niveau de la mer et inversement. En effet, l’air a une certaine masse et est entraîné par la gravité. A des altitudes plus élevées, il y a moins de molécules d’air qu’aux basses altitudes. Comparez cela à la pression de l'eau. Plus vous allez bas dans l'eau, plus la pression est élevée. Cependant, il n'est pas toujours vrai qu'une altitude plus élevée entraîne une pression atmosphérique moindre. Les conditions météorologiques peuvent également avoir un effet. Typiquement, quand une tempête arrive, la pression atmosphérique baisse.

La pression atmosphérique qui est mesurée est généralement qualifiée de « pression barométrique ». La pression barométrique, dont vous entendez probablement parler dans votre bulletin météorologique local est utile dans la vie quotidienne et pour anticiper les conditions météorologiques avant votre séance de tir. Ce n'est toutefois pas utile pour établir les paramètres de visée à longue distance car ce que nous voulons connaître est la pression réelle de l'air à travers de laquelle notre balle va voler.

Au lieu de s’attarder sur la pression barométrique annoncée en général, il vaut mieux concentrer son attention sur la pression mesurée sur notre mini « station météorologique » qui nous accompagne et qui nous donnera la mesure réelle de la pression de l'air à l’endroit spécifique où on se trouve lors de votre séance de tirs.

Effet de la pression atmosphérique sur la trajectoire de votre balle

Il n'y a pas de changement « standard » relatif à la vitesse et au trajet de chaque balle en raison des changements de pression atmosphérique. De plus, on sait que les balles de vitesses initiales différentes, de forme aérodynamique et de poids différents se comporteront toutes différemment. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que malgré le comportement différent des balles individuelles, l'effet net est toujours le même :  moins de pression atmosphérique entraînera une balle plus rapide. A une altitude plus élevée, l'air diminue, causant moins de résistance et lorsque vous descendez à l'air "plus lourd ", votre frappe (énergie) diminue.

Pour illustrer ce propos, voici un exemple :

 

Altitude

 

A niveau de la mer

À 2500 pieds

À 5 000 pieds

Bullet Drop (pouces)

1 670,93

1 638,94

1 608,62

Bullet Speed ​​(FPS)

782

797

810

Énergie retenue (foot pounds)

736

764

790

 

Comme vous pouvez le constater dans ce tableau, et par rapport à la balle tirée au niveau de la mer, la balle tirée à une altitude de 5 000 pieds a une trajectoire de 62,31 pouces plus plate, 28 pieds par seconde plus rapide, et possède 54 livres d'énergie supplémentaire à l'impact. C’est pourquoi, il est si important de remettre " à zéro " sa carabine une fois revenu en plaine après avoir été tirer à haute altitude.

Conclusion, l’équation est donc :

Plus de pression d'air = air plus dense = balle plus lente = impact plus faible sur la cible

Pour déterminer comment la pression atmosphérique modifie le trajet de votre balle, vous devrez utiliser un logiciel balistique ou un calculateur. Il existe de nombreuses applications disponibles sur votre smartphone qui peuvent calculer cela pour vous, et certains fabricants de rifle scopes fournissent également des logiciels libres. A titre d’exemple, je suis un grand fan de l’application Strelok Pro pour smartphone qui tourne à merveille et qui est d’une grande précision … si tant est que le logiciel est bien configuré avec vos paramètres (type de lunette, cartouche tirée, etc.) et que vous y entriez les paramètres de tir exacts (vitesse de la balle, …)..

Un autre concept à connaître est que l'air froid et sec crée plus de résistance à une balle en vol que les conditions chaudes et humides. Ces considérations environnementales doivent être prises en compte lors de l’encodage de vos paramètres de tir dans votre application avant même de pratiquer la visée à longue distance.

En enregistrant l'effet de la gravité sur votre balle à différentes distances et à une certaine pression atmosphérique, vous pourrez ensuite ajuster la pression atmosphérique dans les différentes solutions logicielles pour voir les changements que celle-ci aura sur le trajet de votre balle. En fait, il existe de très bon outils (Krestel, …) que vous pouvez emporter sur le terrain et qui mesureront la pression de l'air à votre emplacement et qui calculeront automatiquement les corrections à apporter à votre réglage lunette.

Malheureusement, ce n'est pas si simple et limité à ces mesures. Vous ne pourrez pas simplement regarder la pression atmosphérique et vous en contenter. D'autres variables vont également entrer en ligne de compte et affecter la densité de l'air tout comme la température qui va souvent occasionner l’effet opposé de la pression atmosphérique. Mais pour faire simple, rappelez-vous que les températures plus froides entraînent un air plus dense et donc, des balles plus lentes.

 

L’influence de l’humidité

 

 

Concomitance de la température, de l’humidité et de l’altitude

Une balle se déplace plus lentement et tombe donc plus rapidement dans un air dense. Selon cette logique, plus il y a d'humidité dans l'air, plus le tireur doit mettre une élévation importante. Cependant, à des altitudes plus élevées, l’air devient plus mince, ce qui accélère le mouvement de la balle et le tireur doit donc soustraire ensuite l’altitude. Les balles peuvent également voyager à des vitesses plus élevées les jours chauds, mais seulement s’il y a peu ou pas d’humidité. La température des munitions a un effet similaire : les balles chaudes voyagent plus rapidement que les balles froides et leur température doit être prise en compte lors du réglage de l'élévation également.

L’humidité

De nombreux tireurs pensent que l'humidité (c.-à-d. la quantité, le taux d'humidité dans l'air et non la pluie !) peut avoir un impact sérieux sur la précision. En théorie, l'air contenant un degré d'humidité élevé doit forcément être plus dense que l'air sec. En conséquence, il doit occasionner plus de résistance à une balle en vol que l'air sec. Mais le fait est que la quantité d'humidité dans l'air n'a pratiquement aucun effet sur la précision des balles. C'est parce qu'une molécule d'eau pèse moins qu'une molécule d'air sec. Et oui, l'air humide est en réalité moins dense que l'air sec. En fait, quand on dit que l'air ambiant a 100% d'humidité (c'est-à-dire qu'il retient autant de vapeur d'eau qu'il peut à sa température actuelle), il ne contient toujours que 4% d'humidité !

A titre d'exemple, regardez les chiffres obtenus avec cette configuration :

Calibre = .45-90

Vitesse = 1300 pieds par seconde

Distance = 1 000 mètres

Coefficient balistique = .400

 

Niveau d'humidité

 

 

0%

50%

100%

Bullet Drop (pouces)

1,629.66

1 626,88

1 624,12

Bullet Speed ​​(FPS)

800

801

802

Énergie retenue (foot pounds)

769

772

774

 

D'après les chiffres ci-dessus, la trajectoire de la balle devient plus plate (avec moins de chute - drop), elle se déplace plus rapidement (vitesse plus élevée) et contient plus d'énergie lors de l'impact à mesure que l'air devient saturé d'humidité.

Par conséquent, malgré ce que pense la plupart des gens, l'effet balistique est opposé auquel ils s’attendent :

Une balle se déplace plus facilement dans l'air humide et donc, la densité de l'air diminue à mesure que l'humidité augmente. Et, aussi fou que cela puisse paraître, plus il y a d'humidité dans l'air, moins l'air est dense et donc, une augmentation de l'humidité entraînera une balle plus rapide et une diminution de l'humidité entraînera une balle plus lente.

On peut ainsi en conclure que bien que ce soit la moins influente des trois variables environnementales, l’humidité a effectivement une influence sur la trajectoire de votre balle, mais que le changement d’humidité est le facteur qui aura de loin le moins d’effet. Par exemple, un changement d'humidité de 100% à zéro ferait qu'une balle n'atteindrait que 3 pouces de moins à 1 000 mètres, il n'y a donc pas besoin de se prendre la tête avec cette variable !

Néanmoins, si vous passez d'un climat désertique à une zone très humide, vous pouvez vous attendre à ce que votre point d'impact augmente. Une règle qui est généralement admise est que vous pouvez vous attendre à un changement d'environ 0,5 MOA pour chaque changement d'humidité de 20%. Ce qui pourra être négligé par nos amis chasseurs qui tirent à courte distance.

Le concept d'altitude-densité

L'altitude-densité est un chiffre normalisé qui représente l'effet cumulatif des trois variables environnementales. Il s'agit d'un chiffre calculé à partir d'un ensemble de conditions « standard » (pression, température et humidité) au niveau de la mer, puis représentant les trois comme étant l'altitude à laquelle vous devez être confronté pour connaître vos conditions actuelles. Essentiellement, si l'effet net des variables résulte en un air plus mince, votre valeur d'altitude-densité sera plus élevée car avec ces variables « standard » supposées, vous devrez être à une altitude plus élevée pour faire l'expérience d'un air plus mince.

En utilisant l'altitude-densité, vous pouvez enregistrer vos données d'altitude nécessaires pour atteindre certaines cibles à votre altitude-densité actuelle. Ensuite, lorsque vous changez d'emplacement ou que les variables d'environnement changent, vous pouvez regarder quelle est la nouvelle altitude-densité.

Bien sûr, vous aurez probablement besoin de commencer avec un calculateur balistique pour collecter et confirmer vos données d’altitude. Cependant, vous pouvez enregistrer vos nouvelles données pour cette nouvelle altitude-densité. Ensuite, chaque fois que vous rencontrez cette altitude de densité identique similaire (que ce soit en raison de votre changement d'altitude réel ou de l'effet net de l'évolution des variables d'environnement), vous pourrez référencer les données que vous avez enregistrées pour cette altitude-densité et commencer à viser et donc, oui, vous devrez toujours vous soucier de l'environnement. Cependant, en utilisant le concept de l'altitude-densité, vous pouvez réduire toutes les variables à une seule valeur à suivre, ce qui est sensé simplifier les choses.

 

L’influence de la pluie, du grésil et de la neige sur la précision

 

 

 

Pour ce qui concerne les conditions de tir, la pluie, la grêle et la neige peuvent nuire gravement à votre visibilité et vous mettre généralement mal à l'aise si  l’eau coule dans vos yeux et votre visage. Lorsque vous regardez à travers votre lunette, il est difficile de maintenir une bonne image de visée avec des gouttes de pluie tombant sur vous et l'oculaire. Sans parler de la réduction +/- forte de la visibilité de la cible. Bien sûr, il va sans dire que toutes vos optiques doivent être étanches. Votre lunette d'observation, votre télémètre, votre lunette de visée doivent au minimum tous être classés comme résistants à l'eau et antibuée. En « Mid-Range » et par exemple, jusqu’à 400m, la situation reste gérable si toutefois la luminosité reste correcte, mais au-delà de cette distance, ça devient vraiment problématique quand un rideau d’eau s’abat tel un écran entre vous et la cible.

Mais alors, que se passe-t-il au niveau de la balistique et de la précision sous ces conditions ?

On entend tout et n’importe quoi sur ce qui se passe lorsqu'une balle vole sous la pluie. Jusqu'à présent, il y a eu peu de travaux publiés sur le sujet. L’hypothèse la plus courante qu’on entend est qu'une onde de pression se forme sur le nez de la balle supersonique et repousse quoi que ce soit et que donc, l'eau ne touche jamais la balle. En effet, selon cette assertion, lorsque la balle quitte le canon, elle se déplace à des vitesses dépassant largement celle du son. Étant donné que la balle se déplace plus rapidement que la vitesse du son, celle-ci crée une onde de choc supersonique autour d'elle.

Cette onde de choc entourant la balle est le résultat de la forte compression de l'air à l'extrémité la plus avant de la balle lors de sa découpe dans l'air. À mesure que la balle avance, une vague d'élargissement d'air comprimé s'échappe en diagonale de la pointe de la balle. Les flancs de la balle créent une forme d'onde conique. Étant donné que la balle a son propre cône de protection autour d'elle, dispersant l'air à la manière d'un cône, les particules d'eau ne toucheront jamais la surface de la balle car elle est déviée par l'onde de choc supersonique.

Le problème réside alors lorsque la balle devient subsonique, ou est dans l'état de vol transsonique. Alors que la balle passe du supersonique au subsonique, le « cône protecteur » autour de la balle, en commençant par le nez, commence à retomber vers la queue de la balle, exposant ainsi la balle aux particules dans l'air. Les données enregistrées concernant la façon dont la pluie affectera la balle ont été quelque peu difficiles à recueillir en raison du fait que les performances de la balle de supersonique à subsonique sont presque imprévisibles ou difficilement mesurables.

La neige agirait de la même manière que la pluie, bien qu’avec la neige, le résultat de températures plus basses devrait être aussi pris en compte.

On entend également dire que même si l'eau frappe la balle, elle se déplace trop vite et a suffisamment de masse pour qu'une goutte n'ait aucun effet. Mais en fait, les deux hypothèses sont fausses.

Pour essayer de vérifier cela et d’approcher ce type de phénomènes, une équipe de balisticiens (de l'EMRTC) a observé et effectué des tests de tirs sous la pluie pour Guns & Ammo TV aux USA et il en ressort que l’effet est beaucoup plus important qu’on ne pourrait le penser !

Les gens de l'EMRTC disposaient d’instruments puissants pour filmer une balle frappant une goutte de pluie pour savoir exactement ce qui se passe quand une balle frappe une goutte en la filmant à grande vitesse.

La configuration de la caméra était spécifique pour travailler selon une technique appelée « technique Schlieren » pour savoir détecter les différences de densité de l'air. Elle filmait également à environ 70 000 images par seconde, de sorte qu'elle pouvait capturer tout ce qui se passait avec des détails incroyables. La carabine de test était chambrée en .308 Winchester et tirait des balles Hornady 125 grains GMX. La caméra était réglée pour filmer à quelques pouces devant la sortie de bouche.

Cette expérience a permis de comprendre la raison pour laquelle il y a eu un changement si énorme dans le vol de la balle sous la pluie puisque de fait, la balle a frappé une grosse goutte d'eau peu de temps après avoir quitté la bouche du canon de l’arme pendant l’expérience. La chute a également touché la moitié supérieure de la balle, ce qui lui a permis d'exercer une influence maximale sur le vol ultérieur de ladite balle.

Cette expérience a donc mis à mal les mythes qui circulaient jusqu’alors. Le premier selon lequel la pluie ne touche jamais la balle. C'est certainement le cas. Ce n'est que lorsque la goutte ronde a touché l'ogive de la balle qu'elle s'est rapidement fragmentée. Une onde de choc s’est également formée sur la goutte de pluie qui s’est désintégrée. La vague provenant de la goutte de pluie est entrée en collision avec l'onde de choc du nez de la balle et l'a fait changer de forme. D’autre part, toute perturbation de l'onde de pression du nez de la balle entraînera donc une certaine déviation en vol, et cela aussi  ça a été capté par la caméra. Lorsque les deux vagues se sont mélangées, l'onde de choc de la balle a ondulé, la rendant moins stable en créant ainsi plus de traînée.

Cela signifie-t-il que les tireurs doivent se soucier de tirer sous la pluie ? Et bien pas vraiment car même sous une pluie assez importante, la probabilité de toucher une goutte avec une balle reste assez faible. Cependant, preuve en est qu’il y a quelques cas où cela vaut la peine de se souvenir de cette étude.

Personnellement, je me souviens d’avoir fait un très bon tir en .223 Rem à 400m sous une pluie battante et je n’ai vraiment pas eu l’impression d’avoir perdu plus de précision que dans les conditions de tirs habituelles par temps sec. C’était également l’impression que partageait un ami qui tirait également à la .223 Rem au pas de tir qui jouxtait directement le mien.

Néanmoins en TLD, le même type de tir risque d’être beaucoup plus vulnérable à l'influence de la pluie et risque de donner des résultats quasiment catastrophiques. Au final, on recommandera quand même d'éviter les tirs à longue distance sous une pluie forte et régulière. Tout impact avec une ou l’autre goûte modifierait dès lors suffisamment le vol de la balle pour que le tir soit beaucoup moins bon que par temps sec.

 

 

Conclusion

 

Ce quatrième chapitre avait pour objectif d’approfondir quelque peu les effets de certains phénomènes météorologiques dont certains peuvent influencer considérablement la précision de nos tirs en TLD, et nous y avons découvert que le temps de vol d'une balle à une certaine distance n'est pas une constante. Les variables environnementales peuvent permettre à une balle de mieux conserver sa vitesse ou encore de la ralentir davantage, entraînant ainsi un temps de vol différent. Le mois prochain, nous verrons que la même chose peut être dite voire même, amplifiée en considérant l'effet que le vent peut exercer sur une balle et sa trajectoire.

 

 

Voici une série de liens relatifs aux sujets développés dans cet article

 

 

 

 

 

https://www.accurateshooter.com/technical-articles/ballitics-altitude-and-air-pressure/

https://gundigest.com/more/how-to/firearm-training/ballistics-air-temperature-bullet-flight

https://www.riflemagazine.com/long-range-variables

https://outdoorsolutionscorp.com/long-range-shooting-variables/

https://www.gunwerks.com/blog/long-range-pursuit-2/post/bullet-drop-compensators-5

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=socvpNPi6DA

https://www.youtube.com/watch?v=VqOqZBRZsj8

https://www.youtube.com/watch?v=oAuduag0g1k

https://www.youtube.com/watch?v=FgI98keskKo

https://www.youtube.com/watch?v=-_O_au3lJJs

https://www.youtube.com/watch?v=t89B2S5b10E

 

 

 

 

 

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27 janvier 2020 1 27 /01 /janvier /2020 12:36
L’influence des facteurs environnementaux sur la précision en TLD - 3ème partie – Les facteurs externes – La température.
L’influence des facteurs environnementaux sur la précision en TLD - 3ème partie – Les facteurs externes – La température.

 

 

Chers lecteurs,

 

Pour clôturer 2019, je vous avais proposé le second volet de ma série d’articles consacrés à l’influence des facteurs environnementaux et autres sur la précision en TLD. En ce début d’année et dans les mois qui viennent, nous allons examiner l’impact que peuvent avoir certains effets atmosphériques sur la précision des tirs réalisés à longue distance. Aujourd’hui, nous allons analyser celui de la température.

 

Bonne lecture.

 

 

3ème partie – L’influence de la température sur la précision en TLD. 

 

 

 

 

Pour rappel, en vol, les forces principales qui agissent sur le projectile sont la gravité, la traînée et le vent.  La gravité transmet au projectile une accélération vers le bas, le faisant ainsi finalement tomber. La traînée ou la résistance de l'air décélère le projectile avec une force proportionnelle au carré de la vitesse (ou du cube, ou même de puissances supérieures de v, en fonction de la vitesse du projectile). Quant au vent, il fait dévier le projectile de sa trajectoire. Pendant le vol, la gravité, la traînée et le vent ont un impact majeur sur la trajectoire de la balle et doivent être pris en compte lors de la prévision de son déplacement.

Mais pour des distances et des temps de vol moyens à plus longs, outre la gravité, la résistance de l'air et le vent, il convient de prendre en compte plusieurs autres variables et facteurs externes. Cela peut paraître trivial ou évident à dire, mais plus les distances sur lesquelles vous tirez sont grandes, plus il est essentiel de surmonter lesdites variables externes pour assurer ou maintenir votre chance de succès d’un tir au but.

Comme nous l'avons déjà vu, il y a une différence entre la trajectoire théorique d’une balle dans le vide et sa trajectoire réelle dans l'air où sa traînée aérodynamique est d’ailleurs causée par l'air. La traînée est principalement due à la densité de l'air et vous ne serez pas surpris d'apprendre que les variations de la densité de l'air entraînent également des variations du point d'impact vertical.  

La densité de l'air est principalement affectée par la pression barométrique et la température. Elle est également affectée par les variations d'humidité, mais au final, pas tant que cela, la raison étant que la vapeur d'eau est beaucoup plus légère que l'air. Cela peut paraître surprenant, mais la vapeur d’eau a un poids moléculaire de 18 alors que l’air, qui composé d’environ 75% d’azote et de 25% d’oxygène, a un poids moléculaire moyen d’environ 29.

La gamme des variations de pression atmosphérique et de température susceptibles de se produire lors de tirs réalisés dans nos contrées est néanmoins assez large. La pression atmosphérique peut varier entre environ 960 et 1070 mb et les températures atmosphériques susceptibles d’être rencontrées seront généralement comprises entre -10° et 40° C. Il est peu probable que les extrêmes de pression et de température se produisent en même temps, mais on peut néanmoins s’attendre à une plage globale de densité de l’air variant jusqu’à 15%.

Pour vous donner une idée des corrections d'élévation nécessaires à apporter pour tenir compte de ces variations atmosphériques, de telles variations suffisent pour que l'angle d'élévation à 300 mètres varie de 5 minutes entre les jours les plus favorables et les moins favorables !

Et il y a même une règle de base que les anciens utilisaient déjà pour corriger cela : pour chaque différence de 6,5 degrés par rapport à la température à laquelle vous avez mis à zéro, vous pouvez vous attendre à une baisse de 0,5 à 1,0 moa. Donc, si vous avez mis à zéro lorsqu’il y avait 21 degrés et que vous allez chasser dans une région beaucoup plus froide par la suite et où il fait -34° quand vous êtes arrivé, vous avez une différence de 55 degrés ! Cela devrait signifier que votre point d'impact sera +/- inférieur de 4,25 à 8,5 moa. Ceci dit, cette règle empirique vous donne un écart trop important pour vous aider si vous devez effectuer un tir de 300 mètres !  Le mieux est donc de toujours encoder la nouvelle température dans votre calculateur balistique et de régler votre carabine sur le site, en fonction des conditions climatiques dans lesquelles vous y chasserez.

Du point de vue de la densité de l’air, les jours « favorables » seraient ceux où les pressions basses et des températures élevées se produisent en été. Les jours « défavorables » se rencontreraient là où y a de la haute pression et de la basse température comme lors de beaux jours calmes en hiver.

Donc, gardez à l'esprit que les effets atmosphériques tels que la température, l’humidité, la pression barométrique, et le vent lorsque nous tirons un match à longue portée, seront des paramètres dont nous allons devoir tenir compte pour ajuster la visée tout au long du match pour faire face aux conditions changeantes, et parfois même, au coup par coup !

Connaître l'effet que les facteurs météorologiques ont sur la précision et utiliser habilement ces informations lorsque nous ajustons ces changements à nos visées peuvent faire la différence entre manquer complétement la cible, par exemple, en raison d'un changement de vent, ou de rester bien au centre de la cible et même de performer avec des « 9 » et des « 10 » tout au long de notre séance de tirs. Je connais personnellement un vieux briscard qui a réalisé une série de « 10 » consécutifs, tout au long de ses 20 tirs à 400m (mid-range) sur cible SIUS 310 (ISSF 300m), il y a juste une vingtaine de jours d’ici. Je pense qu’en l’espèce, nous pouvons le qualifier d’excellent tireur … non pas pour ses facultés physiques ou visuelles (il vient de fêter ses 90 ans !), mais bien grâce à son expérience, sa maîtrise et le fait qu’il ait tout compris en matière de tir à longue distance.

 

L’influence de la température de l'air et de la cartouche

 

 

 

La température de l'air peut modifier la densité de l'air. L'air plus chaud est moins dense. Par conséquent, des températures plus élevées entraînent des temps de vol plus courts, en raison de la réduction de la traînée. Des températures plus élevées peuvent également entraîner des balles plus rapides car la poudre dans une cartouche plus chaude brûle généralement plus vite et produit des vitesses de balle initiales plus élevées.

En général, toutes les poudres sont peu ou prou affectées par la température, certaines plus que d’autres. Cela signifie que la température de la munition et la température de l'air ambiant importent. Par exemple, laisser les munitions au soleil ou dans une chambre chaude peut augmenter la température de la cartouche, même si la température de l'air ambiant n'a pas changé.

Ceci dit, les effets de la température et de la pression atmosphérique peuvent s’annuler partiellement. Aux altitudes plus élevées, la pression atmosphérique et la température sont souvent plus basses qu'aux altitudes plus basses.

 

 

 

 

Température ambiante

 

La température ambiante de l'air a un effet inverse sur la densité de l'air. À mesure que la température de l'air augmente, sa densité diminue.

Cela peut créer un effet d'équilibrage des altitudes changeantes. Généralement, lorsque vous montez en altitude, la pression atmosphérique diminue (toutes choses étant égales par ailleurs). Cependant, plus vous montez, plus la température baisse. Par conséquent, une élévation accrue entraînera probablement moins de pression atmosphérique (entraînant une balle plus rapide dans un air moins dense), mais également une baisse des températures (entraînant une balle plus lente dans un air plus dense).

En fait, la température de l'air pourrait même être la variable environnementale la plus importante car elle est souvent négligée, et que dans des conditions atmosphériques très variables, elle jouera un rôle important, voire même déterminant dans le degré de précision obtenu ! Lorsque vous êtes conscient des effets sur l'environnement et que vous « zérotez » votre fusil à une altitude donnée avant de tirer à une altitude différente, vous ferez en sorte de ne pas oublier de prendre en compte la différence de pression atmosphérique. Cependant, lorsque vous n'avez pas plus été au stand de tir depuis un bon moment, il est assez courant d'oublier de prendre en compte la différence de température par rapport à laquelle vous aviez « zéroté » et collecté vos données quelques mois plus tôt, et lorsque votre fusil et vos munitions ont fonctionnés à une toute autre température et que vous aviez réglé en fonction des conditions de l’époque. Alors que déjà d’une semaine à l’autre, nous savons tous qu’il nous faut adapter quelque peu notre visée, même si en général, il ne s’agit que de quelques clicks de lunette à ajuster.

 

Mais au fond, quelle différence cela peut-il faire ?

Voici un exemple concret :

Si vous tirez des balles de .308 Winchester Federal Champion en 175 grains qui sortent de la bouche de votre fusil (« zéroté » à 100m) à environ 2 600 pieds par seconde, un jour d’hiver où il fait 12,8 degrés Celsius, vous pouvez vous attendre à une chute d’environ 223 pouces de 100m à 800 mètres. Mais si toutefois, vous ne reveniez plus tirer au même endroit et avec les mêmes réglages avant qu'il refasse 35 degrés (+/- 23° de différence) en été, et que vous vous attendiez donc à faire un ajustement de votre lunette pour tenir compte du drop des 223 pouces de votre balle, qui était tombée à 800 m à l’époque, vous rateriez votre cible d'environ 10 pouces, soit de 25,4 cm ! Un petit conseil pour ceux qui possèdent un calculateur balistique du type Strelok Pro, je les invite à s’adonner à quelques simulations du genre pour mesurer pleinement les effets de la variable température. Ils seront très certainement surpris des résultats obtenus !

 

 

 

 

 

Température de la cartouche

 

L'autre influence et qui agira sur la vitesse de balle, c’est celle qui est due à la température qui est liée à celle de la poudre dans votre cartouche. Cette variable est unique car elle ne change pas uniquement avec la température de l'air extérieur et les conditions météorologiques, mais elle peut changer même si l'environnement est exactement le même. Si vous tirez plusieurs coups et que vous chauffez la chambre de votre fusil, puis que vous laissez le coup suivant reposer pendant un moment, vous pouvez augmenter ainsi la température de votre poudre.

Une température plus élevée, plus chaude crée une poudre plus chaude et à combustion plus rapide. Cela se traduit généralement par des vitesses plus élevées en sortie de bouche.

L'importance d'une poudre plus chaude dépend du type de poudre que vous utilisez et de la combinaison balle / cartouche que vous tirez. Certaines poudres seront plus affectées par les changements de température, mais en général, toutes les poudres sont affectées par la température. Simplement, certaines ne sont pas aussi sensibles que d'autres. Il n'est pas nécessaire d'utiliser une poudre dite « insensible » à la température. Bien sûr, cela peut aider (surtout si vous ne voulez pas / ne savez pas comment tenir compte des changements de température). Tout ce dont vous avez besoin de faire, c’est de suivre le comportement de votre fusil et de vos munitions à différentes températures. L’idéal serait que vous mesuriez tout cela à l’aide d’un chronographe pour enregistrer la sensibilité de vos munitions aux changements de température, les objectiver et noter tout changement d’impact dû à la température.

Depuis plus de trois cents ans, l'homme s'efforce de trouver sa cible dès son premier coup de fusil, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une bête, en conflit ou en temps de paix. Cette habileté dans l'art du tir est l'un des sujets les plus médités et les plus discutés dans les communautés des tireurs professionnels ou pas. Il existe des faits, des opinions et des histoires couvrant un large éventail d’éléments expliquant l’écart entre le point visé avant que le percuteur frappe l’amorce de la cartouche et le moment où le projectile frappe sa cible. C’est une préoccupation majeure pour ceux qui se trouvent sur le terrain, ou le théâtre des opérations.

 

 

 

Il est indéniable que tout ce qui vient d’être dit préalablement est scientifiquement fondé et que la mesure de ces variables et la mathématique ont permis de modéliser ces phénomènes, qui de fait, ont été rendus davantage intelligibles, compréhensibles aux tireurs professionnels tels que les marksmen et autres tireurs d’élite afin de leur permettre d’augmenter considérablement la probabilité d’atteindre leur cible du « premier coup », et qu’il s’agisse d’ailleurs d’une cible située à 200 mètres ou encore à 2 000 mètres.

La technologie n’étant d’ailleurs pas laissée en reste avec l’avènement des calculateurs balistiques qui sont devenus de précieux outils d’aide à la décision. On rappellera que ces professionnels, de par les nécessités de leurs missions et de leur propre sécurité, règlent leurs armes et tirent le plus souvent « à froid » car le premier coup doit le plus souvent être déjà décisif ! Leurs armes n’ayant pas le temps de monter en température. En effet, ces tireurs n’ont probablement pas auparavant enregistré, au millimètre près, chaque coup « froid » des 50 précédents tirs, ni enregistré la température ambiante à chaque fois que ce coup a été tiré, ni encore « chronographié » le même lot de munitions à différentes températures pour pouvoir interpoler une balle. Souvenons-nous des tireurs qui étaient engagés en Afghanistan, par exemple.

Et pourtant, un changement de température peut affecter la trajectoire ou la " trajectoire de vol " de la balle de deux manières bien connues.

Tant que l'altitude, la pression barométrique et l'humidité restent constantes, une augmentation de la température de l'air provoquera une trajectoire plus plate en raison d'une densité de l'air plus faible (moins de collisions avec des « particules d'air » par unité de longueur de vol).

La même augmentation de température provoque également une combustion plus rapide de la poudre à base de nitrocellulose à l'intérieur de la cartouche, ce qui produit environ quatre fois le décalage du point d'impact (POI) par rapport à la seule température de l'air.

Mais tenant compte de la faible variation de trajectoire avec la variation de température des munitions (taux de combustion de la poudre), il existe une variation de POI plus importante et plus notable qui affecte le tireur de précision. Mais, le fait est que les variations de température entraînent des variations de POI et que, dans une certaine mesure, ces variations peuvent être interpolées et cartographiées et qu’il n’existe actuellement aucun système de calcul balistique portable prenant en compte ce facteur. Pour le moment, il incombe entièrement au tireur de compenser ces variations. C'est précisément à cause de ce type de variation que le "zéro canon" est pratiqué par certains tireurs d’élite. Pour le franc-tireur ou le tireur d’élite des opérations spéciales opérant dans des environnements extrêmes, cela peut non seulement éliminer une partie du doute sur lui-même ou sur son arme, mais aussi améliorer ses chances d’atteindre ce très important « premier coup ».

Nous noterons enfin que nos amis chasseurs se trouvent également souvent dans la situation dans laquelle un seul coup doit être décisif, non seulement parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de tirer plusieurs coups au risque de voir disparaître instantanément leur gibier dans la nature, mais aussi pour savoir prélever le gibier visé de la manière la plus éthique possible.

 

La température affecte donc notre tir de plusieurs manières différentes

 

 

 

 

En résumé, on peut dire que :

 

a) Elle affecte la trajectoire de la balle ;

La température de l'air peut également modifier la densité de l'air. L'air plus chaud est moins dense. Par conséquent, des températures plus élevées entraînent des temps de vol plus courts, en raison de la réduction de la traînée. Des températures plus élevées peuvent également entraîner des balles plus rapides car la poudre dans une cartouche plus chaude brûle généralement plus vite et produit des vitesses de balle initiales plus élevées. Un simple fait physique déjà étudié dans nos études secondaires nous a appris que l’air chaud est plus « mince » ou moins dense que l’air froid. En conséquence, une balle rencontre moins de résistance et consomme moins d’énergie lorsqu’elle se déplace du pas de tir vers la cible par une journée chaude, par rapport à une journée plus froide.

b) Elle affecte la température du canon ;

Un deuxième effet résultant de la température de l'air extérieur chaud ou froid est lié à la température de votre canon pendant le tir. Par une journée relativement fraîche (10 degrés), l’air extérieur est capable d’absorber plus de chaleur rayonnant du canon à une vitesse supérieure qu’il le ferait lorsque la température de l’air est de 32 degrés, par exemple. Ce qui entraînera quelques effets secondaires nocifs tels que +/- d’encrassement du canon, qui peut à son tour, entraîner une perte de précision importante. Même par une journée à météo « modérée » (+/- 15 degrés), le canon peut devenir vite trop chaud pour tenir sa précision tout au long de votre tir de 20 à 30 cartouches successives, sans délai de repos pour son refroidissement. Nous connaissons tous ce genre de situation où après 10 ou 15 coups consécutifs, nous obtenons des résultats erratiques qui vous amènent à vous demander pourquoi vous faites subitement un « 6 » alors que vous finissiez juste une série de « 9 » ou de « 10 » !

c) Elle affecte les munitions que nous utilisons ;

La température des munitions a un effet quasi similaire. Les balles chaudes voyagent plus rapidement que les balles froides et leur température doit être prise en compte lors du réglage en élévation.

En particulier, on sera attentif au fait que l'excès de chaleur peut faire des ravages sur les munitions. Les munitions chargées à la main qui n'ont pas été correctement stockées ou protégées des sources de chaleur extérieures ou des rayons directs du soleil peuvent subir une détérioration significative de leurs performances. Même si vous avez pris les mesures appropriées pour garder vos munitions au frais avant de vous rendre sur la ligne de tir, vous pouvez placer des munitions à la lumière directe du soleil ou les laisser enfermées dans une carabine chaude pendant une période prolongée, ce qui peut entraîner des pertes de précision en vol. Pour illustrer ce type de  situation, alors que je venais de tirer une quinzaine de cartouches avec ma carabine, je me souviens du conseil de retirer la cartouche que j’avais chambrée avant notre conversation de quelques minutes avec une responsable de tir pour ne pas obérer le reste de mes résultats réalisés auparavant à température constante … c’était effectivement un conseil judicieux puisque la cartouche chambrée avait eu le temps de monter beaucoup plus en températures que celles qui avaient été chambrées lors des coups précédents !

d) Elle affecte les performances du tireur.

Garder le tireur au frais et à l'aise est également un élément important de l'équation de la précision globale. Si le tireur devient « surchauffé » ou déshydraté, non seulement sa situation devient inconfortable, mais ses sens et aptitudes physiques s’en trouvent également affectés car sa vision se détériore à mesure que l'humidité des yeux et du cerveau est attirée par la chaleur extérieure, la sueur qui coule sur le front peut causer des problèmes de vision, une hypertension artérielle et/ou une augmentation de la fréquence cardiaque résultant d'une faible teneur en eau de l'organisme ainsi que de la fatigue, une faiblesse, des douleurs au bas du dos, des inflammations, maux de tête, etc., peuvent contribuer à diminuer sa vigilance et surtout, sa précision ! Rester complètement hydraté pendant un match est très important pour le tireur. Conservez beaucoup d'eau en bouteille (sans boissons gazeuses) à portée de main. Buvez souvent pendant la journée et n'attendez pas d'avoir soif. À ce moment-là, vous êtes déjà déshydraté. Il n'est pas rare que certains tireurs boivent de 4 à 8 bouteilles d'eau au cours de la journée de compétition.

 

 

Conclusion

 

Ce troisième chapitre avait pour objectif d’approfondir quelque peu un des éléments qui influence la précision de nos tirs en TLD, et nous y avons découvert que la température pouvait effectivement jouer un rôle important parmi les autres paramètres de balistique extérieure auquel les tireurs doivent absolument rester attentifs sous peine de voir obérer leur précision. D’autres aspects interviendront tels que la pression atmosphérique, l’humidité, la densité de l’air, le vent, etc.  Ces autres variables seront également étudiées dans des articles à venir. Je vous fixe donc rendez-vous au mois prochains pour découvrir la suite.

 

 

Voici une série de liens relatifs aux sujets développés dans cet article

 

 

 

 

 

https://www.gunsandammo.com/editorial/rifle-shooting-and-temperature-effect/247890

 

https://www.americanhunter.org/articles/2013/6/28/how-much-does-temperature-effect-bullet-impact/

 

https://hackaday.com/2019/11/05/how-ammo-temperature-will-affect-shooting-accuracy/

 

https://sierrabulletsblog.com/2016/08/22/does-temperature-affect-point-of-impact/

 

https://ronspomeroutdoors.com/blog/air-temperature-changes-bullet-trajectory/

 

https://bulletin.accurateshooter.com/tag/bryan-litz/page/2/

 

https://bulletin.accurateshooter.com/tag/applied-ballistics/

 

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=yHxAeFHFX8I

 

https://www.youtube.com/watch?v=uFrOwyRbDGA

 

https://www.youtube.com/watch?v=aWg92Nuob3A

 

https://www.youtube.com/watch?v=NeGseLFpHks

 

https://www.youtube.com/watch?v=-efBi9Vz0fU

 

 

 

 

 

 

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